L'appel de Martial You : "Halte aux baisses d'impôts"

Alors dans une interview au journal l'Opignan ce matin Emmanuel Macron annonce qu'il veut baisser les impôts sur les classes moyennes qui gagnent entre 1500 et 2500 euros et vous dites non, on allait pas être très populaire. Bah je sais, oui et pourtant je dis au président ne faites pas ça, l'argument d'Emmanuel Macron il est populaire bien sûr. Oui ce sont toujours les mêmes qui paient l'impôt, on l'entend régulièrement, on l'a entendu sur l'antenne il y a une heure, une heure et demie à peu près. On est trop riches pour toucher les aides et trop pauvres pour vivre correctement. Et c'est vrai forcément on concentre l'impôt sur le revenu sur une portion de la population de plus en plus étroite. Mais la faute à qui ? Bah oui merci à la faute à qui alors ? Eh bah à François Hollande avec un certain Emmanuel Macron à l'époque, à l'Elysée. Je lui en veux beaucoup pour ça à François Hollande.

C'est à mes yeux la pire erreur de son quinquennat, faire en sorte que moins d'une famille sur deux soit assujettie à l'impôt sur le revenu qui constitue un véritable socle républicarique. Et c'était en quelle année ça ? C'était en 2015, souvenez-vous, on supprime la tranche à 5,5%. C'est la première tranche à l'époque, immédiatement ça sort 3 millions de ménages. C'est la réponse au fameux « Ralbol Fiscal » théorisé par Pierre Moscovici, le même Pierre Moscovici qui disait il y a 5 jours, en tant que président du Haut Conseil des finances publiques maintenant, qu'il faut éviter les baisses d'impôts non compensés. Je suis d'accord avec Pierre Moscovici de 2023, pas avec Pierre Moscovici de 2023. Quel est le problème de réduire le nombre de contribuables au fond ? Vous savez, on parle de consentement à l'impôt, comme pour un mariage. Et c'est assez beau comme terme.

Ça veut dire que les Français acceptent de payer une somme sur leur revenu pour la collectivité, pour le vivre ensemble, pour qu'il y ait des services publics, des infrastructures. Dans l'imaginaire français, on est citoyen, en votant et en payant des impôts. Donc quand vous sortez la majorité des Français de l'impôt sur le revenu, vous déséquilibrez le système et vous créez des inégalités, voire des rancœurs. Pourquoi ? Parce que la notion de solidarité, elle est dévoilée, bien sûr, si une minorité seulement paie pour tous les autres. Et quand les biens sont dégradés par ceux qui ne paient pas d'impôts, les partis extrémistes en profitent pour diviser les Français. On entend ces clivages après chaque manifestation, après chaque abribus. Et dans une société fracturée comme celle qu'on connaît actuellement, c'est pas solidable.

Est-ce que l'impôt est si inégalitaire que cela ? Vous avez 20 millions de foyers imposables environ. Oui. 13,5 millions sont dans la première tranche. Il pèse 521 euros d'impôt sur le revenu. 2 millions de contribuables, 10%, règles, 70% de la note. Donc c'est normal, ils sont plus riches. D'accord, mais c'est forcément inégalitaire.

Est-ce qu'il y a moins de rentrée fiscale pour l'État quand il y a moins de contribuables ? Oui, forcément un peu. Mais vous avez surtout des services publics qui se dégradent. Vous avez une dette qui se creuse pour financer bien sûr les dépenses courantes et payer ces services publics. Et puis vous avez aussi des impôts qui se déplacent. Les mairies gèrent les écoles, les départements gèrent les routes, les régions gèrent les transports. C'est la fiscalité locale qui prend le relais. Donc il voudrait mieux que chacun contribue à son niveau au financement de l'État pour créer une cohésion.

La démocratie et la République ont besoin d'actes fédérateurs et l'impôt. Ça paraît dingue, mais ça en fait parti. Je veux dire, vous savez que Mélenchon a toujours dit ça. Tout le monde doit payer l'impôt. Mais il l'a dit. Il a dit oublier.

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