Débat des retraites à l'Assemblée nationale : la dure loi des archives pour Olivier Dussopt

Débat des retraites à l'Assemblée nationale : la dure loi des archives pour Olivier Dussopt



Autre exploit, Bruno D'Honnec, qui vient d'échapper aux embouteillages, un horaire un peu différent, mais c'est toujours la même saveur. Bonjour, Bruno. Bonjour, Philippe Le Périf. Il était bloqué par les tracteurs. Je suis absolument avéré. Oui, on a entendu ça, ce matin, aux infos. Tous les jours, Bruno, vous traquiez ici, non pas les tracteurs, mais les curiosités médiatiques.

Et ce matin, vous voulez revenir sur une séquence totalement inédite de communication politique sur laquelle vous êtes tombé hier après-midi en regardant les débats à l'Assemblée nationale. Oui, j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire ici, Philippe, en matière de couverture et d'analyse de la communication politique. Il existe une arme absolument redoutable que les grands médias faute de temps ou de mémoire suffisante, utilisent pourtant étonnamment rarement, et cette arme, ce sont les archives, les déclarations passées de nos responsables actuels. Or, hier après-midi, alors qu'il savait parfaitement que son intervention était retransmise en direct, non seulement sur la chaîne parlementaire, mais également sur la plupart des grandes chaînes infos, il y aurait, vous, qui est un député socialiste à utiliser cette redoutable mécanique pour déstabiliser un certain Olivier Dussopt, le ministre du Travail qui défend Béck et Ongle, le report de l'âge de départ à la retraite. Alors, la séquence est arrivée, sans qu'on la voie venir, Inyaki Etchaniz, c'est le nom de ce député des Pyrenees Atlantiques, s'est approché du micro pour questionner le ministre. Ma question s'adresse au ministre du Travail. Il lui a posé une longue question dans laquelle il s'est ému de la réforme et de l'âge du départ à la retraite, mais le ministre lui a répondu qu'en dépit de ces arguments qu'il venait d'exposer, cette réforme était absolument indispensable.

Notre responsabilité vis-à-vis des générations futures, c'est de préserver le système pour leur transpaître un vrai principe de solidarité. Le hic, c'est que la question que le député a posée au ministre était un show-straps monumental, un énorme piège, car cette question n'était pas la sienne. Non, il a en fait repris, mot pour mot, une question d'Olivier Dussopt lui-même. Il l'avait posé en 2010 à l'époque à laquelle il était encore député socialiste au ministre du Travail, Eric Verte, qui, il y a 12 ans, a été chargé de conduire une réforme des retraites. Alors, pour que vous compreniez parfaitement bien la puissance de cette mécanique, cher Philippe, j'ai repris la question que le député Iñaki a posée hier après-midi, et je suis allé rechercher celle qu'Olivier Dussopt avait posée en 2010, et vous allez le constater, le résultat est sans appel. Hier, Iñaki et Chinese a commencé comme ceci. Monsieur le ministre, il y a maintenant, quelques semaines, vous receviez les partenaires sociaux pour évoquer la question des retraites et la réforme que vous souhaitez conduire.

Et, en 2010, Olivier Dussopt avait commencé comme cela. Monsieur le ministre, il a fait maintenant quelques semaines que vous recevez les partenaires sociaux pour évoquer la question des retraites et la réforme que vous souhaitez conduire. Hier, le député socialiste a poursuivi en ces termes. La main sur le cœur, vous êtes engagés devant nous, et avant vous, le président de la République, à ne pas passer en force sur ce dossier et à mener une concertation approfondie, à rechercher une position de consensus. Il y a 13 ans, le député Dussopt avait utilisé les mêmes. La main sur le cœur, vous êtes engagés devant nous, et avant vous, le président de la République, à ne pas passer en force sur ce dossier et à mener une concertation approfondie, à rechercher une position de consensus. Hier, il y a qui et de Chinese à terminer son intervention en posant une double question.

Monsieur le ministre, ma question est double, mais elle est très simple. Allez-vous, réellement, prendre en compte les propositions des différents partenaires sociaux ou allez-vous imposer une réforme déjà décidée par l'Elysée? Une double question qu'Olivier Dussopt avait lui-même écrite au mois de mai 2010. Monsieur le ministre, ma question est double, mais elle est très simple. Allez-vous, réellement, prendre en compte les propositions des différents partenaires sociaux ou allez-vous imposer une réforme déjà décidée par l'Elysée? Bref, vous avez compris, Philippe hier, le député Inyaki a tout piqué au député Dussopt. Il y a 13 ans, ces deux-là ne faisaient plus qu'un. Malheureusement, la vérité est ailleurs. Malheureusement, la vérité est ailleurs.

La concertation que vous avez promise apparaît pour se caler. La concertation que vous avez promise apparaît pour se caler. Un simulac destiné à faire croire. Un destiné à faire croire que vous avez d'autres priorités. D'autres priorités que celles que vous souffle, Médès. Alors voilà, hier après Milly, le ministre Dussopt, 2020-2003, celui qui est aujourd'hui favorable au report de l'âge de départ à la retraite, a répondu au député Dussopt de 2010, qui y était farauchement opposé. Il lui a dit qu'il se trompait sur toute la ligne.

Il ne s'est aperçu de rien. Il ne s'est à aucun moment souvenu que c'est lui qui avait écrit et prononcé ces mots. Nous vivons une époque mémorable. Tout à la fois désolant et savoureux. Merci beaucoup Bruno Donnet. A demain.



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