Nicolas Doze : CGT, duel inattendu pour l'après Martinez
Nicolas D'Ausse, bonjour. Qui pour succéder à Philippe Martinez à la tête de la CGT? Duel inattendu, qui est en train de voir le jour. De quoi s'agit-il? De qui s'agit-il? La candidate officielle connue, emmenée et défendue par Philippe Martinez, Marie Buisson, c'est la patronne de tout, sauf à Baston CGT, puisqu'il est à la tête de la fédération, de l'enseignement, de la culture et de la recherche. Je pense que je n'ai pas vraiment passé les lieux de CGT, dont on parle le plus. Elle n'a absolument jamais piloté et emmené un mouvement social emblématique. D'ailleurs, avant qu'elle ne soit présentée par Philippe Martinez, je ne sais pas d'ailleurs. L'origine de ce choix, personne ne la connaissait.
Et puis, une invitée surprise, une alternative possible, Céline Verseletti. Céline Verseletti, c'est une habituée des plateaux au télé, on la voit très souvent, et elle a déclaré qu'elle pense qu'elle permettrait un meilleur rassemblement au sein de la CGT. En tout cas, certains pensent ça, dit-elle. C'est la Côte Secrétaire Générale de la Fédération de la Fonction publique d'État, l'Union fédérale des syndicats d'État. C'est l'UFSCGT. Et elle est aussi membre depuis 3 ans du bureau confédéral. Le bureau confédéral, c'est la direction et l'argie de la CGT.
Voilà un duel que l'on n'attendait pas pour succéder à Philippe Martinez. Qu'est-ce qui se joue derrière ce match? Un clivage assez clair, assez classique, en fait. C'est un clivage XXIe siècle, XXIe siècle, objectivement. Si je suis à très caricaturale, je l'admets, je vais dire que c'est le moteur thermique contre le moteur électrique. Vous avez Marie Buisson, qui est une enseignante, la dauphine de Martinez. Elle tranche totalement avec la CGT canalistérique un peu dure. Et puis vous avez soudainement la candidate surprise, qui, donc, c'est l'inversalité, c'est l'inverse.
C'est la tradition perpétuée, c'est la culture de la contestation. Elle défend, par exemple, les blocages contre la réforme des retraites. Elle goûte assez peu cette proximité qu'on observe entre Philippe Martinez et Laurent Berger. Elle a été surveillante de prison au Beaumet, à Marseille, également à la prison de la Santé, et elle incarne une CGT classique, la CGT héritée de Georges Segui, c'est juste avant mai 68, ou encore de Henri Krasuki. Elle est soutenue par la Santé, elle est soutenue par la Santé, la Fédération de la Santé, par les services publics, par les cheminots, et puis évidemment, par les fonctionnaires d'État. Et soudainement, le fait d'avoir un duel féminin n'est pas du tout anodin, parce que le grand argument des défenseurs de Marie Buisson, c'était de crier à la misogynie dès qu'il y avait une attaque contre leurs candidats, et la candidat est désignée par Philippe Martinez. Là, voilà, maman, c'est une femme, mais qui n'est pas sur la même ligne qui est en face.
Il faut quand même citer un troisième nom en liste qui, lui, s'est déclaré volontaire, mais qui a très, très peu de chance d'y arriver, je vais vous dire pourquoi, il s'appelle Olivier Matheux. Olivier Matheux, c'est le patron de la CGT Bouche du Rhône. Et lui, il est défendu par ceux qui, il y a quelques jours, ont indiqué qu'il fallait mettre à genoux l'économie française, c'est-à-dire la fédération de la chimie. Il ne peut pas, à ce jour, faire aboutir sa candidature, parce que pour faire aboutir sa candidature, contrairement à Céline Verzelletti, il faut appartenir à cette fameuse direction élargie de la CGT au bureau confédéral, enfin, la Commission Executive, précisément, c'est son nom, et donc ça voudrait dire qu'il devrait être sur la liste des futurs membres, enfin, la liste des membres de la future Commission Executive pour pouvoir être candidat. C'est un aspect purement réglementaire à la CGT, et comme il est pas sur cette liste, en théorie, sa candidature ne pourra pas aboutir. Après, il y a un quatrième nom qui est cité, mais beaucoup moins, Sébastien Ménis Plier, qui, lui, est le patron de la branche énergie. Alors, ça veut dire qu'il y a des camps, enfin, qui sont d'identifiés, qui doivent finir de se définir, de s'installer, et une fois que tout ça sera fait, comment est-ce que ça va se passer? Comment on va désigner le grand? Là, c'est très simple, c'est entre le 27 et le 31 mars prochain, ça se passe à Clermont-Férent, ce sera le 53e Congrès de la CGT, et il y a une institution au milieu qui s'appelle le CCF, c'est très organisé, c'est le comité confédéral national qui va désigner le futur secrétaire général de la CGT, ça sera donc plus Philippe Martinez.
Il n'est pas du temps impossible que ce soit une femme. Alors, si c'est une femme, ça serait une première en 127 ans de CGT, mais d'ailleurs, se joue quand même l'orientation de la CGT de demain. Est-ce qu'elle sera plus réformiste ou plus lutte des classes? Vous avez à peu près compris le clivage, pas très nouveau, mais c'est quand même une succession qui est très, très inattendue, et ça va être sympa à suivre. Nicolas Dose et la polémique du jour.
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