Guerre en Ukraine : vers une médiation de la Chine ? • RFI
Bonjour Satygy. Bonjour, bonjour à tous les Euréliens de la radio mondiale. Soyez le bienvenu, nous vous écoutons. Merci Wan. Eh Wan, Xi Jinping était à Moscou pour une visite de trois jours. Alors, la question qu'on suppose, est-ce qu'avec cette visite, la scène pourrait-elle jouer un rôle plus important dans le conflit en Ukraine ? D'autant là, visite de Xi Jinping intervient alors que la Chine veut s'afficher en médiateur de la guerre en Ukraine. Bonjour Anicelle Jabri.
Bonjour. La seconde, permanente, de RFI à Moscou. Le président chinois a quitté la Russie ce matin après un voyage de deux jours. Est-ce que cette visite a permis à la Chine de jouer un rôle plus important dans le conflit en Ukraine ? Ce qui est sûr aujourd'hui, c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'interlocuteurs qui peuvent parler à Vladimir Poutine. En Russie, on aimait ironiser dans les médias d'État par exemple sur le nombre de coups de fil passés par Emmanuel Macron. A Moscou, d'ailleurs, l'activité diplomatique des Occidentaux d'une manière générale est très réduite. Et de toute façon, avec les expulsions croisées de diplomates, il ne reste plus grand monde dans les ambassades occidentales.
Alors, il y avait bien la Turquie, c'est même d'ailleurs pour l'instant le seul acteur dans ce dossier, à avoir obtenu des résultats concrets en termes de médiation. Il y avait cet échange de prisonniers très symbolique, celui avec les prisonniers d'Azostal, certains d'entrevives même. C'est une exigence russe sur le territoire turc aujourd'hui, parce que pour la Russie, il n'était pas question de voir le retour en héros en Ukraine. Et puis, il y a surtout cet accord sur les céréales, on en parle beaucoup sur cette antenne. Mais voilà, la Turquie aujourd'hui, elle est opprise par l'élection présidentielle du 14 mai et surtout par les conséquences de ce terrible tremblement de terre historique. Enfin, je vous le disais, c'est déjà compliqué avec les Occidentaux, mais depuis le mandat d'arrêt de la CPI, eh bien les choses sont encore plus difficiles, c'est une question qui se pose. Comment on parle à un dirigeant visé par un mandat d'arrêt ? C'est une question qui se pose aussi pour certains pays des BRICS, et ce sont normalement des interlocuteurs que Moscou aime à mettre en avant.
L'Afrique du Sud, par exemple, elle accueille au mois d'août un sommet des BRICS. La question qui se pose Vladimir Putin, pourra-t-il s'y rendre ? Il y a les BRICS, il y a aussi le Brésil, vous savez que par exemple, l'oula refuse de condamner la présence de soldats russes en Ukraine, mais que peut-il faire aujourd'hui ? A vous entendre, Alissa Al-Jabri, on a comme l'impression que la Chine est finalement à peu près seule sur ce terrain de la médiation. On parle parfois, Juan, c'est vrai, un petit peu des Emirats arabes unis, d'autant qu'ils accueillent très discrètement sur leur seuls, beaucoup de Russes, mais c'est vrai, la Chine est l'acteur de poids le plus important. Pour l'instant, elle souhaite surtout jouer un rôle diplomatique plus important sur la scène internationale, vous le disiez. Et d'ailleurs, avant l'arrivée de Shichig Pink sur le sol russe, tout le monde rappelait ce qui a été perçu comme une réussite diplomatique rare, le rapprochement entre les grands rivaux Iran, Arabie, Saoudite, c'est l'œuvre de la Chine. Alors là où le bas blesse sont quelque sorte, c'est que la Chine se présente comme un médiateur neutre, et vous l'aurez compris, c'est trois jours, en réalité, trois jours de visite d'État ont été trois jours de célébrations d'une relation spéciale entre Moscou et Pékin, une entreprise de légitimation de Vladimir Poutine. Et puis, pour un acteur neutre, vous savez aussi que certains pays, les États-Unis surtout soupçonnent Pékin de livrer des armes à la Russie, même si Pékin n'y vit goreusement.
L'autre sujet, c'est le fameux plan de péchinois. Vous savez que ces termes sont très vagues, et puis qu'il a été reçu de manière très mitigée à Moscou. Alors c'est vrai qu'officiellement tout va très bien, on dit avoir beaucoup de respect pour ses propositions. Vladimir Poutine disait que beaucoup de points lui convenaient, mais en réalité, quand on en parle, et je l'ai fait à des experts diplomatiques proches du Kremlin, la ligne est assez claire. L'un d'eux me disait lundi, je crois lundi soir, je pense qu'à Pékin, on comprend très bien que les chances d'un règlement politique rapide sont proches de zéro, qui sera même très difficile de parvenir à un cesse-le-feu. Il y a un contexte aussi, même si on a entendu Volodymyr Zelensky se dire ouvert à un échange téléphonique avec le président Chilmoyek ici à Moscou, on dit qu'il aura lieu. Le contexte, c'est qu'aujourd'hui, chacun des deux pays pense avoir sur le terrain militaire quelque chose à gagner, et tant que chacun d'eux considérera que c'est par les armes qu'il obtiendra des gains, il sera encore très difficile de faire avancer tous ces sujets.
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