Une professeure tuée par un lycéen à St-Jean-de-Luz - Jean-Rémi Girard - C à Vous - 22/02/2023
Ce drame, cet élève de 16 ans qui a mort tellement poignardé son enseignant du collège lycée de Saint-Jean-de-Luzé. C'était à 10 heures ce matin. Agnès, professeur d'Espagne-Ole de 54 ans, donne un cours comme à son habitude. Quand l'un de ses élèves se lève, sort un couteau qui l'aurait dissimulé avec du papier, et la poignarde touchée au thorax, elle va décéder quelques minutes plus tard. Les secours, des péchés très vite sur place, n'ont rien pu faire. Beaucoup d'élèves de seconde ont donc été témoins de cette scène et ont raconté. J'étais en dessous d'Espagne-Ole.
Tout se passe normalement jusqu'à ce qu'un élève se lève et plante un grand couteau à la professe Spagne-Ole sur sa poitrine. Je l'ai pas vraiment vu se lever, mais quand il a planté le couteau, il était très calme. On a fui, et moi je suis passée par le portail du bas. J'aurais pas vraiment réalisé ce qui se passe. Si je pensais jamais vivre ça, c'est pas quelque chose qui arrive, et je n'aurais pas vraiment réalisé. Juste après l'attaque, l'agresseur présumé à g de 16 ans se séduit réfugié dans une autre classe. C'est là qu'il aurait confié à un enseignant qu'il était possédé, qu'il avait entendu des voix.
Il a pu être interpellé, placé en garde à vue, où il est entendu actuellement, car son état le permet. C'est ce qu'a précisé le procureur de la République de Bayonne, qui a ajouté qu'une enquête pour assassiner, donc meurtre, avec préméditation, était ouverte. On en saura plus demain après-midi lors de sa conférence de presse. En attendant le temps de l'enquête, le temps de l'émotion, immense, c'est ce qui a rappelé le ministre de l'Éducation Papandia et surplaçait après-midi. Notamment dans un établissement privé reputé pour son sérieux et dans une région, le pays basque, reputé pour son calm. C'est un jour triste pour l'Éducation nationale. C'est un jour triste, bien sûr, pour cet établissement.
Rien ne laissait penser à la survenue d'un drame aussi épouvantable. Cet établissement est un établissement très calme. C'est un établissement à réputer pour son sérieux et pour la sérénité de son climat scolaire. Il n'y a donc pas lieu d'en tirer des conclusions actives. Laissons le temps à l'enquête. Pour aujourd'hui, c'est le temps de l'émotion, c'est aussi le temps de la solidarité nationale. Bonsoir, Jean-Rémière Girard.
Bonjour. Président du syndicat national des lycées, l'école et du supérieur, le SNALQ, vous êtes professeur de français, le temps de l'enquête viendra, d'il ministre de l'Éducation nationale, la solidarité nationale et de l'émotion. Il y a l'émotion, le choc, mais aussi la colère. Il y a avant tout la stupéfaction. Ce n'est pas courant, c'est quasiment jamais arrivé qu'un enseignant soit tué dans sa classe et soit tué par un élève. C'est quelque chose qui est quasi inconnu dans notre système scolaire. Il y a vraiment ce choc-là.
Il y a cette émotion absolument terrible, de se dire que cette collègue est partie, comme tous les jours, faire ses cours, et n'est pas rentrée. Il va finir au cimetière pour juste être allé enseigner et la colère, parce qu'effectivement, c'est tellement injuste, c'est quelque chose d'absolument inconcevable. Toutes les communautés éducatives et sous le choc. Un enseignant tué dans le cadre de ses fonctions, c'est une tragédie qui fait écho à l'assassinat de Samuel Patti. C'était le 16 octobre 2020. C'est un traumatisme qui est encore dans toutes les têtes. Le traumatisme de Samuel Patti est toujours très présent chez nos collègues.
Là, on est sur deux choses qui, des éléments de l'enquête que l'on a, il faut attendre de voir ce qu'il s'est passé. Samuel Patti, on a vu qu'il y avait une mécanique, un enchaînement, du fondamentalisme derrière, il y avait Charlie Hebdo, tout ça. Là, on est plus probablement, et je reste très prudent, sur quelque chose qui ressemble à un acte isolé dont il va falloir creuser les motivations. C'est un acte qui a eu lieu en classe, ce qui n'avait pas été le cas. Ce qui donne le sentiment que ça peut arriver à tout le monde et dans tous les établissements. On a des établissements où il y a plus de violence. On le sait, il y a des enquêtes du ministère qui disent qu'il y a plus d'incidents, on est toujours très pudique, au ministère de l'Education nationale, dans les lycées professionnelles, dans les établissements d'éducation prioritaire, sans aucun doute, même si on n'a pas cette enquête, il y a plus d'incidents dans le public que dans le privé.
Ça n'empêche pas qu'un élève qui dise jaune, ou un adulte parfois, parce qu'il y a aussi de plus en plus de conflits avec les familles, ça peut arriver n'importe où, on ne sait pas de quoi il peut être capable. Dans un établissement qui n'a aucune caractéristique des établissements difficiles, c'est là où se drame ce produit. Il ne va pas tirer des conclusions sur la situation et l'état de la violence à l'école? Ça ne veut pas dire que ce qui s'est passé soit un marqueur de la situation de l'éducation nationale. On le dit au SNAC depuis très longtemps, et on a tous les indicateurs du ministère qui le montrent est dégradé, est compliqué, on a une crise d'évocation, on a tout ça. Le constat est établi. Si on avait tout résolu et que tout marchait bien, ça ne se serait pas produit. C'est assez probable que ça se serait produit.
Il y a d'un côté l'état de notre système éducatif, et il y a de l'autre côté ce qui s'est produit et qui est probablement quelque chose qui est plus de l'ordre du risque zéro n'existe pas. Il n'existe pas, n'a jamais existé ou existe de moins en moins? Le risque zéro n'a jamais existé, on peut ensuite, et c'est probablement ce qui va se passer aussi, essayer de réfléchir collectivement à ce que l'on peut faire pour réduire le risque. J'espère qu'on sortira de choses un petit peu symboliques ou un petit peu faciles, mais si on met des portiques qui détectent les métaux à l'entrée, d'un seul coup, il n'y aura plus de danger. Ce qui est un n'est pas vrai. On a déjà essayé, ça ne marche pas. Ca crée des attroupements d'élèves, et donc on augmente le risque au niveau des attentats. Donc, on aura peut-être des réflexions.
Le fait qu'on puisse arrêter au lycée ou au collège avec une arme blanche pose question. Évidemment que ça pose question. Nous, on n'est pas de toute façon en mesure de fouiller les sacs de nos élèves, les assistants d'éducation, les CPE n'ont pas non plus le droit de fouiller les propriétés des élèves. Nous ne sommes pas à Jean de police ou de la douane. Donc, effectivement, on peut réfléchir à comment on fait, comment on peut sécuriser, mais on n'y arrivera pas à un moment. Il y a des armes qui ne sont pas métalliques aussi. Et on aura toujours quelque chose ou quelque chose qu'on aura trouvé à l'intérieur de l'établissement.
Donc, on n'aura pas le risque zéro. Nous, ce que l'on dit, c'est que oui, la situation s'est dégradée, qu'une fois encore, cette acte, il y a quand même toutes les chances qu'il se serait produit, quelle que soit la situation, et que si, en tout cas, ça peut au moins faire un petit peu prendre conscience qu'il faut essayer de limiter les risques, y compris en réfléchissant un petit peu à l'encadrement dans les établissements scolaires, on manque quand même beaucoup d'assistants d'éducation. De personnel, on parlait des questions éventuellement psychiques, psychologiques des élèves. On n'a quand même pas forcément beaucoup de psychologues, de personnels infirmiers, mais non plus à disposition ou à demeure.
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