Retraites: "nos conquêtes sociales ne sont pas négociables"

Retraites: "nos conquêtes sociales ne sont pas négociables"



Notre invité ce matin, c'est vous, Céline Verzelletti. Bonjour. Bonjour. Vous êtes secrétaire confédérale de la CGT et à la veille de cette nouvelle journée de grève, de manifestation, demain, le gouvernement a durci le temps ce week-end. La première ministre, Élisa Betteborn, martèle que le recul de l'âge légal de départ à 64 ans n'est plus négociable, mais à la CGT, j'imagine que vous n'avez pas prévu de négocier, vous exigez le retrait pure et simple de la réforme, c'est ça? Eh ben oui, écoutez-nous de la même manière, ce que nous disons depuis très longtemps, c'est que nos conquêtes sociales ne sont pas négociables. Donc, en effet, les mobilisations continueront, elles seront, je dirais d'ailleurs, de plus en plus massives, et nous continuerons jusqu'au retrait de ce projet de réforme qui, véritablement, se traduit par des régressions sociales inacceptables. Oui, alors l'idée, c'est pas de négocier.

Gérald Darmanin, de son côté, le ministre de l'Intérieur, a mis en avant ce week-end la valeur travail, alors que, selon lui, les opposants au texte défendraient le droit à la paresse. Il accuse notamment la nupe S, mais aussi les syndicats, quelque part, de, je cite, « bordéliser le pays ». C'est ça votre objectif? C'est bordéliser le pays? Du tout, du tout, mais je pense que M. Darmanin devrait peut-être venir plus souvent dans les services, dans les entreprises, voir un petit peu commun les salariés travail, parce qu'au final, c'est quand même de ça dont il s'agit. C'est-à-dire que le gouvernement souhaite faire travailler au moins deux ans de plus tous les salariés, qui soient du privé ou du public, sans que cela soit justifié, d'ailleurs, contrairement à ce qu'il dise, puisque aujourd'hui, le système ne retraitait absolument pas des fisitaires. Et il faudrait qu'il voit combien les conditions de travail sont très dégradées aujourd'hui, et pourquoi, justement, les travailleurs et travailleurs ne souhaitent pas travailler plus longtemps. C'est une vraie régression sociale, parce qu'en effet, on estime aussi qu'à moins donné, après une longue vie de travail, nous pouvons espérer avoir un effet, un temps de vie et en bonne santé à la retraite, et donc rémunérer par des pensions, et c'est le système de retraite, c'est le système de solidarité, c'est du progrès social.

Et c'est ça que le gouvernement veut nous enlever, alors oui, on sera nombreux pour, justement, comme je le disais, protéger cette concate sociale. C'est l'inverse élétile, l'objectif demain, c'est quoi? C'est qu'il y ait plus de monde que le 19 janvier, ça donne quoi, du côté de la CGT, vos remontées sur le terrain? Oui, alors les remontées sont très positives, on a des indicateurs qui nous disent que certainement, la journée du 31 sera plus importante, un nombre de manifestants et manifestantes que le 19, et sera aussi plus important un nombre de grévistes. Donc oui, on voit bien que de plus en plus de personnes, de salariés, de privilempo, de retraités sont complètement défavorables à la réforme, et de plus en plus sont prêts aussi à se mobiliser très concrètement, donc ça se verra de manière très forte ce 31 janvier. Oui, mais alors, et après, parce que là vous nous prédisez, donc, un succès en tout cas de plus de monde demain, ce sera quoi la suite? Demain soir, est-ce que la CGT va dire, bah maintenant, il faut muscler aussi, comme le gouvernement, muscler notre discours et muscler nos actions, et donc aller vers des grèves reconductibles, plus de journées de grève, ou est-ce que demain soir, on va avoir des syndicats qui nous disent, bah rendez-vous dans deux ou trois semaines pour une nouvelle journée d'action? Alors après, est-ce que ce que décidera la inter-synicale inter-professionnelle, je ne sais pas là maintenant, puisqu'il y aura discussion et débat en fonction de ce qui ne se sera pas réellement le plan? Mais vous savez ce que va plaider la CGT dans cette inter-synicale? Oui, bah nous, ce qu'on plaide depuis le début, c'est qu'il y ait un processus de mobilisation qui soit fort, qui puisse inscrire dans la durée, et qui se débattent aussi au sein des entreprises par le biais d'assemblée générale, où les modalités de la reconduction de grève doivent être débattues, c'est-à-dire que nous, on dit d'ores et déjà, qu'en effet, il faut qu'on s'organise, qu'on coordonne les grèves et aussi les reconductions de grève, parce que bien évidemment, à un moment donné, il ne faudra pas rester sur une seule journée de grève pour faire reculer ce gouvernement. Mais je pense aussi que contrairement à ce qui peut paraître, ce gouvernement est très févril, il est même au zaboie, vu ses annonces, et donc je pense qu'il est très probable que si les journées de mobilisation sont fortes, si les grèves sont fortes, et s'il y a des reconductions de grève dans la plupart des secteurs professionnels, nous ferons très certainement reculer le gouvernement, en tout cas il retirera son projet de réforme. – Vous y croyez encore malgré le discours de fermeté de la première ministre et du ministre de l'Intérieur? – Oui, oui, bien sûr, parce que justement, les discours de fermeté, on en a bien entendu les années précédentes, on n'a jamais empêché les gouvernements de reculer, parce que ce qui est sûr aussi, c'est comme ça, c'est pour ça aussi qu'on mobilise, qu'on manifeste, qu'on fait grève, on sait que lorsque nous avons des mobilisations massives, ça fait reculer le gouvernement, ça c'est très clair, et de toute manière, et puis alors je dirais que toutes les conquêtes sociales, on les a eues par la mobilisation, les manifestations, les grèves, donc ce sont des modes d'action et de mobilisation très efficaces.



['CGT', 'Elisabeth Borne', 'Manifestation', 'Négociations', 'Retraites', 'Réforme']

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