"La Russie va s'occuper de la France à un moment donné" : Michel Onfray sur la guerre en Ukraine
– Je sais pas que l'on évoque la situation en Ukraine. Il y a beaucoup de tensions et de pression sur la France pour livrer des chars lourds, des chars leclercs, pratiquement tous les autres pays européens sont en train de livrer qui des chars léopard, qui des chars abrahmes pour les américains. Est-ce que vous avez l'impression qu'on est en train d'entraîner dans une nouvelle phase de cette guerre où la Russie envahit l'Ukraine il y a pratiquement un an désormais? – Alors je vous rappelle que la télévision a décidé que ça faisait un an. – 24 février pour. – Non, non, très précisément. – 2014? – 2014. Donc cette guerre existe depuis beaucoup plus longtemps, c'est-à-dire que presque.
Enfin, 9 ans quoi. Cette guerre existe depuis 9 ans. On ne s'en occupe pas. Puis d'un seul coup, les médias disent, on va s'en occuper et ça devient le problème. Ah, d'un seul coup, il s'est passé ceci, il s'est passé ceci, il s'est passé des choses en avant qu'on en arrive à ça. Klaus Witt a écrit un très gros livre qui s'appelle « De la guerre ». C'est un manuel de guerre, de polymologie comme on dit, qui a servi aussi bien à Lenin, Kauchimin ou à d'autres, et il dit que la guerre, c'est la politique continuée par d'autres moyens.
Mais la guerre, c'est la politique quand on a raté la politique. Je pense que ça fait 10 ans qu'on avait les moyens de faire de la politique et que le presseur des cesseurs de Macron et que le presseur des Hollands étaient susceptibles de faire de la politique. On pouvait faire de la politique. Rien n'a été fait pour que la politique soit faite. Moi, j'aime beaucoup le métier de diplomate. Je pense que ces gens, intelligents, cultivés, brillants, polyglots, etc., pouvaient faire un travail considérable.
On pouvait avoir des envoyés. Jean-Pierre Chevaidement, je crois savoir, a été l'envoyé d'Emmanuel Macron auprès de Poutine. Il y avait des choses à faire avant la guerre, cette façon de bombarder les populations. Nous entrons en guerre. Il y a vraiment que Macron, qui est un penseur du « en même temps », pour nous expliquer qu'on fournit des armes de guerre, et en même temps, on n'est pas des cobelligeants. Tout le monde a dit Biden, tout le monde a dit tout le monde a dit. Tout le monde a très peur d'entrer en conflit direct avec la Russie.
Mais nous sommes en conflit. Alors pour l'instant, Poutine n'a pas encore choisi ni le lieu ni l'heure. Mais si vous rentrez dans une coalition contre la Russie, il est bien évident que la Russie, à un moment donné, va s'occuper de nous. Alors ils ont des hackers, ils ont des cyber-hackers. Les hackers peuvent faire ce qu'ils veulent en Russie. C'est une espèce de deal avec Poutine. Poutine dit « vous faites ce que vous voulez, je vous laisse faire, trafic de drogue, trafic d'organes, trafic de tout trafic.
Possible et imaginable, simplement quand j'ai besoin de vous, je vous demande. Et vous faites le boulot pour moi. » C'est-à-dire, on sait très bien qu'aujourd'hui, tout fonctionne avec les ordinateurs, avec le numérique, etc. Vous pouvez faire des guerres aux hôpitaux, que vous allez arrêter au port, aux aéroports, quand vous serez dans un avion et que la tour de contrôle vous dira « pfff, ça ne marche plus, etc. » Ce sont des guerres possibles. La cyber-guerre était aujourd'hui possible. Il n'y a pas que les chars russes sur la place de la Concorde à Paris pour imaginer une invasion.
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