"Je suis sidérée !" : la colère d'Apolline contre les propos d'Eric Roy

"Je suis sidérée !" : la colère d'Apolline contre les propos d'Eric Roy



Il est 6h41, excellent réveil à tous. Nantes, Gingan, Toulouse, ce week-end plusieurs joueurs et entraîneurs de Ligue 2 ont refusé de porter un symbole sur leurs maillots ou sur leurs bras contre l'homophobie. Dans le football homo-hétéro, on porte tous le même maillot. Ça, c'était du côté du slogan, mais dans la réalité, évidemment, ça n'a pas été le cas. Écoutez ce qu'on a dit hier en conférence de presse, Eric Rois, l'entraîneur de Brest, le club de Ligue 1. C'est très bien que la Ligue 1 s'engage, même si je pense que l'on va surtout s'occuper du football. Mais si tu le fais, fais le pas dans les 3 derniers matchs.

Moi, je vais dire personnellement, je ne suis pas content que Toulouse, il y a 5 joueurs qui ne jouent pas parce qu'ils jouent contre Nantes. C'est normal, non ? Quelque part ? 5 joueurs à Toulouse qui ne vont pas jouer parce que ça les gêne et ils jouent contre Nantes qui se battent avec nous pour se maintenir. Est-ce que c'est normal ? Est-ce que c'est équitable ? Non, ce n'est pas équitable. C'est une responsabilité de la Ligue d'avoir placé cette journée à ce moment-là dans les derniers matchs. Si à vous que c'est déniant. C'est déniant. Il faut que ça soit en résultat sportif.

On peut préciser que ce n'est pas la Ligue qui a décidé de mettre cette journée. Le choix de la date ? Le choix de la date, c'est parce qu'en fait mercredi prochain, mercredi 17, c'est la journée mondiale de lutte contre l'homophobie. C'est pour ça que la Ligue en a profité pour l'affaire ce week-end. Donc dire, il faudrait l'affaire en novembre ou en décembre. Non, c'est juste que la Ligue se calme. Si on écoute et il croit, bon, je veux bien une journée de lutte contre l'homophobie, mais il faut vraiment que ce soit en catimini. Voilà.

Idealement un jour où il n'y a pas de match. C'est vrai que ça, ce serait quand même pas mal parce que la tolérance, c'est sympa. Mais si on pouvait le faire en rasant les murs et sans avoir trop à le dire, ce serait quand même nettement mieux. Moi, je suis assez sidéré. En plus de l'affirmation avec laquelle le ton, avec lequel il le fait, en gros, le problème, à aucun moment il ne se dit que le problème, c'est que ce n'est joueur toujours pas. Mais clairement, il se dit que c'était peut-être son rôle de leur botter les fesses en leur disant écouter la tolérance. C'est quelque chose.

On vous demande pas de dire que vous êtes. Non, non, non, mais vous éplorez, c'est dans l'équipe. Oui, dans son équipe, tout le monde a joué. Oui, oui, mais que tout le monde. Mais que tout le monde. Mais que tout le monde le fasse. Et il a le droit de dire factuellement que ça le désavantage.

Voilà. Bon, après. Bah, l'occurrence, c'est plutôt l'inverse. Non, ça le fait. Non, dans la lutte pour le maintien. C'est compliqué, mais ça, ça le désavantage. Donc factuellement, je comprends.

Mais ce qu'en mettant, ça l'entend des coachs. Moi, pas du tout. Alors, Emmanuel, je vous dis. Bruno Génézio, c'est un bain porté de brassin. Là, pour le coup, vous interprétez mal ces propos. Il y en a qui ont eu des propos plus choquants. Lui, il dit juste, quand l'un d'entre dans l'équipe adverse, il y a la moitié des joueurs qui manquent et que du coup, ça favorise finalement une autre équipe alors que nous, on se bat, c'est juste factuel.

Ça veut pas dire qu'il est contre la contre. Là, je pense que vous exagérez, mais bon. Bien sûr que si. Alors, je ne suis pas dit de là quand, Emmanuel. Non, ça veut dire qu'en fait, il trouve quand même qu'on demande aux joueurs d'être tolérants un jour de match. Ben oui, on demande aux joueurs d'être tolérants un jour de match. On leur demande pas d'être tolérants quand ils sont tout seuls dans leur salle de main.

C'est pas la question. Mais justement, c'est ça le problème. C'est qu'ils se posent sur le fond. C'est une question morale. On lui pose la question à ce que tu es pour vous. Mais il est pour foot. Et lui, il est pour foot.

Ça risque d'abantageer mon adversaire. Moi, je préférerais que dans ces cas-là, il critique les joueurs plutôt que la ligue. Pour une fois que la ligue fait un peu le boulot. Enfin bon, voilà. Ça, effectivement. Et puis, il faut quand même regarder les mots qui ont été utilisés par les différents joueurs. Il y a les uns et les autres qui disaient que, par exemple, Zakaria Abdukal, qui est le joueur de Toulouse, il a mis sur Instagram, « Je respecte tous les individus, quelle que soit leur préférence, genre et religion.

Mais je demande à ce qu'on respecte aussi mes propres croyances. Je vois pas le rapport. En fait, je ne vois pas le rapport. On ne peut pas croire en l'homophobie. Je ne vois pas le rapport, une croyance. Et puis, heureusement qu'on a lutté depuis des décennies contre l'obscurantisme des religions et des croyances pour être un peu tolérant, l'égalité entre les uns et les autres. Bernard est avec nous.

Je suis un peu remontée. Bonjour Bernard. Bonjour. Bernard, je suis un peu remontée que c'est vrai ce matin. Vous êtes à Brest, porteur de presse. Raccontez-moi à vous. Comment vous réagissez ? Est-ce que vous vous dites que les joueurs, à un moment, il faut leur dire de jouer et puis, si ils ne jouent pas, il va falloir sanctionner ? Non, moi, je ne suis pas du tout pour qu'on y sanctionne.

Je peux comprendre les joueurs parce qu'il faut bien comprendre. Là, je parlais de cas des sénégalais. On a un peu mieux, mais je suis mariée à une sénégalais. Oui. Au sénégal, malheureusement, chez nous, l'homophobie, on est puni. Au sénégal, l'homosexualité, on est puni. Oui.

Rien que 1 an à 5 ans d'un prisonnement au sénégal pour l'homosexualité. Ces joueurs, ils ont été éduqués depuis tout leur petit enfance là-dedans. Donc aujourd'hui, de porter ce maillot là pour eux, même si je pense que certains joueurs le feraient bien, mais c'est de mettre en danger leur famille, parce que justement, tous les pays sont pas au même niveau. C'est là le problème. C'est que chez nous en France, il n'y a pas de soucis. On se bat et c'est super parce qu'on est un pays libre, on peut faire beaucoup de choses. Mais ce n'est pas le cas partout.

Mais est-ce que justement, en jouant en France, ce n'est pas l'occasion de permettre de partager ces valeurs-là ? Plutôt que de se dire, on arrive en France, mais on refuse d'accepter les valeurs de tolérance, d'égalité. Après, on est d'accord, on n'est pas d'accord. Si on n'est pas d'accord, on ne joue pas en France. Oui, bien sûr, comme ça, c'est ça. Mais le problème, c'est le danger. C'est que leur famille est là-bas à 5 000 km, mais ils sont en danger. Il y a de la violence à dessus.

Non mais ça, je suis. Je suis. Oui, alors attendez. Dans ces cas-là, ce que vous nous dites là, c'est effectivement sur le sénégal. On en avait déjà parlé l'année dernière. Le joueur répétit. Le gagne, le joueur répétit.

Voilà. Qui avait déjà. C'était fait porté pal à l'époque. Pour illustrer ce que dit Bernard, il n'avait pas été sanctionné, mais il y avait toute une polémique l'an dernier. En revanche, il avait été félicité par le président sénégalais pour avoir refusé de jouer justement. Exactement. C'est le cas.

Mais par exemple, quand vous entendez Zakaria Abdukal, qui est donc le joueur de Toulouse, lui, il est né au Pays-Bas, il est international marocain. Il n'y a aucune sanction contre lui qui pourrait être pris. Il ne sera pas sanctionné dans son pays, il ne sera pas emprisonné dans son pays. Simplement, il dit, c'est contraire à mes croyances. Et il joue pas. C'est vrai que ça pose quand même. Alors après, est-ce qu'il faut sanctionner ou pas ? Est-ce que c'est pas au club eux-mêmes ? En tout cas, moi, je trouve que les entraîneurs eux-mêmes, dans le fait qu'ils.

Enfin, moi, je trouve que Roi ne joue pas son rôle. Il y a les joueurs d'un côté et il y a les entraîneurs de l'autre. Il est sur autre chose. Parce que si on. Bon, il a un petit peu une intérmère intermère. Mais précisément. Donc l'entraîneur, monsieur Roi, si on veut, parce que moi, je suis de Bresse, il a été avantagé avec Bresse contre Nantes dont on jouait trois jours après la finale de la Coupe de France.

On a été avantagé contre Nice qui jouait quatre jours avant leur Coupe de Rope. Donc, à ce niveau-là, à dire l'avantage, je pense qu'il devrait regarder les points qu'on a gagnés grâce à ça. Bernard, restez avec nous. Il y a aussi Nicolas qui est là. Bonjour Nicolas. Bonjour, bonjour. Comment ça va Nicolas ? Vous nous appelez ? Vous êtes professeur en scène Saint-Denis au Blanc-Ményle.

C'est ça. Alors je vis au Blanc-Ményle parce que je suis parti ce matin vers le Kremlin, où je suis enseignant. D'accord. C'est la première fois que j'interviens parce que je vous écoute le matin, car j'ai un petit rager d'une heure. Oui. Moi, je suis choqué. Je suis assez choqué parce que je suis un fan de foot.

Je travaille au quotidien avec les jeunes. J'essaye que ces joueurs de Toulouse et tous ceux qui n'ont pas voulu porter ce maillot, le maillot de la télé, de la sanction. Ils ont un rôle modèle pour les jeunes, comme vous dites ? Déjà, ils ont un rôle. Enfin, envers les jeunes, mais ils sont surtout des employés d'une entreprise qui sont payés des chantaines de millions d'euros, qui ont de l'exemplarité envers la population, mais surtout envers leur entreprise. Et surtout, moi, en tant que jeune, en tant que jeune prof aussi, en tant que jeune noir, par exemple, cette situation, ça s'est passé pour défendre le droit des minorités. Oui. Si certains gens, ils refusaient de porter un maillot pour soutenir les noirs, les arabes et tout ce qui en suit, je serai encore plus énervé par rapport à cette situation.

C'est inadmissible qu'en 2023, que les croyants soient aussi présents dans le football. Moi, je suis chrétien, moi, j'ai ma foi. Ça ne représente pas forcément mes valeurs. Enfin, moi, je ne suis pas pro, je ne suis pas pro, je ne suis pas contre les LGBT, mais on est en 2023, où on arrive à un moment très important du championnat, où il y a un souci de justice, moi, je suis d'accord avec Roi. Roi, il a raison aussi. On arrive sur un match qui est très important entre tous les noms. Oui, mais alors précisément, parce que c'est un match important, est-ce que ce n'est pas le moment d'autant plus ? C'est-à-dire que si c'est pour mettre ce genre de journée dans des moments catimini, moi, ce que je trouve très intéressant, d'abord, Nicolas, très heureuse de vous accueillir, puisque d'habitude, vous êtes là, mais visiblement, vous écoutez sans avoir jamais pris le téléphone et composé le 3216.

Donc, très heureuse de vous entendre. Vous dites, en tant que jeune, en tant que noir, en tant que prof, je trouve ça important, effectivement, qu'il montre l'exemple sur un certain nombre de points, et ça vous aurait choqué s'il ne portait pas un maillot de soutien au lutte contre le racisme. Au fond, c'est une question, en effet, de tolérance, d'accueil de l'autre. Voilà, on ne leur demande pas de faire des milles et des cent, juste une fois dans l'année, porter un arc en ciel, montrer qu'on est. Et cette polémique montre que ces genres de journée sont plus que jamais nécessaires. Exactement, et qu'il ne faut peut-être pas les faire en catimini comme l'aimerait, comme l'aimerait, Eric Croix. Merci, en tout cas, à Nicolas, et revenez au 3216.

Merci aussi à Bernard et à vous tous, vous réalisez au 3216. On poursuit cette matinale.



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