Retraites. «Malgré la répression, ce mouvement est rejoint par la jeunesse et ça fait peur»

Retraites. «Malgré la répression, ce mouvement est rejoint par la jeunesse et ça fait peur»



La répression, qu'elle soit administrative dans les universités, qu'elle soit policière ou qu'elle vienne de groupes d'extrême droite, elle a un effet sur la mobilisation, mais pas forcément un effet des mobilisateurs. Un effet où les gens sont révoltés aujourd'hui d'essayer de se mobiliser et de se prendre la violence de l'État et la violence de banque fasciste qui font un peu les larbons du gouvernement qui mènent leur politique. Bon voilà, il n'y a pas rien, il n'y a pas Ré3, il n'y a pas Ré4, il n'y a pas Ré7, il y a Nantère, il y a toutes les facs de région parisienne et cette interfac qui se réunit hebdomadèrement, elle a mis en place un service d'ordre réunissant des étudiants et des étudiantes de toutes les universités avec l'objectif de dire que nous, on ne va pas aller brûler les voitures, on ne va pas. Voilà, par contre, si on décide d'aller d'un point A à un point B, c'est à dire qu'on veut que notre manif allait jusqu'au bout, on se donne les moyens qu'elle allait jusqu'au bout parce qu'il y aurait la semaine dernière, le dispositif policier nous empêchait d'arriver jusqu'à la place de l'opéra, il nous laissait pas aller jusqu'au bout de notre manifestation. Et tout comme on a envie d'aller jusqu'au bout du mouvement, on a envie d'aller jusqu'au bout de nos manif, de nos actions, que ce soit des blocages, que ce soit des manifestations des assemblées générales, des occupations. Moi, j'ai plusieurs camarades qui ont été gardés à vue, dont un de 14 ans qui est collégien, j'ai des camarades qui ont été tapés par des policiers à coups de matraques à côté de moi. J'ai vu les éboueurs se faire réquisitionner devant moi au piquet de Ivry, on s'est fait gazer parce qu'on refusait que des grévistes puissent être forcés à se mettre au travail par le gouvernement.

Ça, on le subit tout le temps, dès qu'on se mobilise. Et là, c'est encore plus fort, c'est encore plus fort parce que depuis le 49-3, il y a un vrai rapport de force qui est en train de se faire contre un gouvernement qui a été totalement sourd aux mobilisations pacifiques et qui aujourd'hui se prend la colère de la population dans la gueule et il la mérite bien. On a beaucoup parlé des violences policières, mais il faut aussi parler des violences infligées par l'extrême droite au mouvement étudiant aujourd'hui. Je pense à une attaque du GUD, revendiqué d'une peut-être filiale de ce groupe uscule qu'on appelle des armées Vafenassas, sur le centre René Cassin samedi dernier. Des étudiants qui bloquaient le centre ont été attaqués par une quarantaine d'hommes, cagoulés, aux gants, coquets, armés de couteaux et barres de fer. L'un d'entre eux a été hospitalisé après avoir le nez cassé. Il y avait des lits de fuite, ces derniers ont laissé gisant sur le sol.

Et ont signé d'une croix celtique et de leur nom Vafenassas, notre bâtiment nommé après un juriste militant-humaniste. Ces attaques-ci, elles ont tendance à démoraliser les étudiants, mais en même temps à renforcer le mouvement. Puisqu'après l'attaque, plus d'étudiants bloqueurs sont revenus lundi, de manière à montrer que nous ne cédrons pas et nous ne fuirons pas de nos centres, peu importe les attaques de l'extrême droite. N'aim pas les retraités, Dieu nous bouge, chœur, cette répression qu'elles viennent de la police, qu'elles soient administratives de la part des présidences de fac ou encore pires, la qu'elles viennent de l'extrême droite depuis la semaine dernière, c'est une preuve qu'en fait, les possédants, les bourgeois, ils ont peur. Ils ont peur parce qu'ils voient que la jeunesse qui a vu du mal à se mobiliser depuis le début du mouvement, pour plein de raisons à cause de la sélection à l'université, à cause de la pression, à cause justement déjà des fermetures administratives sur un certain nombre de facs, là ça y est, cette jeunesse, elle en a marre, elle est enfin rentrée dans le mouvement. Du coup, ça fait peur, parce qu'il y a un mouvement où la jeunesse rejoint les travailleurs et les travailleurs, les syndicats, c'est là, voilà, c'est un ferment d'explosion sociale. Et donc c'est pour ça qu'on a vu que toute cette répression a commencé à se déchaîner avec un niveau encore jamais vu.

Donc je pense que ça n'a pas entamé la détermination des jeunes, au contraire, ça nous a prouvé qu'on faisait peur et que c'était en continuant, et en amplifiant le mouvement qu'on réussirait à gagner. Nous sommes la guerre générale, nous sommes eux, c'est la guerre générale. Aujourd'hui on a une mobilisation d'ampleur, une mobilisation de masse, et donc la violence policière elle va avec, c'est normal, Monsieur Macron a peur, a peur de la jeunesse, mais nous on va continuer, on va pas s'arrêter. En passant en force comme ça, en maltraitant le peuple comme ça, il ne peut qu'apporter une des rives fascistes en plus et une répression fasciste puisque les fascistes aujourd'hui, ils sont contre notre mouvement, ils ne sont pas en manif, ils ne sont pas là, et même ils sont contre nous quand ils viennent agresser nos camarades dans les universités ou les lycées. On l'a très bien entendu dans ce qui a été dit de la part des représentants de l'Élysée, du gouvernement, qui cherchent à casser le mouvement en fait, mais je pense que les gens n'en restent pas là, on l'a vu, il y a des manifs sauvages, les gens continuent à y aller, même si c'est pas quelque chose qui en soit légal et organisé, j'ai entendu des gens témoigner par exemple une fille qui a vu son meilleur ami se faire écraser par la police l'autre jour, je crois que c'était à République ou à Bastille, je sais plus, donc forcément il y en a qui ont peur, mais comme on peut le voir du coup, cette fille là, même si elle a vu ça, elle continue à se mobiliser et à être active, donc je pense surtout qu'on en ressort de la colère et de l'énervement contre lequel on veut lutter contre un gouvernement, quand on veut lutter malgré toutes ces oppressions envers nous. Et on voit que le gouvernement commence à s'inquiéter, finalement, de cette mobilisation et on sait que c'est l'une des clés de cette mobilisation, si hier Gérald Darmanin fait une conférence de presse pour dire qu'il s'inquiète du nombre de jeunes dans les manifestations, c'est pas pour rien, et c'est bien symptomatique d'une chose, c'est que le gouvernement commence à avoir peur de cette mobilisation et il a raison d'avoir peur.



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