France : la dette publique à 2 950 milliards d'euros en 2022, ramenée à 111,6 % du PIB
Alors que la dette française frôle les 3 000 milliards d'euros, Caroline de Camaré, vous nous avez rejoint, 3 000 milliards d'euros, c'est du jamais vu. Oui, on tutoie ce seuil très très symbolique des 3 000 milliards d'euros, on se félicite un tout petit peu que c'était moins que prévu, mais enfin quand même c'est énorme, 111% du PIB, du produit intérieur brut. On est un peu meilleur qu'attendu aussi sur le déficit lui-même, 4,7%. On prévoyait un chou y a plus en attendant, avec le retour de l'inflation, vous le savez, la Banque centrale européenne a engagé une hausse d'étau, qui fait que ça devient plus cher d'emprunter. C'est une des conséquences, il y a aussi le fait que la France s'est endettée et continue à s'endetter, bien sûr. Elle est dans le plus longtemps de tête, si on regarde ce tableau, des pays les plus endettés, 5e plus mauvais élève sur 27. Ce n'est finalement, elle n'est dépassée que par l'Espagne, 115% du PIB, le Portugal, 120%.
L'Italie 147% et la Grèce 168% des pays qui ont été sous plan de sauvetage de l'Union européenne, rappelons-le, et qui d'ailleurs améliore plutôt leur situation. La France est bien au-dessus de la moyenne des 27 en matière de dette, 86%. Et à l'inverse, il y a des pays comme l'Estonie, la Bulgarie, le Danemark, qui ont détau très bas, moins de 30%, vous voyez, de dette. On n'a plus de marge de manœur du budgétaire. Emmanuel Macron a voulu en quelque sorte donner un signal, engager une réforme des retraites impopulaires pour ne pas creuser le déficit d'année en année. Pourtant, j'ai interrogé le commissaire en charge des droits sociaux. On lui demandait d'équilibrer son régime des retraites, mais pas forcément de le faire de cette manière-là.
La manière lui a partené en quelque sorte, ce n'est pas Bruxelles en effet qui dictent cette manière. L'Allemagne, elle, elle est pour ce qui est de la dette à 60%. Elle est encore dans les clous du pacte de stabilité et de croissance. Je le disais, la France avec un déficit de 4,7%, elle est très très loin des fameux 3%. Vous voyez, il y a 15 pays qui sont quand même au bien-au-dessus des 3%. C'est vrai que c'est difficile. Ça va être très difficile de rassembler tout le monde sur la réforme du pacte de stabilité.
Pourtant, c'est maintenant qu'on est en train d'aller au centre. Mais elle, on est où ? Cette fameuse réforme, on voit bien que, malgré les bonnes déclarations d'intention, les pays européens s'habituent à ces dettes abyssales. Oui, c'est à dire qu'en fait, on a suspendu le pacte de stabilité depuis 3 ans pour cause de pandémie, puis guerre en Ukraine et crise énergétique. Ça s'appelle la clause de sauvegarde. Mais on avait dit, allez, ça y est, on revient dans les clous et surtout, on revient à un pacte de stabilité rénové avant la fin de l'année. Sauf que, il ne s'est rien passé en début d'année alors qu'on devait effectivement tout signer, à 27, un nouveau pacte. Alors, la Commission avait fait d'ailleurs une proposition qui consiste à garder les fameux 3% de déficits, ainsi que les 60% de dettes.
C'est deux gros indicateurs. Mais avec une approche plus individualisée par pays, avec donc des marges de tolérance en fonction de l'état de chaque pays. Et ça, c'est le, vous savez, le fameux ministre libéral, dont on parle beaucoup, le ministre des Finances allemands, qui s'oppose, le fameux Christian Léner, à nouveau à ce qu'on fasse un peu du à la carte. Il demande que la Commission n'oublie pas les réserves émises par son petit parti dans la coalition de Lafchols pour que les règles soient claires et qu'elles soient sanctionnées quand il y a non respect des fameux 3% et 60%. Alors, la Commission européenne, du coup, n'a pas pu présenter au dernier sommet du tout cette réforme du pacte de stabilité parce qu'elle est beaucoup trop contestée. On doit trouver un accord entre les plus orthodoxes des pays et les ceux qui demandent toujours plus de marges de manœuvre. La France, originalement, elle est toujours dans une position d'équilibre.
C'est ce que voulait d'ailleurs Emmanuel Macron. On est entre le Club Med et finalement les ultra orthodoxes. Mais là, en l'occurrence, quand on regarde l'étendue de sa dette et de son déficit, on a clairement penché du côté du Club Med. – Déclère, merci beaucoup. Caroline.
Dette publique, Economie, France