RETRAITES, GISÈLE HALIMI ET IVG : LES FEMMES NE SONT PAS DUPES

RETRAITES, GISÈLE HALIMI ET IVG : LES FEMMES NE SONT PAS DUPES



On est évidemment tous les ans dans la rue tout ensemble, mais aujourd'hui, alors que les femmes devaient être les grandes, gagnantes de Saint-Kankena, elles sont évidemment les grandes, perdantes. Alors vous avez les Macronistes qui proposent aux femmes d'être des variables d'ajustement budgétaire et le Rassemblement national que les femmes fassent plus enfants, donc qu'elles soient une sorte de ventre ambulant. Des actes concrets, des actes forts, c'est ça que nous demandons. Hier, c'était la septième mobilisation contre la réforme des retraites, mais c'était surtout la journée internationale des droits des femmes, deux motifs de manifestation pour les travailleurs françaises. C'était intéressant aujourd'hui d'être à la fois CGT, à la fois féministe dans l'âme depuis toujours. Je prends une importance encore plus particulière, puisque les femmes vont être les premières victimes de ces réformes, d'autant plus qu'il y a beaucoup de femmes qui ont des métiers, qui sont dans les métiers les plus précaires. Déjà, les salaires sont très endossas pour les femmes par rapport à ceux des hommes, et les retraites, c'est encore pire, et avec la réforme, ça va ne faire que s'accentuer.

Aujourd'hui, on est très nombreux encore dans ces mobilisations et partout en France, parce qu'on a de plus en plus de lieu de mobilisation et de manifestation. Ça, c'est important, parce que ça montre que pour cette question d'égalité hommes-femmes, il faut vraiment un virage à 180° maintenant, il faut vraiment que les choses soient prises en main. Les femmes sont là pour le montrer et le réclamer et le revendiquer, mais maintenant, il faut vraiment des actions, des pouvoirs publics, pour ne plus être dans les discours. Et pour les femmes! Oui! Et pour les femmes! Et pour les femmes, c'est dégueulasse! On est aussi sur des secteurs, nous, à la ville de Paris, à appréhender un soulignement, par exemple, la petite enfance, où on ne se rend pas compte, effectivement, ça paraît moins lourd de porter des bébés que des poubelles, mais n'empêche qu'au bout d'un moment, les collègues apportent l'équivalent de deux éléphants parents. Donc, c'est pas rien. La retraite, à trois ans, on s'est battus pour la gagner, on se battra pour la garder. L'occasion, aussi, pour les plus jeunes militants, de dénoncer l'inaction du gouvernement, compte à ceux qui devaient être la grande cause du quinquennat.

Je pense que c'est hyper important d'être dans la rue aujourd'hui, parce qu'on est en 2023 et c'est toujours pas avec l'égalité pour les femmes. Moi, je serais beaucoup sur la violence excitée et sexuelle, et il y a encore tellement de violence, on est juste le côté émergé de l'iceberg, il y a encore plein de choses à faire, et c'est hyper important de représenter et d'être là aujourd'hui pour montrer ça. On voit difficilement que ce gouvernement mettra en place des mesures réellement féministes. Nous, on pense qu'il faut, notamment par la grève féministe, mettre en place son rapport de force pendant ces prochains mois, ces prochaines années, jusqu'à un changement de société qu'on puisse réellement mettre en place nos mesures, mais on pense pas que le gouvernement Macron qui va faire ça. Ça, c'est évident. Pourtant, hier, le président semblait aussi avoir la cause féministe à coeur. Au même moment, au Palais de Justice, Emmanuel Macron rendait un hommage national à Gisèle Alimi, dont il repousse la panthéonisation depuis deux ans.

À la place, il a fait une autre annonce. Mais place de la République, cette nouvelle ne semble pas réjouir les élus. Bien au contraire. Je suis très inquiète du fait que, lié à un hommage à Gisèle Alimi avec un président de la République, qui annoncerait que le droit à l'IVG pourrait être inscrit dans la Constitution, mais pas dans un projet de loi spécifique, ce qu'on lui demande maintenant depuis des mois, et d'ailleurs depuis des années avec les associations et les collectifs, mais qui serait dans un projet de loi constitutionnel global. Et ça, c'est l'assurance que ça ne fonctionnera pas. Et donc, que Emmanuel Macron, pour passer d'autres mesures de réforme institutionnelle, mettraient en danger la protection d'un droit qui serait pourtant un signal pour toutes les femmes qui luttent dans le monde pour le droit à l'avortement. Alors vous avez les macronises qui proposent aux femmes d'être des variables d'ajustement budgétaires, et le rassemblement national que les femmes fassent plus enfants, donc qu'elles soient une sorte de ventre ambulant.

IVG, grossesse, retraite, finalement tout est lié. Et c'est bien pratique pour l'opposition de gauche. Hier, la nupe s'était unie pour demander une seule chose. Des actes concrets, des actes forts, c'est ça que nous demandons, et le premier d'entre eux, c'est évidemment le retrait de la réforme. On est évidemment tous les ans dans la rue tout ensemble, mais aujourd'hui, alors que les femmes devaient être les grandes gagnantes de Saint-Kankéna, elles sont évidemment les grandes perdantes, et pire encore, elles sont devenues la variable d'ajustement de cette réforme des retraites. Nous ne voulons pas de cette réforme des retraites, et qu'il faut qu'il la retire le plus rapidement possible. Mais visiblement, il faudra continuer à se battre.

Hier soir, le Sénat a adopté l'article 7 du projet de loi, qui prévoit de reporter l'âge légal de la retraite à 64 ans, et probablement plus si vous êtes une femme.



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