Kamala Harris en Afrique : un duel sino-américain ? - Le dessous des cartes - L'essentiel | ARTE

. Bienvenue dans l'essentiel du dessous des cartes Kamala. Aris est en Afrique jusqu'au 2 avril prochain. La vice-présidente des États-Unis est arrivée lundi au Ghana, avant la Tanzanie et la Zambie. Washington sait que d'autres puissances, la Russie, la Chine, ont pris de l'avance sur le continent africain dans différents domaines militaires, commerciales. Ainsi, en une quinzaine d'années, les échanges commerciaux au Chine-Afrique ont explosé, passant de 10 milliards de dollars en 2002 à 282 milliards en 2022. Pékin est aujourd'hui le premier partenaire commercial du continent.

Et à l'inverse, les échanges entre les États-Unis et l'Afrique ont diminué de 142 milliards de dollars en 2008 à seulement 64 milliards en 2021. Consequences, on parle même aujourd'hui de Chine-Afrique, en référence bien sûr à l'ancienne France-Afrique. Sortons nos cartes. Et regardons d'abord comment la Chine fait son marché en Afrique. Elle y trouve des ressources pétrolières au sud-soudan, au Gabon, au Congo et en Angola, des minerais et des métaux, notamment du cuivre en RDC et surtout en Zambie, de l'aluminium en Guinée, de l'uranium en Amie-Bie, du platine de l'argent, des diamants et du plomb en Afrique du Sud. En échange, Pékin finance des infrastructures, stade, aéroports ou métro comme ici en Éthiopie, à Addisabéba. De plus, la Chine vend aux Africains des biens de consommation et d'équipements, bon marché, notamment des téléphones portables, le Maidin China et partout.

Pour s'implanter dans un pays africain, le capitalisme d'État chinois opère souvent selon le même schéma. La China Eximbank, la banque d'import exports, propose au gouvernement un accord, des prêts pour financer ces infrastructures contre l'exploitation de ses ressources par des compagnies chinoises. Sauf que ces diles peuvent se retourner contre certains pays africains, exemple, l'ongola. Pékin finance des routes, des chemins de fer, un aéroport à Luanda, la capitale, avec des prêts garantis sur la production de pétrole angolais, or, celle-ci a fortement baissé, avec la pandémie de Covid, résultat. Pékin est accusé par certains acteurs africains de les prendre au piège de la dette avec des emprunts risqués qu'ils ne parviennent plus à rembourser. Voilà l'essentiel de dessous des cartes. A bientôt.

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