Réforme des retraites : "Monsieur Macron est certain de perdre", selon Mélenchon

Réforme des retraites : "Monsieur Macron est certain de perdre", selon Mélenchon



Une mobilisation de masse à l'appel des syndicats se développer dans l'histoire d'un pays. C'est une situation tout à fait exceptionnelle. Il y aura un avant et un après, cette date du 31 janvier. Et à partir de maintenant, nous entrons dans une nouvelle phase. J'envoie un des signes les plus touchants à ce qu'il y a eu dans d'autres pays des manifestations et des rassemblements syndicaux devant les consulats de France pour manifester de la sympathie avec les gens qui sont ici en lutte. Parce que je crois que la France parle en quelque sorte au monde ouvrier du monde entier, dans ces instants où elle défend le droit à la retraite qu'elle avait acquis et contre une réforme qui, au fond, est assez banale puisque les riches, les importants, essaient de faire la même à peu près partout. Donc c'est un jour très important.

Deuxième moment, il se crée dans cette lutte des formes nouvelles de combat. Et je suis particulièrement fier que beaucoup d'entre elles viennent d'ici des Bouches-du-Rône et de la ville de Marseille et de ses organisations syndicales. Nous avons vu des syndicats permettre aux boulangers, permettre aux hospitaliers d'avoir accès à la ressource énergétique sans payer ou à d'autres tarifs. Ce sont des formes magnifiques de solidarité interprofessionnelle qui nous annoncent la puissance du mouvement qui est en train de s'amorcer. Nous l'avons vu dans le passé, de tels mouvements, sont capables de fédérer toute la population et donc prendre une signification politique extrêmement importante. Ce n'est donc pas une journée de grève générale comme les autres que nous voyons, ce n'est pas seulement une journée ordinaire de manifestation. C'est en quelque sorte une forme d'insurrection citoyenne de la masse de notre peuple qui proteste contre le fait qu'on veut lui retirer cette chose aussi facile, si simple, que le droit menée une existence humaine et donc à cesser le travail à partir d'un certain âge parce que le corps, l'esprit, l'énerve, tout est usé, mais que l'on peut se rendre utile de 1000 manières encore à la société.

Voilà ce que nous sommes en train de vivre, une journée historique. M. Macron est certain de perdre. Tout ce qu'il est en train de faire, c'est de nous faire perdre du temps à tous de l'énergie et de l'argent. Ça réforme, personne n'en veut, plus les jours passent, plus l'opposition augmente. Et lui, plus il monte le temps. Voilà maintenant qu'il nous menace d'une dissolution, mais je lui dis quasiment dans un éclat de rire, eh ben chiche pour voir, votons pour une fois pour savoir si nous voulons de cette retraite à 64 ans ou si n'en voulons pas.

D'ailleurs, lundi, nous défendrons devant l'Assemblée nationale la motion référendaire et je mets au défi les autres partis d'opposition et même une partie des députés de la majorité. Puisque notre peuple n'en veut pas, demandez-lui démocratiquement ce qu'il faut faire, c'est-à-dire en faisant ce référendum. Ainsi, nous avons tous les moyens pour régler pacifiquement, tranquillement et démocratiquement cette question. Le seul obstacle porte un nom, c'est M. Macron et M. Elizabeth Bourne, Premier ministre. Sans ces deux-là, tout se passerait tranquillement.

Vous avez entendu le ministre de l'Intérieur qui dit que la gauche provoque la bordélisation du pays, qu'est-ce que vous lui répondez? D'abord, qu'il pourrait commencer par faire un effort dans son expression, je crois pas que ce soit une bonne façon de parler pour un ministre de l'Intérieur que d'afficher de la vulgarité pour se donner un air populiste. Ensuite, je lui fais la remarque, c'est eux qui désorganisent tout. Et je le redis, nous avons une issue pacifique et démocratique. Les députés de la Nup ont déposé une motion référendaire qui sera défendue lundi prochain. Si nous voulons arbitrer démocratiquement le conflit qui nous oppose, alors faisons voter les Français. Nous avons une arme démocratique à notre disposition pour précisément régler les conflits. La démocratie, c'est pas un moyen d'étouffer ou de faire dire la même chose à tout le monde.

C'est au contraire, quand tout le monde ne dit pas la même chose, le moyen de régler le différent. Eh bien lundi prochain, je mets au défi les autres partis qui se disent d'opposition d'adopter la motion référendaire qui va être déposée par la Nup. Car alors, c'est le peuple qui choisira. Alors, qui crée le désordre? Eh bien, monsieur Darmanin, monsieur Macron, madame Bourne, qui sont les obstacles à ce que le peuple français puisse s'exprimer. Je vous mets dans chou, là, en point qu'il y a de plus en plus de monde qui se rassemblent sur le vieux port. Vous vous attendez à combien de personnes pour manifester à Marseille et à l'échelle nationale? Je crois qu'il y aura vraiment partout beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde, c'est-à-dire plus que la dernière fois. Naturellement, il ne faudra tenir aucun compte des soi-disantes officines qui font des comptes et qui sont purement grotesques puisque la fois d'avant, ils s'étaient trompés de rue.

Ils sont donc allés compter dans une rue vide. Et c'est des gens pareil qui sont cités le lendemain. Non, ce qui compte, ce ne sont pas, ce n'est pas l'impression qu'on peut avoir, c'est la réalité que nous connaissons tous, que nous soyons militants politiques de quelque bord, que ce soit journaliste de quelque média, que ce soit. Nous savons qu'il se passe quelque chose dans le peuple français qu'on connaît, parce que de longue date, c'est un peuple qui a remué, qui a affirmé son dynamisme politique. Donc on le connaît, le peuple français. On sait qu'il est en mouvement. M.

Macron ne peut rien contre ça. Il ne lui reste qu'une chose à faire, accepter qu'on vote, que ce soit le peuple lui-même qui vote, qu'il y ait le référendum qui sera proposé lundi prochain. Je l'adjure d'entendre la voix de la raison. Mais je lui dis que s'il ne l'entend pas, ce qu'il va voir va dépasser tout ce qu'il a déjà vu dans le passé en matière d'auto-organisation populaire. Si, ici, dans les bouches d'urône, le syndicalisme a été capable d'imaginer une manière de distribuer gratuitement de l'énergie. Si les travailleurs des différentes branches marquent des solidarités interprofessionnelles, comme ils sont en train de le faire, je sais que progressivement, ils se mobiliseront toujours davantage dans cette voie. Et que ce n'est pas parce qu'on manifeste aujourd'hui qu'on ne manifestera pas demain.

Et que ce n'est pas parce que la grève générale est pour aujourd'hui qu'elle ne sera pas encore pour demain et après-demain. Ce week-end, vous étiez dans le Baldoise, vous avez appelé à une nouvelle mobilisation un week-end, donc ce sera prédé pour quand? Moi, j'espère que les syndicats ont la commande de l'action et c'est une bonne chose. Pourquoi? Parce que le cœur de la lutte est dans les entreprises. Et évidemment, il faut que les entreprises du CAC 40 et les autres très puissants comprennent qu'ils va leur en cuire de nous tenir têtes. Et tout le monde va perdre quelque chose. Les travailleurs perdent dans leur salaire et les patrons des grandes entreprises vont perdre dans leurs bénéfices. C'est pourquoi le cœur de la lutte est dans le salariat.

Mais notre devoir à nous, politique, est de rassembler le peuple, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas dans les entreprises aussi bien les chômeurs, les retraités et les étudiants. En particulier, j'attire l'attention de tout le monde sur l'importance des mobilisations de la jeunesse, qui plus est la violence de la répression, est une séance d'éducation populaire de masse. Ainsi, les jeunes gens apprennent que ce pouvoir est violent, qu'il est méprisant pour le peuple et dur pour la jeunesse. Ce n'est pas que la jeunesse est tout le temps raison, mais ce qui est sûr, c'est que ceux qui la répriment par la violence ont toujours tort. Et dans l'histoire, ça s'est toujours montré comme ça. Donc voilà les conditions dans lesquelles nous devons chacun remplir notre devoir. Si les syndicats appelaient à une manifestation un week-end, ce serait parfait.

Évidemment, comme nous le faisons aujourd'hui, nous grouperions pour les appuyer de toutes nos forces. Comme nous l'avons fait le 21 janvier en appuyant de toutes nos forces la mobilisation des désorganisations de jeunesse. Voilà quelle est notre logique. En tout cas, pour ceux qui est des insoumis, nous sommes le peuple au service du peuple agissant pour le peuple. Nous n'avons aucun intérêt distinct de lui.



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