Attentat de Djerba en Tunisie : la communauté juive cherche à comprendre • FRANCE 24

Attentat de Djerba en Tunisie : la communauté juive cherche à comprendre • FRANCE 24



. C'est à l'extérieur de son hôtel où elle est restée enfermée depuis le drame que nous rencontrons Lorraine Le Louch. Elle était venue pour la première fois de Paris avec sa famille au pèlerinat juif de la Grieba. Encore sous le choc, elle ne veut pas trop s'éloigner des camions de police parquées devant l'hôtel. Mardi, elle se trouvait à moins de 20 mètres de la fusillade. Et là, ma cousine hurle. Lorraine, c'est pas des pétards, c'est des coups de feu.

Et d'un coup, je vois les enfants courir. De partout, je vois un policier qui se met à terre. Nous, on a un temps de réaction où on ne comprend pas parce qu'on est à l'air libre, plus total. Et donc, on commence à courir. Et ma mère voit que je sais pas quoi faire. Elle dit, cachez-vous derrière les voitures. Elle et sa famille ont pu s'enfuir en taxi, mais la nouvelle des cinq morts l'a traumatisé.

Un sentiment de coupabilité, un sentiment de miraculé, clairement. Et un sentiment de choc parce que, à ces images-là, je sais pas si un jour, elle va sortir mon de ma tête. Après avoir bénéficié d'une assistance psychologique, Lorraine évoque l'avenir. On a ce devoir-nous de revenir, de remercier la Grieba. De remercier ces policiers qui ont donné leur vie pour nous. Mais il faudra du temps pour penser les blessures de ce traumatisme. La Grieba a déjà été touchée par deux attentats en 2002 et en 1985.

Rudi Saada, journaliste, se dit pessimiste pour la suite. J'ai discuté avec quelques pelerins. Il y a un. Pour tout le peu que j'ai pu entendre, un sentiment de cassure, de déception. Après, il faudra laisser peut-être passer le temps. Dans l'un des quartiers juifs de l'île, la Hara, la plupart des échopes sont encore fermées en journée, en signe de deuil. Mais le soir venu, certains ouvrent et offrent un moment de réconfort à la communauté.

Collette Trabel, si natif de le temps d'aller de l'avant. Il y a eu un très, très grand drame. Un très, très grand drame. Mais ça n'empêche pas qu'on doit continuer à vivre. Et on n'est nulle part en sécurité. Ça, il faut le dire, parce que, vous savez, ça arrive partout. Or, caméra, beaucoup de juifs de Gérba confient leur tristesse.

De ne pas avoir pu dire adieu aux deux corps des pelerins décédés, sans cérémonie religieuse ou cortège. Ils ont été emmenés à Tunis, puis rapatriés vers leur famille en toute discrétion.



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