«Un rêve de gosse» : lancé à 255 km/h, le Français Simon Billy bat le record du monde de ski à vi…

«Un rêve de gosse» : lancé à 255 km/h, le Français Simon Billy bat le record du monde de ski à vi…



Europein Sport, tout le sport est sur Europein. C'est l'ingéros. 250 kmh au volant d'une voiture sur un circuit, c'est déjà une expérience éprouvante. Mais 250 kmh sur des skis, c'est carrément époustouflant. Cette semaine, les 25 skieurs les plus rapides du monde vont s'affronter à Vars, c'est dans les Hautes-Alpes à l'occasion des Speedmasters. Et ce soir, dans Europein Sport, Simon Billy, champion du monde de la discipline, est avec nous. Bonsoir, Simon.

Bonsoir. Alors merci de nous accorder quelques minutes. Cette semaine, je le disais que vous allez tenter de conserver votre titre, mais aussi de battre le record du monde actuellement détenu par l'italien Ivan Oregon. 254,958 kmh, c'est un sacré challenge. Ouais, c'est un sacré challenge. Bon, là, la nature nous a donné les conditions en fin que ça va le faire. On a 2-3 jours qui allaient, qui vont être décisifs.

C'est des conditions record qui sont très rares. C'est des records qu'on rencontre de temps en temps. Et c'est vraiment le rêve que j'ai depuis que je suis gamin. Donc je me prépare à bloc pour cette journée-là. Alors pour nos auditeurs, pour commencer, qui sont néophytes, est-ce que vous pouvez nous expliquer en quelques mots les spécificités du ski de vitesse par rapport au ski classique, la tenue, la discipline ? Le ski du test n'est pas compliqué. C'est une ligne droite en part d'un point A à un point B. L'objectif c'est d'être le plus rapide possible.

Le record du monde, voilà, vous l'avez dit, c'est à 254 kmh. Et pour ce faire, on a des combinaisons à la texte ultra-profilés qui sont taillées sur mesure en fonction de notre morphologie, en fonction de notre position. On a des casques profilés, des ailerons, des bâtons. Des skis qui mesure 2,38 mètres. Et tous ces matériels sont développés en soufflerie avec des ingénieurs. Tout ça pour optimiser l'aérodynamique du skier. Les skis 2,38 mètres ça paraît énorme.

Le poids des deux skis, c'est quoi ? Une paire de skis fait 14 kg à peu près. Ah oui, donc vous êtes extrêmement stable sur la neige, mais après effectivement chaque détail compte. Les gants aussi sont sur mesure avec des spécificités. L'idée c'est quel moins d'appel d'air possible ? Exactement, j'ai une combinaison particulière que j'ai développée avec mon sponsor sur ANSI. En fait, les gants sont bien globés dans la combinaison. J'ai absolument pas de plis. L'objectif, c'est d'être le plus aéropossible.

Essayer de gommer toutes les petites ascarités à l'air. Donc au niveau des chaussures, des ailerons, du casque, de la combi. Les gants, tout ça, c'est vraiment travailler au millimètre. Tout est calé pour aller le plus vite possible. Dans cette pente vertigineuse, on va en parler dans quelques instants. On est avec Simon Billi, sur Europe 1 ce soir champion du monde de skis de vitesse qui va tenter de battre un record du monde de Deglingo, 255 kmh. Le ski de vitesse, c'est aussi le seul sport non motorisé qui permet de passer de 0 à 200 kmh en moins de 6 secondes, soit une exalération équivalente à celle d'une formule 1.

C'est dingue. Je suis pas extrêmement calé en voiture, mais je sais quoi, on accélère fort. Alors après, on a la chance d'avoir la piste de Vars qui nous permet de faire ça. Il y a 98% de pente au départ. 98% de pente ? On va s'arrêter juste deux secondes là-dessus. Parce que les images sont impressionnantes, mais pour nos auditeurs qui nous écoutent, il faut imaginer, en fait, ces genres, on bascule dans le vide, en fait. Ouais, c'est la mure sur les premiers 100, 200 mètres.

C'est vraiment la mure. Du coup, il faut être capable d'encaisser cette accélération et la vitesse. Mais quand on accélère, nous, la vitesse n'est pas du tout comme la sensation où vous pouvez retrouver un voiture ou dans un manège. Vous êtes collé au siège parce que vous avez à l'extérieur un objet qui se déplace. Nous, c'est simplement le corps qui se déplace dans l'espace et dans le camp. Et au final, l'accélération est très fluide. Donc, dans la vie, c'est rapidement, mais c'est ultra fluide.

Ah d'accord, très bien. Vous avez, vous avez sans doute désamorcé plein de peur des gens terrorisés qui nous écoutent. Parce que c'est un peu comme la, on va dire, la strife de Akrit Zbule pour les descendeurs ou la vague de Tiyupu pour les surfeurs. C'est vraiment un évreste. Et justement, en quoi cette piste, donc c'est la piste de Chabrières sur les hauteurs de Vars, est-elle vraiment faite pour votre discipline ? Elle est faite pour notre discipline parce que c'est un don de la nature. On a la chance d'avoir cette piste ici. Elle est vertigineuse, comme je disais, l'accélération ou départ.

De part, les mensurations de la piste font qu'on va très, très vite. Le run est court, on fait 250 kmh sur une poignée de seconde. Ça dure 13, 14 secondes maximum. Donc, ouais, c'est très court. On a la chance d'avoir cette piste. Et aujourd'hui, la station la prépare à fond. La performance passe aussi par la préparation de la piste.

Et on a la chance d'avoir un dammer et la société des remontées mécaniques qui font un travail extraordinaire. Il n'y aurait pas de recours sans eux. Donc voilà, c'est 50% le skier, 50% la piste. Et aujourd'hui, on a la chance d'avoir tout ce qui. Tout se met en place, tout est ouvert, tous les voyons sont allumés. Et comme je disais, c'est très rare. Donc on est excités, mais il y a aussi pas mal de pression.

Et puis, partenant au Chabrières, c'est un défi. Parce que la piste impressionne, elle fait peur. Et il faut réussir à la dompter. Alors justement, les sensations, la vitesse, l'adrénaline, la peur. Dans quel état vous êtes quand vous vous élansez du sommet de la piste ? Vous êtes dans votre bulle ? Ou c'est la visibilité de la ligne rouge au bout qui vous attire ? Enfin comment ça se passe si on devait être avec vous à l'intérieur de vous ? Quand je pars, au départ, quand on est dans le record, dans le Chabrières, je suis dans ma bulle. La veille, le matin, il y a pas mal de peur, de stress. C'est ça qui se met un petit peu.

Mais quand on a les skins dans le vide, on s'est tellement préparés physiquement, techniquement et mentalement. On est prêt, on sait ce qu'on a à faire. Et en fait, voilà, tout ça, c'est vapor. On est dans notre bulle. On a juste à s'élancer du sommet et tout se met en place petit à petit. Et quand je suis à cette vitesse-là, moi j'ai la sensation que le temps s'arrête. Il y a juste le corps qui se déplace dans le temps et dans l'espace.

C'est ultra grisant comme palm feeling. Et voilà, après il faut tenir jusqu'au tré rouge. C'est un défi parce que ça va vite. C'est quand même engagé. L'objectif, c'est de bouger le moins possible et de garder la position parfaite tout le long. Et alors combien de temps pour vous arrêter à l'arrivée ? Parce qu'effectivement, l'on sait comme à Frollon à 250 kmh. Comment ça se passe ? Ouais, l'heure d'arrivée est super longue.

On a 500 mètres pour s'arrêter. Donc on a le temps. On se relève doucement. Il faut pas se relever trop vite. Parce que si on fait pas attention au moment où on se relève, on prend tout l'air dans le corps. Et en fait, ça peut nous retourner. Donc il faut s'appuyer sur l'air, on se relevant doucement sur l'avant.

Comme ça, on sent vraiment ces vitesses-là, la résistance de l'air. Et puis ensuite, on fait une petite chassemette sur une centaine de mètres. Et puis on enquille des virages. C'est aussi un plaisir de faire des virages à 200 kmh à l'heure d'arrivée. Alors avec Simon Billi, dans Repensports, ce soir, on est vraiment ravis de parler avec vous de ce qui est de vitesse, de ce record que vous allez essayer de faire tomber, un 255 kmh. Pour nos auditeurs aussi, votre père, Philly Billi, a lui-même été recordman du monde de ce qui est de vitesse dans les années 90. Il a été flashé à 243 kmh en 97.

C'est une passion contagieuse. Ça vous a pris à quel âge ? C'est une histoire de famille. Moi, j'ai été piqué super tôt. Mon petit frère, on a fait aussi. Et on a commencé le ski du test à 6 ans. On a commencé le ski à peu près à 2-3 ans. Et rapidement, on a fait quelques petites vitesses.

Et ça se transmet au-delà de père et de fils. Et là, moi, j'ai déjà des demi-frères qui arrivent derrière, une dizaine d'années, qui ont déjà des records personnels à 125 kmh. Donc, on transmet le virus. Après, mon père ne nous a jamais poussés. Il ne voulait pas qu'on en fasse au début parce que c'est un sport dangereux. Mais malgré lui, on y est venu. Donc, après, il nous a accompagné pour faire ça en toute sécurité, dans un premier temps.

Et puis après, pour aller chercher des résultats. Aujourd'hui, le papa, il a la casquette de coach aussi. C'est drôle. Comme vous le dites, ça doit être dans vos gènes, dans votre ADN, je pense, cette passion pour la vitesse. Alors, j'ai à dire des mois de préparation pour une course de quoi ? De 15, 13, 17 secondes peut-être. 15 secondes. Oui, comme les coureurs, finalement, les sprinters qui font le 100 mètres.

Comment est-ce qu'on se prépare à ça ? On travaille évidemment beaucoup les positions, mais les jambes, enfin, comment est-ce que vous optimisez au maximum votre préparation ? Il y a une grosse préparation physique sur le corps en général, mais surtout les cuisses, la chaîne abdominale, le gainage. Parce qu'il est très important de garder la position de recherche de vitesse le plus longtemps possible. Et donc, ça, c'est vraiment accès sur les abdos, le gainage. Et ensuite, on essaie de développer un petit peu la musculature à droite à gauche, mais on ne veut pas s'élargir parce qu'on est trop volumineux. Ensuite, on pousse de l'air. Donc, il y a un rapport pas volumais respecté. Moi, quand je suis en salle de muscu, je ne vais pas charger sur les épaules, sur le dos parce que justement, il faut que tout reste caché dans le casque.

Et ça, c'est ultra important pour pas modifier le flux d'air. Et la préparation mentale ? On va y à ça. Préparation mentale, moi, je n'ai pas de préparation mentale en particulier. Je fais mon petit train, je suis dans ma préparation toute l'année. Je part mesquilles, je fais ma muscu, je vais sur la piste. Je m'impréhende de l'environnement. Et tout ça, me suffit aujourd'hui.



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