Ville déserte et constamment bombardée: nos reporters racontent l'enfer de Bakhmout en Ukraine
C'est la dernière route, je jugez sûre, pour arriver à Bartmoutte. Les autres, sous le feu constant de l'ennemi, sont devenus impraticables. Lorsque nous pénétrons dans la ville, les rues sont quasiment désertes. Qu'est-ce qu'on peut faire? On ne peut rien faire. Nous vivons au jour le jour. Ma maison est ici. Mon destin est ici.
Vivre ou plutôt survivre à Bartmoutte, c'est entendre constamment des tirs de fusil et des impacts de roquettes ou d'obus. Marc, l'homonie militaire de la ville, nous escorte jusqu'à un endroit moins exposé. Mais chaque déplacement est minutieux. Il faut se dissimuler derrière les bâtiments et courir pour éviter de devenir une cible. Dans notre village, vous entendez le bruit des obus, mais vous avez la conscience que c'est lointain. Et là, vous comprenez que c'est extrêmement proche, que c'est quelque centaine de mètres et que parfois ça passe au-dessus de nos têtes. Un tir de roquettes s'abat dans la zone où nous sommes.
Tout le bâtiment tremble. Et il y a que ce chien, il y a quoi que je veux, je veux, je veux. Ce qui m'a vraiment marqué au cadre, en étant en la caméra, c'est de capter le regard ailleurs des gens. Ils étaient un peu comme des fantômes dans leur propre ville. C'est vraiment quelque chose qui m'a vraiment marqué, qui m'a vraiment frappé.
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