Ukraine, un an après : témoignage de Maria Khomkovych, régugiée ukrainienne à Paris
Et on va continuer bien sûr à parler de l'Ukraine. Selon le Haut-Comissariat, au réfugié, quelques 8 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays depuis un an, depuis le début de l'invasion russe. Quelques 100 000 ont trouvé refuge en France. Nous sommes avec Maria Komkovic, réfugié ukrainienne à Paris. Maria Komkovic, bonsoir. Merci beaucoup d'être sur ce plateau ce soir. Vous avez 28 ans, vous travaillez dans le cinéma.
Vous étiez à Kiev le 24 février dernier. Comment avez-vous vécu cette terrible journée? En fait, cette journée, elle n'est pas. C'était un choc, mais il y avait déjà un tout en moi d'attente, de tension très forte. Et comme je travaillais avec des Français, sur les films français qui étaient tournés en Ukraine, déjà, il y avait beaucoup de problèmes avec les assurances. Donc personne ne pouvait assurer la bon fin de films. Et on a perdu. On n'avait plus de projets, on a rendu nos bureaux.
Et du coup, je me suis retrouvée dans une sorte de vide où j'avais plus de travail que j'adorais. Et pour ne pas rester désobré à manquer été tout le temps, j'ai commencé à travailler avec des journalistes, notamment français, qui venaient en Ukraine, en attendant quelque chose dont personne n'était à 100% sûr. Et donc j'ai essayé de trouver des héros, des réservistes pour eux, pour qu'ils en parlent. Et leur seule question c'était, est-ce que la guerre va avoir lieu? Mais en fait. On ne sait pas. Et du coup, le 23. Non, le 22 janvier, j'ai organisé le voyage à Zaporiz, j'ai donné un groupe de journalistes français aussi.
Moi, je leur ai dit, sincèrement, que j'ai peur d'y aller. Et que je ne pourrais pas, mais j'ai plus règlé les billets d'avion pour eux, pardon, de train. Et donc ils sont partis, et leur enquêtres, quand je me réveille, c'était une des premières pensées, parce que c'est toujours très paradoxal. Tu dis, oh non, mais pourquoi je les ai envoyées? Comme si c'était de ma faute. Mais finalement, tout s'est bien passé avec eux, mais moi, je me suis réveillée chez moi. C'est ma copine qui m'a appelée, moi, je n'ai pas entendu les premières explosions. Et après, on était tous pareils.
On a commencé à, c'était très organisationnel, parce qu'on devait juste comprendre comment ils kellent pas à faire juste pour traverser cette journée. Et du coup, on avait déjà nos petits sacs d'urgence, déjà prêts, parce que les autorités ukrainiennes, ils prévenaient quand même les gens d'être prêts à toutes sortes de situations. Et du coup, on a pris ces sacs, on est descendus dans le métro avec les premières sirenes qu'on a entendues, pour rester ensemble aussi, parce que comme ça, on avait au moins l'impression qu'on était avec les autres. On faisait même des petits voyages sur des différents stations de métro, pour voir nos amis et tout. Et après, c'était quelque chose de. Tout le monde est descendu avec les animaux et tout. Il n'y avait pas de bruit, ça ne ressemblait pas à l'enfer, ça ressemblait à quelque chose qui nous a tous réunis.
Tout le monde restait calme, juste parce que, après, le pire, ce n'est pas dans le métro qui va vous arriver. Et quand avez-vous décidé de quitter l'Ukraine et de rejoindre la France? Ça, c'était trois semaines après. D'abord, je me suis rendue avec les amis à moi, à l'ouest de l'Ukraine, où vivaient mes parents. Et on s'est tous installés chez eux, on a commencé à préparer la brille anti-bombe, parce qu'on imaginait que la même chose allait arriver aussi à l'ouest d'Ukraine, parce que pourquoi s'ils envoient les missiles sur Kiv, pourquoi pas à Chernivtsi? Et on a commencé à tout préparer. Et pendant une semaine, on était très occupé à organiser cette sorte de nouvelle vie. Ça allait plus ou moins. Et on était tout le temps accroché à nos téléphones, on les a toutes les actualités possible en possible.
La moitié, c'était faux, la moitié, c'était vrai, mais décrit d'une manière très étrange. Donc on était toujours bourrés d'informations très étranges. Et après, quand on s'est calmés, parce qu'il n'y avait pas de bombe à l'ouest d'Ukraine, on est arrivés à plus ou moins organiser la vie, j'ai compris que je ne sais pas quoi faire. C'était une sorte de dépression, parce que je culpabilisais, parce qu'il est calme que je peux me permettre d'être triste. C'est quoi mon problème? Et puis, c'est des gens avec qui j'ai travaillé, qui m'ont proposé de venir en France. Aujourd'hui, vous êtes en France depuis près d'un an. Vous avez encore de la famille, des amis à Kiev? Oui, oui, bien sûr.
Mais là, je suis en France depuis la rentrée, parce que je fais mes études. J'ai passé l'été en Ukraine, en fait. Je suis allée pour quelques semaines et je suis restée quatre mois. Et j'étais très heureuse. Mais en fait, cette Ukraine-ité, le mot qui n'existe pas, mais c'est pas grave, je l'ai ressenti le plus en France avant. Je vivais en Ukraine, je me sentais ukrainienne. Bien sûr, c'était une identité dont je ne me doutais pas.
Mais juste là, c'est un d'identifier. J'ai renforcé votre identité ukrainienne. Merci beaucoup, Maria Komkovic. Je suis désolée, on n'a plus du tout le temps. Merci pour votre témoignage, merci.
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