Semaine houleuse à l'Assemblée mais pas de scènes inédites pour autant
Nicolas, depuis le début de la semaine, les débats sur la réforme des retraites sont particulièrement ouleux à l'assemblée, les esclendres, les interruptions de séance se multiplient. Certains sont en office et d'autres font embarquer, c'est pas très nouveau. Oui, c'est ce qu'on appelle désormais donc la bordélisation de l'assemblée. C'est le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin qui a inventé ce néologisme. C'est presque en permanence, donc depuis le début de la semaine, que l'on hurle à l'assemblée, que l'on claque des pupitres. Par exemple, le ministre du Travail Olivier Dussop ne parvient pas à s'exprimer pendant de très très longues minutes. Adrien Katnince, le député LFI condamné pour violence conjugale qui faisait son retour à lui aussi du ferfasse à une bronca, une députée macroniste ulcérée, essaie de s'approcher de lui pour l'empêcher de parler, elle n'était plus qu'à un mètre lorsque les huissiers sont intervenus pour s'interposer.
Et ce n'était pas le seul incident? Oui, Marine Tondelier, la patronne des Verts revendique que l'assemblée puisse devenir une zade, je la cite, pour empêcher la réforme des retraites de passé. Sacha, oulier député Renaissance a lancé un député rassemblement national, il est temps que tu fermes ta grande gueule. Le journal Le Parisien raconte aussi l'histoire qui est un peu plus ancienne d'un député macroniste Rémy Robert, qui est passé à la buvette devant plusieurs députés lopénistes et qui leur a lancé, tiens, on se croirait à Nuremberg. Depuis, chaque fois qu'il prend la parole à l'assemblée, les députés du rassemblement national crient, pignon, pignon, pignon du nom, naturellement, du personnage du dînet con. Bon, et ces excès peuvent choquer, mais c'est loin d'être nouveau? Oui, c'est loin d'être nouveau, c'est un connaisseur qui l'explique Jean-Louis Dobré, l'ancien président de l'assemblée dans une interview à Libération. Il rappelle que l'histoire de l'assemblée déborde de débats ouleux, et parfois même de coups, on ne compte pas diter le nombre de fois où les suicides ont dû intervenir pour protéger les ministres. Exemple, en juin 2006, le Premier ministre Dominique de Villepin traite François Hollande de lâches, et ça a vraiment failli mal tourner, les députés socialistes ont tenté de s'en prendre physiquement au Premier ministre.
Et je dénonce, Monsieur Hollande, la facilité, et je dirais même, en vous regardant, la lâcheté, la lâcheté, qu'il y a dans votre attitude. Lâchez-vous. Je le redis, la lâcheté. Lâchez-vous. Monsieur Hollande, Monsieur Héro, montrez l'exemple, Monsieur Dray, on se conduit bien dans les mystiques, Monsieur Dray. Allez, on y va, doucement, gentiment, voilà. La télévision vous a filmé, c'est bien.
Voilà, et le président qu'on entend rétablir le cas, mais bien sûr Jean-Louis Dobré, qui essaie donc que ce qui se passe en ce moment n'est pas nouveau. Il rappelle les débats sur la laïcité en 1905, les débats sur l'IVG en 1974, lorsque Simone Veil était victime à la fois de misogynie et d'antisémitisme. En 1936, un député d'extrême droite, André Vallat, s'était adressé à Léon Blum en lui disant, je ne voterai pas pour vous parce que vous vous appelez Blum. Je ne veux pas que notre vieux pays, Gallo-Romain, soit gouverné par un juif. Vous imaginez la bronca. Mais l'incident le plus spectaculaire a sans doute eu lieu en mars 1950, lors d'un débat sur la Sécur, un député communiste, Jean-Rod Duprat, s'était vu refuser la parole, il était monté à la tribune et s'était emparé du micro. Ça avait déclenché une bagarre, le président de l'Assemblée avait ordonné son expulsion, mais il avait refusé, et alors après trois sommations, le président, Edouard Réau, avait fait intervenir le commandement militaire de l'Assemblée à deux heures du matin pour que la garde républicaine évacue les missiles.
C'est sûrement le plus gros chahut de l'histoire parlementaire. On en est loin, en fait, c'est des petits joueurs, pour l'instant, les Insoumis et les Macronistes aujourd'hui, qui chahut à l'Assemblée autour de la réforme des retraites. Les explications de Nicolas.carer, à retrouver quand vous voulez, en podcast, évidemment, sur l'appli RMC7.
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