Grève des médecins libéraux : le quotidien d’un cabinet médical à La Réunion

Grève des médecins libéraux : le quotidien d’un cabinet médical à La Réunion



Le docteur Cindy Jaglal enchaîne les consultations de 30 à 40 patients par jour à raison de 15 minutes par malade. Il y a de moins en moins de médecins, ça veut dire de plus en plus de patients, de plus en plus de pathologie chronique avec une population qui vieillit, une surcharge administrative qui est très très importante avec énormément de certificats médicaux, de demandes en tout genre. Aujourd'hui le médecin c'est devenu un peu le guichet unique, c'est-à-dire que quand les patients ont des problèmes, même avec leurs impôts, avec tout en fait, ils viennent voir le médecin parce qu'en fait ils ne savent plus du tout à qui s'adresser. Quand le gouvernement nous demande de voir davantage de patients, en fait c'est pas possible. Ou alors il faut qu'on les vende 5 minutes. Donc là c'est vraiment au détriment de la qualité de la consultation. Raison pour laquelle elle suivra le mouvement de grève nationale demain, ce que son patient comprend parfaitement.

C'est pas évident parce que j'en demande beaucoup de choses. Moi je viens tous les mois, je vois que mon médecin il a beaucoup de choses à faire, autant au papier. Un travail qui doit être revalorisé en ce mois de négociations conventionnelles sur les tarifs des honoraires des médecins. Des négociations qui ont lieu tous les 5 ans. Alors on demande au minimum une rémunération qui soit conforme à l'inflation. C'est-à-dire que si on regarde les médecins ont été augmentés de 3% en 20 ans. L'inflation c'est beaucoup plus que ça sur ces 20 dernières années.

Donc le minimum qui nous semble raisonnable comme proposition d'augmentation, c'est de s'adapter à l'inflation. Ce médecin généraliste qui travaille dans cette maison de santé pluridisciplinaire depuis 11 ans, voit d'un mauvais oeil le projet de loi du gouvernement, destiné à lutter contre les déserts médicaux et améliorer la qualité des soins. Un projet qui permettrait aux patients de se rendre directement chez certains spécialistes, comme des kinésithérapeutes, des orthophonistes ou certains infirmiers, sans passer par les médecins. Ce que le gouvernement fait c'est qu'il est en train de désorganiser complètement cette organisation qu'on avait trouvée et qui fonctionne très très bien. Ce qui pose problème c'est que finalement on est en train de donner les compétences de l'un à l'autre, alors que c'est pas ce qu'il faut faire. Ce qu'il faut faire c'est simplement bien structurer et bien organiser le parcours pour que chacun, dans sa compétence, prenne en charge le patient en bonne coordination. Le docteur Jacquelal espère le retrait de ce projet de loi et demande un investissement massif dans la médecine libérale.



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