Cédéao et UA : le Burkina Faso, le Mali et la Guinée souhaitent la levée de leur suspension
L'actualité africaine, le Burkina Faso, le Mali et la Guinée appellent dans une déclaration commune à la levée de leur suspension de la CDAO, la communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest et de l'Union africaine. Ces 3 pays dirigés par des gentes militaires issus de coups d'État ont décidé d'unir leurs forces. Merci, Stéphane Ballon, d'être avec nous. Sergaye Lavrov, le ministre russe d'affaires étrangères, a fait une visite au Mali cette semaine pour renforcer les liens entre Bamako et Moscou. Est-ce que cette déclaration commune de ces 3 pays africains le Burkina Faso, le Mali et la Guinée n'est pas le résultat de cette visite? Est-ce que la Russie n'est pas en sous-main à l'initiative de cette déclaration commune? On peut fortement le soupçonner, Justine, mais aucun élément ne permet de le confirmer. Oui, Sergaye, vous le dites, Lavrov, le ministre des Affaires étrangères de la Russie, était au Mali. Et pendant son séjour, au Mali a fait cette déclaration dans laquelle il proposait justement les services militaires et sécuritaires jantants au pays du Golfe de Guinée, parmi lesquels la Guinée et le Burkina Faso.
On sait, parlant justement du Burkina Faso, que ce pays se rapproche, ou en tout cas, montre cette envie-là de se rapprocher plus proche, de se rapprocher encore plus de la Russie, d'ailleurs, son premier ministre a effectué une visite à Moscou en fin d'année dernière. Est-ce que, Aboulai Diop, le ministre des Affaires étrangères du Mali, était porteur d'un message des Russes auprès des sésomologues? Et difficile à dire. Des sources proches du ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso, que nous avons interrogés, nous disent qu'à aucun moment, il n'a été question de la Russie dans leur discussion. Donc, officiellement, la rencontre d'hier à Ouagadougou avait deux objectifs. D'abord, demander la levée de la suspension dont ils font l'objet depuis que des coups d'été sont survenus dans leur pays respectif. Et ensuite, de confirmer et d'exprimer cette volonté qu'ils ont tous les trois de renforcer leur coopération, leur coopération notamment, sur le plan économique. C'est ce qu'ils appellent l'AX, Konakri, Bamako Ouagadougou, un axe qui qualifie de gagnant pour leur population respective.
– Et que faut-il comprendre vraiment de cette déclaration commune? Est-elle une chance d'aboutir? – Il faut d'abord préciser que les trois pays, le Burkina Faso, le Mali et la Guinée, justifient, motivent leur demande par le fait qu'ils ont trouvé une sorte de compromis avec ces organisations-là, la CDAO et l'Union africaine, sur le fait que la durée des transitions dans leur pays respectif ne dépassera pas les 24 mois, c'est-à-dire deux ans, et surtout qu'au bout de ces périodes de transition, on insistera un retour à l'ordre constitutionnel. En réalité, à travers leur demande, ces trois pays mettent la CDAO d'une part et l'Union africaine de l'autre part dans une situation délicate. Pourquoi? Je vous explique. Soit la CDAO et l'Union africaine accèdent à leur demande, et dans ce cas, ces organisations ne respecteraient pas leur propre texte, parce que ce que disent les textes de l'Union africaine et de la CDAO, dès lors qu'il y a rupture de l'ordre constitutionnel, on ne peut pas faire partie des instances. Soit, et cela est surtout vrai pour l'Union africaine, elle rejette la demande de ces trois pays, et à ce moment-là, on pourra lui opposer, notamment l'Union africaine, en le fait, l'exemple du Tchad. Le Tchad, où on sait très bien que la succession de l'ancien président Idris Déby Itno n'a pas été faite dans le respect de la Constitution, le Tchad, qu'on sait, n'a pas été, pour autant, sanctionnées par l'Union africaine. Donc, quelque part, c'est mettre ces organisations dans une situation délicate, et c'est un argument pour ces trois pays-là aussi de légitimer d'une certaine manière le fait qu'elles se mettent ensemble.
Vous vous en souvenez peut-être, le premier ministre Bourkinabé qui était à Bamako il y a quelque temps, parlait de création d'une fédération. Donc, c'est une façon aussi de dire, nous sommes rejetés par l'ACD à l'Union africaine des organisations qui ne sont d'ailleurs pas populaires dans les opérations. Nous sommes donc rejetés par ces organisations-là, et cela justifie, et cela légitime d'une certaine manière, le fait que nous souhaitions créer une espèce d'organisation de coopération économique et politique. Et donc, on a vu qu'il dénonce également des choix à géométrie variable. Merci beaucoup, Stéphane Ballong. Pour votre analyse.
Burkina Faso, Coup d'État, Cédéao, Guinée, Mali, Union africaine