Séisme meurtrier en Turquie et en Syrie : "les conditions localement sont inégalitaires"

Séisme meurtrier en Turquie et en Syrie : "les conditions localement sont inégalitaires"



Et avec moi sur ce plateau, Badawi Ruban, ancien directeur de la section de la prévention des catastrophes à Lunesco. Bonjour à vous. Quelles sont les difficultés particulières sur ce séisme? On a entendu notre reporter Julie Dengeloff parler de température qui a tenu les moins dix degrés. On a vu cette neige en Turquie. On imagine que le froid aussi, c'est un risque que les survivants, sous ces décombres, tiennent moins longtemps. Évidemment, parce que le corps ne peut pas supporter de telle température, surtout que les gens qui sont sous les décombres ne peuvent pas bouger du tout. Et donc médicalement, je ne suis pas médecin, mais médicalement, le corps ne peut pas rester longtemps, beaucoup d'heures, avec des températures aussi basses, moins des températures négatives.

Nous sommes à 40 heures maintenant après la survenue du séisme. Donc il faut espérer que dans les 24 heures et 48 heures prochaines, on puisse encore faire un effort pour pouvoir arriver à encore sauver des vies. Parce que plus les heures passent, plus ça menuise les chances. Nous savons dans d'autres séismes, quand il y a des décombres et des personnes emprisonnées sous les décombres, nous savons que ce sont 72 heures qui, en général, sont une certaine mesure pour avoir des survivants chance. Le séisme, il a touché le seul point de passage qui permet l'acheminement de l'aide humanitaire aux zones rebelles en Syrie. On vient d'apprendre que le bilan, c'était alourdi dans ces zones rebelles, à plus de 1 120 morts. Comment venir en aide à ces régions, déjà en manque de matériel médical de façon chronique de produits de première nécessité? Évidemment, les conditions localement sont inégalitaires entre ce qui se passe en Turquie et ce qui se passe de l'autre côté en Syrie.

Ça complique davantage les choses pour les personnes sous les décombres en Syrie, mais aussi pour les personnes qui viennent à leur secours et à leur aide. Ça va créer des défis et des difficultés énormes pour les sauveteurs et les équipes, soit les équipes syriennes et les équipes purques des deux pays, mais aussi les équipes internationales qui vont arriver. Donc, ça va être vraiment une opération complexe pour ceux qui vont coordonner ces opérations de secours certainement en Syrie, mais aussi en Turquie. Tout cela va additionner des problèmes au problème déjà existant de tous les points de vue. On a entendu Damas promettre le pouvoir syrien, promettre que l'aide humanitaire irait à tous les Syriens, sous-entendu aussi à ce des zones rebelles, mais concrètement, est-ce qu'ils peuvent acheminer cette aide humanitaire? Il faut espérer que dans les heures ou dans les jours qui viennent, une dynamique soit mise en place pour que les opérations, déjà de secours et de recherche et puis de sauvetage, finissent dans les trois, quatre jours à venir pour les personnes qui sont sous les décombres et les survivants. Après, il faut passer à une autre étape, ce sont les personnes sinistrées qui sont aussi délogées de leur maison. Donc là aussi, espérant que d'ici là, au moins sous la houlette des Nations Unies, les choses s'organisent, les choses s'organisent, non seulement au niveau loco, mais au niveau international, et qu'il y ait vraiment une coordination, une logistique mise en place, la communauté internationale a de l'expérience dans ce genre de choses.

Il y a eu ce genre d'opération dans d'autres pays, et là aussi. Donc voilà, il faut qu'une certaine momentum, qu'une dynamique vraiment soit créée le plus rapidement possible. Là, nous commençons à constater qu'au niveau géologique, au niveau tectonique, au niveau du séisme, des séismes, les répliques qui ont compliqué beaucoup les choses depuis 40 heures. Oui, il y en a eu presque 200 depuis la première seconde. Et notamment, il y en a certaines répliques dont la magnitude a dépassé 5, 6. Donc nous espérons que les répliques vont en s'amenuisant en fréquence, mais aussi en intensité, en degré magnitude. Donc si les répliques, disons, soulagent les opérations, cela est une bonne chose, elle sera la bienvenue.

Parce que maintenant, nous savons que beaucoup d'opérations de sauvetage ne peuvent pas se conclure à cause de la peur que des bâtiments s'effondrent parce que déjà, fragiliser. Et aussi, si nous arrivons à avoir un diagnostic rapidement des habitations endommagées, des maisons endommagées, si ces diagnostics sont parfois positifs, c'est-à-dire même si animéables ont quelques fissures, mais ils peuvent reloger, c'est-à-dire des personnes déplacées et sinistrées, peuvent regagner. Oui, parce que le froid est aussi dangereux pour les opérations. Évidemment, non seulement dangereux pour leur santé, mais aussi cela complique les opérations de sauvetage. D'ailleurs aujourd'hui, le président turc, les autorités turcs, ont demandé aux populations de ne pas bouger, de ne pas se déplacer, y compris pour les personnes bien importantes. Il leur a demandé de ne pas se déplacer pour ne pas encombrer les accès et les routes. Donc c'est une logistique qui, espérant, va se mettre rapidement en place, une organisation se mette en place pour pouvoir relever le défi que va poser cette catastrophe.

Défi est là, qui va être là pendant des heures, des jours, des semaines et des mois à venir. Très, très rapidement, est-ce que la Turquie a été préparée à ce risque sismique qui était pourtant connu? Alors la Turquie dispose de ressources humaines compétentes en matière de sismologie et d'ingénierie sismique. Ils ont de bons sismologues, ils ont de bons ingénieurs et ils ont des normes de construction parasismique excellentes. Du moins, très bonnes normes de construction parasismique. Le bâti n'était pas en question sur ces épons de ronde, parce qu'il y a des villes qui sont presque rasées. C'est une question qui doit s'opposer, on doit tirer des enseignements. Nous avons vu des bâtiments comme un château de cartes, c'est fondré.

Si ces bâtiments ont été conçus après 1999, c'est-à-dire dates à laquelle les normes ont été actualisées, les normes de construction parasismique ont été actualisées, si ces bâtiments ont été construits après 1999 et elles se sont effondrées de la sorte, cela veut dire qu'elles n'ont pas obéi, ces habitations n'ont pas obéi aux normes de construction parasismique. Merci beaucoup Badawi Rouban d'avoir été avec nous sur ce plateau.



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