Bakhmout : les prémices d'une contre-offensive ?

Bakhmout : les prémices d'une contre-offensive ?



Que se passe-t-il à Barquemouth ? Que se passe-t-il à Barquemouth ? Et dans la région, nous nous arrêtons quelques instants sur cette situation. On le voit tous les matins avec Benjamin Crueher. Et ce matin particulièrement, il semble que ça bouge, que les lignes sont en train de bouger. Je vous présente notre invité, Jérôme Clèche. Bonjour, merci d'être avec nous. Bonjour. Ce matin sur LCI, je vous ai enseignant en prospective les stratégies à l'école parisienne Sciences Po, évidemment.

Tout l'aspect stratégie de combat et militaire nous intéresse énormément. Margot qui nous accompagne comme chaque jour pour les questions internationales. On va revenir sur cette image que Benjamin nous montre depuis ce matin. C'est un sol d'arus au coeur d'une tranchée qui implore un drone ukrainien. C'est une image très très forte dans l'actualité de cette guerre. Pour le dire, non, ne me tirez pas dessus. Les Ukrainiens lui envoient un message en lui disant de se rendre.

C'est une image assez saisissante quand on d'altalise ce conflit. Et peut-être qui marque un point de rupture. Margot reprécise cette zone, cette ville, cette région qui était donnée perdue. Parce que Barhmout c'est une bataille épuisante. Il faut savoir que ça fait 10 mois qu'il y a des combats extrêmement violents sur le terrain. On va dire dominer à 95% par les forces russes actuellement. Et justement, comme le disait très bien Benjamin tout à l'heure, les Ukrainiens grignotent pour l'instant le sud-est de Barhmout.

On les voit avancer. On dit que les Russes reculeraient à une distance de 2 km. Ce qui serait une petite percée, une petite avancée pour les Ukrainiens. Et si les Ukrainiens commencent à y aller sur Barhmout, c'est parce qu'ils estiment qu'ils en sont capables. Parce que la véritablement, Voleur de Myrzelensky a besoin de cette bataille symbolique. Puisqu'il faut le rappeler, Barhmout n'est pas une ville stratégique dans cette contre-offensive. Et il y a besoin de cette victoire d'un point de vue international au vu des oxydototos et pour les Ukrainiens également sur le terrain.

Surtout qu'il y a une désorganisation militaire au sein des Russes actuellement dont ils peuvent profiter. Jérôme Clèche, est-ce que cette image révèle une généralité de ce qui se passe dans cette région ? Est-ce qu'il faut s'accrocher pour en tirer des conclusions ? Je crois que vous mettez le doigt dessus. C'est-à-dire que l'arbre doit pas masquer la forêt d'une certaine manière. Ce que l'on peut observer sur le plan tactique à petite échelle sur le terrain ne peut pas représenter un enseignement sur le plan stratégique à grande échelle. Là ce que vous avez, ce n'est pas la Russie et l'Ukraine. C'est un homme en pleine détresse dans une situation de guerre. Et dans n'importe quelle situation, n'importe quel homme, dans toutes les langues du monde, agit de la même façon.

Sur le plan tactique, on a véritablement un combat à des combats qui fait on rage à Bakhmut. Et on en parle depuis des mois. Mais ça signifie qu'en fait sur le plan stratégique, on a vraiment un statu quo avec une neutralisation des bulles terrestres sans plus. Et la guerre finalement se réduit à la dimension terrestre. Et c'est bien pour cela en fait qu'il n'y a pas d'évolution. Dans toutes les guerres, il faut pourquiller vraiment des évolutions du rapport de force qui est d'abord un rapport de force sur le plan aérospatial qui soit vraiment gagné pour que ça se traduit sur le terrain sur le plan terrestre. Et c'est ce qu'il n'y a pas ici.

Vous êtes en train de nous dire qu'il ne faut pas aller trop vite. Dans les conclusions attirées de certaines de ces séquences ? Eh bien effectivement, on ne peut pas attirer de conclusions là. La conclusion que l'on peut tirer, c'est que si on souhaite que le rapport de force évolue de façon drastique pour, c'est bien la finalité de la guerre qui est des gains territoriaux et des récupérations de la Crimée, des quatre blasses dans le Dombas, bref qui est une évolution significative en vue d'un règlement de ce conflit à la faveur de l'Ukraine, il faut mettre des moyens pour que le rapport de force précisément évolue. Ces moyens sont des moyens aérospatiaux, cyber, éventuellement ici, c'est un peu annexe mais navale. Et ensuite sur le plan terrestre, vous pouvez espérer avoir une évolution. Sans quoi vous n'aurez pas cette évolution ? Et c'est ça en fait la conclusion et l'enseignement que l'on peut tirer de ce statu quo qui n'en finit plus d'en finir. C'est là que l'Ukraine a vraiment un avantage sur les russes puisqu'il dispose d'un tableau assez précis des forces russes du dispositif russe grâce aux moyens satellites des occidentaux.

Et surtout, le ministre de la Défense ukrainien l'a dit dans le Washington Post qu'il ne fallait pas s'attendre à une saigne digne d'Hollywood, que ça allait être long, que ça allait être grignoté. Les Britanniques également, mais le ministre de Terre de la Défense ukrainienne le dit lui-même dans le Washington Post en disant qu'il y avait une surestimation un petit peu de cette contre-offensive dans le monde entier, que ça allait être long et que justement les russes, donc, grâce à l'immeuve le chef de l'État-major russe, c'était positionné surtout sur les lignes de défense. Donc on voit des russes qui n'avancent pas, des ukrainiens qui grignotent. Donc même si on est dans un début de phase opérationnel, ça risque d'être encore un petit peu long et de s'étendre sur le long terme. Pour revenir sur Barmout, je voulais vous demander les divisions qui sont affichées à Barmout. Là, on a des traductions concrètes, on nous dit qu'il y a une brigade russe qui ne communique pas avec Wagner et qui du coup recule un compréhension entre les deux. Est-ce que là on n'a pas quand même un point de faiblesse qui se dessine autour de Barmout ? Bien naturellement que des points de faiblesse nous en trouveraient autant que vous voulez en trouver, que ce soit du côté ukrainien, du côté russe, parce qu'il y a ce qu'on appelle le brouillard de la guerre.

Il y a toujours des dysfonctionnements et on sait aussi d'ailleurs que de façon endémique, la coordination entre les échelons de commandement et l'application sur le terrain côté russe n'est pas forcément optimale, mais néanmoins est-ce que ça va changer le rapport de force ? Est-ce qu'on va pouvoir grignoter ? Est-ce que l'Ukraine va pouvoir grignoter au point ? Parce que c'est quand même la finalité d'arriver aussi fort que possible dans les négociations pour retrouver un certain nombre de territoires. Ça c'est la question et très franchement encore une fois, au vu des enseignements que ce qu'on peut avoir en matière d'art de la guerre, si je puis m'exprimer ainsi, de doctrine militaire, le fait de n'investir que la dimension terrestre ne permettra pas cette évolution-là. Et ça c'est cadenassé, j'allais dire, par des enseignements qui sont presque millénaires non, mais qui datent au moins des dernières décennies et les dernières interventions qu'on a pu observer, notamment sur le plan otanien. Très rapidement, il est précipité de se dire que ça pourrait être un point d'entrée pour une éventuelle contre-offensive, cette région, cette ville de Barcoutte. Si contre-offensive il y a, encore une fois, ce sera une contre-offensive dans la résistance, et non pas une vague submergente. Voilà, et si elle doit être dans la résistance, elle traiterest et probablement sur plusieurs points, parce qu'il faut des opérations de déception, donc il y aura peut-être, je ne sais pas, une offre contre-offensive au sud pour qu'il y en ait une plus forte menée au nord ou inversement. Mais il faut multiplier, malgré tout, les fronts tout en conservant la concentration des efforts, ce qui est très compliqué à faire.

Jérôme Clèche, avec nous ce matin dans la matinale LCI, merci beaucoup pour votre expertise. C'était passionnant sur cette ville de Barcoutte qui nous interroge et qui nous fait poser beaucoup de questions sur une éventuelle contre-offensive.



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