Sainte-Soline: enquête sur un chaos
Sur la route qui mène à Sansoline, des milliers de manifestants, 6 000 selon les autorités, 30 000 selon les organisateurs, convergent malgré l'interdiction préfectorale. Parmi eux, des militants écologistes, membres de l'extrême-gauche, pour la plupart, des jeunes, cultivés et très déterminés. Le profil est vraiment très gazeux. C'est assez hétérogène. C'est souvent des gens qui ont fait social, psycho, beaucoup d'universitaires, qui sont d'université. On a des enfants de professeurs, des gens qui viennent du milieu du spectacle. C'est quand même des gens qui ont fait des études, qui sont impliquées politiquement, mais qui décident de rentrer en résistance contre la démocratie, contre le gouvernement.
Ils veulent vraiment, j'allais dire, attaquer tous les symboles de la République. Des étrangers aussi, comme cet italien qui a parcouru près de 800 km. On vient d'Italie parce qu'on pense qu'en ce moment en Europe, c'est vraiment important de s'unir pour se battre ensemble, pour la justice climatique. Je pense que les gens ici ne sont pas violents. Ils font simplement preuve de légitime défense. La seule violence vient de l'Etat. En fin de matinée, des milliers de militants sont réunis au sud de la Mégabacine.
Les gendarmes sont pris pour cibles par des manifestants vêtus de noir ou de bleu. Ils constituent un black bloc. Ça, c'est les bons drôles, en fait. Ça sert à la fois à se cacher. Et ça, en fait, ça s'est renforcé, donc ça permet de parer les coups, d'atténuer les coups des policiers en cas de charge. Il y a beaucoup de parapluie. La plate qui pleut, mais ce n'est pas parce qu'il pleut.
Ça permet de se mettre à l'abri des regards, surtout des caméras, parce que c'est leur terreur. Le face-à-face est ondu. Entre d'un côté les manifestants, de l'autre, les forces de l'ordre. Réfugiés ici dans leur camion, les gendarmes essuient un déluge de pierres. Et de feu. . 4 véhicules de gendarmes riz s'embrassent.
Selon le ministre de l'Intérieur, plus d'un millier d'éléments radicaux sont sur place, armés. Dans leurs affaires, des couteaux, des haches et des machettes, mais aussi des bidons d'essence ou des boules de pétanque. La nature des projectiles qui ont été retrouvées, la nature des techniques employées par une partie des individus, témoigne du fait qu'ils n'étaient pas venus pour manifester pacifiquement, pour s'opposer à un grand projet, mais véritablement pour mener une logique de guérilla, non pas urbaine pour ce coup, parce qu'on est en zone rurale, mais ça illustre si l'on était besoin, la volonté extrêmement radicale des acteurs de cette mobilisation. Une violence extrême et de nombreux blessés dans les deux camps. Des images publiées par certaines associations opposées aux projets de Megabassine montrent de graves blessures. À l'œil, à l'oreille, ou encore à la main de certains manifestants. Au soir du rassemblement, selon les autorités, 29 gendarmes ont été touchées, dont 2 gravement, et 7 militants, dont 3, en état d'urgence absolu.
Un bilan dramatique et une polémique qui enfre. Les secours sont-ils arrivés trop tard à Saint-de-Solid? Il y a eu au minimum 7 appels au SAMU, 3 appels au 112, entre 13h35 et 14h50. Avec les deux membres, l'intervention pour une urgence absolue. À deux reprises au minimum, l'opérateur du SAMU répond qu'il a eu l'ordre du commandement d'agenda-merie de ne pas intervenir. Une version contestée par la préfecture qui assure que les services de secours n'ont pas pu intervenir en raison du climat de violence extrême. C'est ce qui régnait ce jour-là, à Saint-de-Solid.
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