Les confidences de Dominique Tapie - C à Vous - 22/03/2023

Les confidences de Dominique Tapie - C à Vous - 22/03/2023



52 ans de vie commune, que vous racontez d'amour véritable, avec un homme que vous connaissez. dont vous connaissez mieux qui compte les excès, les accès d'humeur, les folies de grandeur qui étaient les défautes de ces qualités, et pourtant, cet homme que vous avez aimé avec beaucoup lucidité, vous reconnaissez dans ce livre l'avoir parfois maudit et détesté après sa disparition. Oui, oui, ça m'est arrivé, c'est plus le cas. Mais c'est vrai que quand je me suis retrouvée dans une situation plus que difficile, précaire, qu'il fallait que je quitte mon domicile conjugal après 35 ans et que je n'avais plus de ressources du tout, je n'ai pas compris, comme beaucoup de gens, d'ailleurs, parce que tout le monde se demande comment cet homme qui était si intelligent a-t-il pu laisser sa femme, mais simplement, il ne pouvait pas prévoir ce qui allait se passer derrière. Mais vous avez découvert, après sa disparition, que vous étiez solidaire d'une dette colossale, 649 millions d'euros, rien ne vous préparait à cette idée-là. Vous n'en aviez absolument aucune idée. Mais non, et lui non plus, il n'en aurait pas eu l'idée, puisque ça s'est accumulé.

Ce sont des intérêts qu'on me demande. La dette initiale a été remboursée intégralement. Je ne veux pas faire du bisérabilisme. Je ne sais pas à plaindre. Il y a des gens avec ce qui se passe, qui sont dans des situations plus que précaires. Mais voilà, c'est un fait. Je suis dans cette situation.

Vous avez découvert que, contrairement à ce que vous disiez, votre mari, rien n'était à votre nom. Vous ne possédez rien. Vous étiez d'abord furieuse de voir que Paris Match évoquait à Saïne votre situation financière, avant de vous dire qu'il n'y avait pas de raison d'avoir honte, et de se cacher que beaucoup de femmes sont dans votre cas solidaires de leur mari. Exactement. Je trouve ça même un peu désespérant. Je ne comprends pas. On est sous le code Napoléon, encore, en France.

Je ne comprends pas. Il y aurait peut-être quelque chose à faire pour les femmes, qui en effet sont comme moi l'ancienne génération, et qui n'était absolument pas au courant. J'ai jamais fait attention à ces affaires. Cette dette qui exigeait la vente immédiate de vos biens communs résulta de votre mari à peine inhumé. Deux femmes, commissaires, arrivent à votre domicile, l'hôtel particulier de la rue des Saint-Père, pour procéder à un inventaire. À la question qu'est-ce que je dois garder, on vous répond tout ce qui n'a pas de valeur. On vous remet un semen de saisir le panier du chien, les quatre mois, les pires de votre vie, où vous êtes arrivés de penser aux pires, à ce moment-là ? Ça m'est arrivé parce que je ne voyais pas comment m'en sortir.

C'était un rouleau compresseur, et je ne savais pas comment faire grâce à mon mari, malgré tout, il avait des bons amis. Et ils ont tous été là. Vous voulez que Lou pour vous soutienne toujours Jean-Louis Borlot, mais vous ne savez pas où vous habitez l'année prochaine. Vous vous appliquez à vivre au jour le jour. Est-ce que les bénéfices de ce livre vous reviendront, Dominique Tapie ? J'espère que mon liquidateur me laissera une partie. Pour me permettre de me loger, ou moins de continuer à me loger, parce que je l'enlouie très gentiment, mais ça ne veut pas durer un définiment. Après avoir presque regretté d'avoir rencontré Bernard Tapie, vous êtes réconcilé avec lui, tout en vous demandant si vous n'auriez pas dû être plus ferme, vous rebellez un peu plus.

Vous qui lui avez toujours, dès le 1er jour, tenu tête de façon assez remarquable. C'est aussi la raison pour laquelle il vous aimez vous, Dominique ? Forcément. Puisque. J'étais un objet certainement. Enfin, un objet. Bon, mais j'étais pas toute cuite là à attendre. Voilà, il avait l'habitude de faire comme ça, et là, ça n'a pas marché.

Donc, oui, ça l'a. Il y a eu une émulation, on va dire. Vous avez formé pendant 52 ans un couple incandescent. C'est romanesque ce que vous racontez dans ce livre-là, tel point que si vous avez demandé au début de votre histoire ce que vous allez devenir l'un et l'autre, vous auriez parié sur la réussite professionnelle de Bernard, mais pas sur la longévité de votre couple, parce qu'il était aussi brillant, qu'invivable, sous-polé et d'une jalousie maladive, jusqu'au bout, quasiment. Ah oui, jusqu'au bout. Oui, comme je le raconte, il a fait. Enfin, il a fait une scène au médecin une semaine avant de partir, parce que le médecin vient à 2h du matin et.

Il dit, qu'est-ce que tu fais là, toi ? Mais je lui dis, Bernard, tu étais pas bien, on l'a appelé, et. T'en as après ma femme. L'article de la mort, c'était touchant. Émilie. Vous dites qu'il avait une force physique incroyable que vous ne n'aviez jamais peur avec lui parce qu'il a son cancer en 2017, qu'il rentrait vite public, dont il n'aura de cesse de parler sans tabou, sur l'encre de bois. Ce qu'il faisait tenir, c'est ce que vous racontez, c'était son procès en appel, et c'est aussi ce qu'il nous confiait ici même, le 18 janvier 2019. Dix-à-tôt, c'est le moral qui compte.

Le moral, votre cancer, il s'en fout. C'est pas le moral. N'oubliez jamais, c'est vos cellules qui vous tuent. C'est pas un microbe ou un virus attrapé ailleurs. Le cancer, c'est vos cellules qui vous tuent. Et pour que vos cellules qui sont vivantes et qu'en bonne santé résistent, il faut qu'elles aient de l'énergie. C'est comme ça.

Et l'énergie, ça se prend en en dépensant. C'est ça que j'ai dit en parlant de mon procès. Mon procès, il me tient vivant, vous ne pouvez pas savoir. Parce que je ne veux pas le rater. Il faut se mobiliser sur le plan de l'énergie. Ça, c'était le Bernard Tapien, représentation publique, à la télé hyper combative, mais vous dites que dans l'intimité. Non, mais de tromper vous, c'était le même.

Et ça, ça vous a épaté jusqu'au bout. D'abord, je pense que tout ce qu'il a entrepris, depuis le départ, c'était pour m'épaté. Il me l'a avoué une fois. Mais il avait besoin de. C'était un hyperactif. A l'époque, ça n'existait pas ce mot, mais sa mère me racontait qu'à l'école, on l'attachait sur la chaise pour qu'il reste tranquille. Et vous dites qu'en vacances, on fallait aussi l'occuper ? Si nous étions avec des amis, les uns après les autres se relayaient pour le fatiguer, pour qu'enfin, il soit à calme.

Quand il sent la mort approcher, il vous demande l'impensable, il vous demande de partir avec lui. Qu'est-ce que vous lui dites ? Je lui dis que je suis désolée, mais je ne suis pas prête. Je ne suis pas prête à partir. Vous étiez à côté lui quand il est mort, vous étiez endormi à côté lui ? Oui. Je ne l'ai pas quitté du tout. Il ne supportait pas. On n'a pas eu une infirmière ou une aide qui est pu rester, à part la dernière nuit, parce que le professeur Spano avait sans doute anticipé que.

Voilà. Et moi, j'étais dans le déni le plus total. Et je lui ai dit, mais c'est pas la peine de mettre cette infirmière, parce que la nuit, depuis deux, trois jours, il ne me réveille plus, mais j'étais épuisée. Il m'a dit, non, il vaut mieux. Elle reste à côté. Et donc, j'étais là. Malheureusement, j'étais là, mais j'étais endormie, tellement fatiguée, je n'ai pas eu son dernier souffle.

J'aurais voulu le prendre dans mes bras, mais il est parti comme ça.



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