Armée : la France déclassée ? - Reportage #cdanslair 28.02.2023
On est bien loin du 6 juin 44, mais ce débarquement n'en est pas moins exceptionnel. L'exercice Orion mobilise 7 000 soldats français, du jamais vu depuis 30 ans. Un véhicule! En débarquant des bateaux, ces légionnaires ont en tête les faits d'armes de 39-45, comme ceux de leur unité, la célèbre 13e demi-brigade de la Légion. C'est l'histoire de l'épopée de la 13, qui a d'abord fait une première opération amphibie à Narvik, qui a ensuite à embarquer sur des bateaux pour aller en Angleterre, à redébarquer en Afrique et ensuite à réaliser le débarquement de Provence en 44. Notre rôle est de nous tenir prêts aux combats et aux affrontements. 400 véhicules partent maintenant en guerre simulée dans les roues. Deux semaines de combat au milieu de la population civile, un peu étonnée face à cette démonstration de force.
On n'a pas l'habitude, mais je pense que c'est quelque chose qui, dans le contexte actuel, peut être rassurant. Il faut montrer aussi que l'armée fait partie de la nation et de la vie de tous les jours. On ne voit pas assez nos militaires. Après, un peu peur par rapport à ce qui se passe en ce moment, en Ukraine, etc., on se pose des questions du style de l'armée, est-ce qu'il va falloir qu'on intervienne aussi dans ce genre de conflits? Dans cet exercice, on se bat en mer, sur terre, dans les airs et aussi dans le champ cyber. Cet entraînement intervient alors que de récents rapports parlementaires s'alarment de l'état des armées. Pas assez de munitions, carence de matériel ou manque d'heures d'entraînement.
L'opération Aurion est un test des savoir-faire français, mais aussi un message envoyé à de potentiels adversaires. Ca prouve aussi notre capacité à être leader d'une coalition et d'être capable d'agréger des unités alliées sous notre commandement. Ca aussi, c'est une capacité qui n'est pas partagée par tous les pays. Il s'agit de gagner la guerre en démontrant nos capacités aussi bien à nos alliés, à la population française, mais également à nos compétiteurs. La veille, plus de 600 parachutistes ont été largués avec leur matériel derrière les lignes aux ennemis près de Castres. Vous avez déjà fait un tour à haut temps? Non, pas autant. Non.
La 400M, 80 personnes maximum, mais pas autant d'avions. Là, c'était pas mal. À peine au sol, il faut se mettre en position, car l'ennemi n'est pas loin. Bal à blanc, mort et blessé simulé pour plus de réalisme. C'est bras gauche. Il faut reproduire les conditions de cette guerre de haute intensité. Nous avons été pris à partie directement sur la zone de saut.
Ces parachutistes appliquent ici des enseignements de la guerre en Ukraine. Il faut être le plus discret possible pour ne pas se faire repérer par les ondes radios qu'ils émettent. Les véhicules de commandement risqueraient de se faire bombarder. J'ai deux véhicules légers. Je vais pas m'en servir, ça me servira de l'heure. J'ai mon adjoint, ce qui est en silence. A partir d'un certain moment, c'est moi qui vais basculer en silence.
C'est lui qui prendra le lead. On sait que la vulnérabilité va être sur les postes de commandement, sur le soutien médical et logistique. Premier jour de mission accompli pour cette compagnie de parachutistes. L'exercice Orion va se prolonger jusqu'en mai prochain.
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