Zelensky à Bruxelles : symboliquement, "L'Ukraine est membre de la famille de l'Union Européenne"

Zelensky à Bruxelles : symboliquement, "L'Ukraine est membre de la famille de l'Union Européenne"



Nicolas Tenzer, bonjour. Merci d'être à nos côtés. Vous êtes politologue, spécialiste des questions stratégiques et internationales, directeur parur de la publication Desk Russie. Merci d'être à nos côtés. J'aimerais d'abord avoir votre avis sur cette séquence européenne qui s'est jouée ce matin et qui va se poursuivre cet après-midi. On commentait, il y a quelques instants, cette photo de famille Vododny Myersilenski qui prend place au sein des 27 pour un cliché. Ça en dit long sur l'état des relations aujourd'hui entre Kiev et Bruxelles.

Oui, bien sûr, pour deux raisons. D'abord parce que, bien sûr, il y a ce processus d'adhésion prochain de l'Ukraine à l'Union européenne. L'Ukraine est déjà un pays candidat, mais maintenant, effectivement, il y a des étapes qui prendront nécessairement un certain temps, qui vont se dérouler pour la suite. Et c'est vrai que l'Ukraine est membre de la famille de l'Union européenne. Ça, ça a été clairement annoncé, déjà lorsque l'Ukraine a reçu son statut de candidat. Et je pense qu'on va voir effectivement des progrès qui devraient se advenir dans les semaines qui viennent pour avancer encore plus, même si, effectivement, les perspectives d'adhésion, c'est peut-être cinq ans, sept ans, parce qu'il faut reprendre ce qu'on appelle tout l'Aquique communautaire, c'est-à-dire des dizaines de milliers de textes, de pages, de législations qui doivent entrer dans le droit ukrainien. Maintenant, il y a un deuxième aspect que le président Zelensky a rappelé, c'est que finalement, l'Ukraine se bat en quelque sorte par procuration pour tous les Européens.

Ce qui est en cause, et c'est cela qui est attaqué par la Russie, ce sont les valeurs de l'Union européenne, ce sont les valeurs de droit, les valeurs de l'UDF, les droits de l'homme, les principes fondamentaux des démocraties. On est dans une lutte contre le pouvoir totalitaire de plus en plus qu'est la Russie et le principe de la démocratie. Et on sait très bien que celui Ukraine n'est pas défendu. Finalement, c'est le reste de l'Union européenne qui risque d'être attaqué, qui est déjà l'objet de manipulation de l'information, d'une guerre de l'information de la part du pouvoir russe. Mais c'est ça qui est vraiment fondamental. On peut dire que finalement, ce qui va advenir de l'Ukraine, c'est-à-dire sa victoire, ou malheureusement sa défaite, mais là, encore une fois, on est dans une volonté de victoire, va déterminer les décennies pour les Européens. Voilà, il fait de cette guerre en quelque sorte la guerre de tout le continent européen.

Nous nous défendons, nous vous défendons contre la réussite. Ce sont les mots qui ont été prononcés en fin de matinée devant le Parlement européen. Ca, c'est pas un discours qui dérange l'Europe aujourd'hui? Non, à mon avis, ça ne peut pas être un discours qui dérange. C'est-à-dire que ça renvoie aussi à notre mauvaise conscience. Et ça renvoie à nos fautes passées. Nos fautes passées, c'est de ne pas avoir, alors qu'il y avait quand même suffisamment d'alerte, qu'on prie véritablement la nature du pouvoir russe, ce qu'il voulait faire sa volonté de destruction. Et c'est vrai que l'on aurait dû déjà agir en Tchétchénie en 1999-2000, en Georgie en 2008, déjà en Ukraine en 2014, où les sanctions étaient extrêmement faibles, en Syrie, où je le rappelle toujours, le pouvoir russe tout seul, indépendamment même du régime Assad, un pays de civils syriens que l'Âge.

Et c'est vrai que nous avons été passifs. Nous avons aussi, parce qu'il y avait une partie de peur, parce que nous avons été subjugés par les discours russes, parce qu'il y avait également de la propagande, qu'on avait une cinquième colonne en quelque sorte dans un certain nombre de pays européens. Et bien, nous avons. Voilà, l'été est tellement passif. Et aujourd'hui, on voit un pays attaqué qui a subi, présombrément, plus une centaine de milliers de morts en raison de l'agression russe, qui se défend vaillamment tout seul, même si c'est aussi avec nos armes, pour la défense de nos propres principes et de nos propres valeurs. Et c'est ça, effectivement, à quoi renvoie le discours du président Zelensky. Il est exhorté les Européens à aller plus vite aussi, face à l'agresseur russe.

Merci de nous offrir, je le cite, le soutien militaire que vous nous offrez. Merci d'en faire davantage. Nous devons aller plus vite que notre agresseur. Notre agresseur est en train de se mobiliser davantage référence sûrement à cette vaste offensive, redoutée par les Ukrainiens à l'occasion du 1er anniversaire de ce conflit, 24 février prochain. Que compt-il concrètement obtenir par cette visite, par ce déplacement en personne, aujourd'hui? Je pense que, évidemment, la 1re chose, et d'ailleurs, c'est un message qu'il répète depuis plusieurs mois à tous les dirigeants occidentaux, non seulement européens, mais également aux États-Unis, des armes, des armes, des armes. Parce que si nous sommes sérieux dans notre volonté, non seulement de défendre l'Ukraine, mais de lui assurer la victoire totale, c'est-à-dire la reconquête de l'ensemble des territoires occupés et envahis par la Russie, y compris, bien sûr, la Crimée, il faut lui donner les moyens. Il faut les donner les moyens, évidemment, le plus rapidement possible, techniquement.

On lui donnait toutes les armes possibles, que ce soit, évidemment, les charlours. Là, maintenant, c'est acquis. Démissiles à longue portée. Les Américains ont fait un progrès. Nous n'en disposons pas, vraisemblablement, en Europe pour frapper le dispositif ennemi dans sa profondeur. Et bien sûr, des avions de chasse. Parce que c'est ça qui va déterminer l'issue du conflit, le conflit, ce n'est pas quelque chose qui nous a extérieurs.

D'abord parce que c'est notre guerre, véritablement. Mais c'est aussi parce que plus le temps passe, moins vite nous fournissons des armes, plus il y a aussi de victimes du côté ukrainien. Et là, effectivement, on a des semaines qui viennent, qui restent d'être extrêmement délicates. Il y avait des avertissements, déjà, depuis plusieurs mois, des autorités ukraines, parce qu'il y a une sorte de période de saisure. Où, effectivement, il y a un moment où les Russes peuvent essayer de reprendre l'offensive. Et vraiment, ce sont des vies ukrainiennes qui sont en jeu. Pour moi, il y a un vrai problème de culpabilité.

Est-ce qu'vidalement, quand on a vu toutes ces images de victimes essentiellement civils ukrainiens, parce qu'après tout, on le sait, la Russie vise d'abord des infrastructures civiles, mais aussi militaires dans les combats, est-ce que nous aurions pu, nous, européens, et nous l'aurions dû, éviter des dizaines de milliers de morts? Et je crois que maintenant, effectivement, il faut vraiment mettre le paquet pour limiter le nombre de ces victimes et donner tous les moyens à l'Ukraine. Merci beaucoup, Nicolas. Tendzeur, merci d'avoir été notre invité. Le moment est fort.



Russie, Ukraine, ukraine

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