Philippe Brun (Député) : Pourquoi l'Assemblée a voté en faveur d'une nationalisation d'EDF ?
L'invité de 7 h 20 sur BfM Business, C'est Philippe Brin, bonjour. Vous êtes le député PS de l'heure. L'assemblée a voté hier tard. Votre texte pour là, nationalisation d'EDF, et surtout, contre son démantèlement, c'est un revers pour le gouvernement qui était contre. Alors pour qu'on comprenne bien votre texte, il est favorable à une nationalisation de DF. Pourtant, le gouvernement a déjà lancé une OPA pour monter à 100% du capital. On est à 96%, c'est ça, 95, 96%.
En fait, vous vous suspectez l'exécutif de vouloir aller au bout de ce projet Hercule, de démentellement de l'entreprise, de l'entreprise. Pour vous, le gouvernement n'a pas mis fin à ce projet? Absolument. En fait, je suis rapporteur spécial de la Commission des finances sur les participations de l'État, donc en fait toutes les entreprises publiques. Et au moment de l'annonce de la montée au capital de DF, j'ai demandé au gouvernement quel était ses plans pour au DF que faire de cette entreprise. Pourquoi dépenser de 9,7 milliards pour monter au capital d'une entreprise que l'on contrôle déjà? Vous avez peur qu'après, ils vornent une signale par exemple? Aucune réponse. Dans l'hydrogène, quoi. Aucune réponse.
A cette question, des documents que je n'ai demandé n'ont pas été donnés, donc j'ai dû faire un contrôle sur pièce et sur place à Bercy. Je suis allé deux fois, c'est un peu comme une perquisition, et j'ai récupéré des documents en financelle que j'ai publiés dans un rapport, donc ces documents sont maintenant publics, avec un plan caché en fait de démentellement de DF après la montée au capital. J'allais me dire pourquoi monteur. J'ai vu ça noir sur blanc écrit qu'on nationalise et après on filialise. Absolument. En fait, c'est une opération de sortie de cote, parce que c'est plus simple en vérité, vous avez 100% du capital pour réorganiser le projet Hercule, la nécessité et une simultanéité des opérations, avec une grande transparence, avec les marchés financiers. Pour rappel, le projet Hercule, c'est la séparation des activités nucléaires, des barrages hydroélectriques et de l'activité renouvelable.
L'objectif du gouvernement, c'est écrit très clairement dans les notes que j'ai publiées, c'est de notamment privatiser rapidement les actifs dans le domaine des énergies renouvelables. Il y a un objet qui est écrit 30% des actifs d'EDF, notamment pour rembourser les 9,7 milliards d'euros qui ont été dépensés pour monter au capital. Alors vous avez réussi donc ce coup politique, puisque l'ensemble des oppositions se sont ralliées à votre proposition, y compris les LR, contre un gouvernement aujourd'hui minoritaire. C'est quand même une des premières fois que il y a cette vote. C'est le diable qui est face à Jean-Marc Daniel. Il m'a dit qu'il avait adoré à de mes livres. Et un livre qui s'appelle « Le Socialisme de l'Excellence », je ne vais pas faire de la pub pour ce livre, mais je vais revenir justement sur l'enjeu qui est dans ce type de publication.
Parce que je pense que d'abord l'idée qu'il y a une espèce d'intention cachée, c'est l'administration, c'est des documents de l'administration. Ce que je trouve intéressant dans ce que vous venez de dire, c'est que le gouvernement ne répond pas. L'administration elle elle fait des propositions, mais ce n'est pas elle qui décide. Il n'y a pas d'État profond, en tout cas ce qu'on doit raconter. C'est l'administration qui propose et le gouvernement qui décide. Alors je crois qu'un des grands dangers de ce qui se passe, c'est que le gouvernement ne sait pas ce qu'il veut faire. Le gouvernement, il a été pour le nucléaire contre le nucléaire.
Le gouvernement, il a défendu les mesures prises par Bruxelles pour organiser la mise en concurrence du marché. Maintenant, il n'arrête pas de taper sur la façon dont Bruxelles s'est comportée. Donc je crois que c'est plutôt l'indécision et l'incapacité à voir à un moyen long terme des pouvoirs publics qui est en danger. Mais ce qu'il a bien fait, Philippe Brind, de graver dans le marbre la nationalisation de DF, c'est graver dans le marbre le fait de confier les reines à des gens qui sont incompétents. Et donc c'est qu'un méquietant Philippe Brind. Bon, en fait, ce qu'on fait, c'est qu'on définit les activités de DF afin de garantir. Vous mettez toute l'activité dedans.
Non, non, pas tout, on définit les secteurs, mais ça n'empêche pas la rotation d'actifs. On peut toujours vendre des fiers. J'ai lu l'article 3, vous lister quand même, le nucléaire, le nucléaire, l'hydrolyte. Exactivité, mais ça n'empêche pas. Vous appuyez la fidélisation, et renouvelable. C'est pas être fidélisé, mais toujours contrôlé par EDF. Et EDF peut toujours vendre des fidèles à l'étranger, peut se séparer d'une partie de ses activités renouvelables dans le cadre.
Donc c'est une loi qui est souple et qui permet au PDG, au manager, de gérer son entreprise. Mais on met fin au déantement. Pourquoi on veut un groupe unifié? On pourrait dire, pourquoi pas on fait comme les Allemands avec RVE et ON, avec l'Humbanding? Le groupe unifié permet de. On a des très lourds investissements à consentir avec le nucléaire, le programme nucléaire, et nous permet d'utiliser les flux des activités très rentables pour financer cet investissement. En Edis, 1 milliard de profits l'année dernière. RTE, c'est 600 millions. Moi, c'est évident, je pense, qu'il s'est mieux qu'Isaï au capital de EDF, qui reste dans le giron.
Qui reste dans le giron de EDF, qui permet de consentir les investissements plutôt que d'aller en dividende pour l'Etat, qui n'en ferait pas grand-chose. Jean-Marc Daniel, Mme Philippe Rhin, vous avez pris par les sentiments, disons qu'il avait aimé votre livre, vous n'allez pas pouvoir le contredire? Non, dans mon livre, je défends l'idée qu'il faut mettre ces secteurs-là en concurrence. D'ailleurs, on le dit bien, en Allemagne, c'est vraiment en concurrence. Au Japon, c'est en concurrence. Aux États-Unis, c'est en concurrence. Et on prend l'exemple des NEDIS et de RTE. Est-ce que les NEDIS et RTE préparent l'avenir? Pas du tout.
Ils commencent déjà à annoncer qu'ils vont faire des restournes pour le consommateur, parce qu'il a beaucoup souffert l'année dernière. L'enjeu, c'est quand même de préparer l'avenir, y compris en demandant au consommateur de faire les efforts minimum pour faire face à la réalité. J'y brin. Moi, je crois qu'il est d'intérêt public aujourd'hui d'avoir une électricité peu chère et une prévisibilité pour l'ensemble des partenaires économiques. Moi, j'ai organisé une réunion dans ma circonscription qui est une sécrétion industrielle avec 40 patrons de T.I. industrielle.
Qu'est-ce qu'ils m'ont dit? Ils m'ont dit, M. le député, pitié, remettez-nous les tarifs réglementés et nationalisés EDF. Et moi, je pense que c'est bon pour le business, on est sur une chaîne de gens qui s'intéressent au monde de l'entreprise, c'est bon pour le business d'avoir une électricité pas chère. Il y a 25 ans, l'électricité était moins chère en France de 40% par rapport à l'Allemagne. Aujourd'hui, elle est 5% plus chère en Allemagne qu'en France. Vous pouvez faire toutes les réformes fiscales du monde, toutes les réformes de cotisations sociales du monde. Les réformes de droit du travail, ce n'est rien à côté de l'explosion des prix que nous vivons aujourd'hui.
Autant plus que le nucléaire, c'est une technologie française qui devrait permettre d'avoir une électricité moins chère, Jean-Marc. Oui mais qui sait qui a saboté le nucléaire, qui sait qui a pris les décisions, qui font qu'on est dans cette situation. Il y a 10 ans, le rapport Galois disait bien qu'une des éléments clés de la compétitivité de l'économie française, c'est que grâce au nucléaire, elle avait de l'électricité pas chère. Ah oui, c'est ce que dit, c'est ce que dit. Sauf que 10 ans après, ce n'est plus le cas. Pourquoi? Parce qu'entre temps, on a décidé de façon politique de sortir du nucléaire. Philippe Brun, la Votre proposition de loi, elle va désormais passer au Sénat.
Oui. Quelles sont les chances d'aboutir, selon vous? C'est important, puisque le groupe LR a travaillé avec moi sur cette proposition de loi. LR qui est la majorité de la Terre au Sénat, et puis les socialistes sont forts aussi au Sénat. Donc j'ai bon espoir qu'elle soit examinée d'ici deux mois au Sénat. Je vais prendre la tâche dès ce matin avec mes collègues sénateurs pour trouver une place dans l'ordre du jour. Ils sont solides dans les députés, les jeunes députés socialistes, Jean-Marc Daniel. Oui, oui, c'est rassurant pour ce parti qui est un peu.
On peut arriver. C'est un épargne. C'est le fiscaliste de l'excellence, le titre du livre de Jean-Marc Daniel. Ils ont de bonnes lectures, voilà. Ils ont de bonnes lectures. Exactement. Ils sont à bonne école.
Exactement. Vous avez été très forts, parce qu'au départ, il était contre vous, là, enfin, il est pour vous. Non, mais sur une époque, je crois. Oui, absolument. Mais exactement, mais sur une vision du socialisme, du socialisme de l'excellence. Vous êtes député d'un département qui a vu d'être Valeras. Il n'y a jamais ça.
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