La sécheresse dans le Var - Reportage #cdanslair 25.02.2023

La sécheresse dans le Var - Reportage #cdanslair 25.02.2023



C'est un paysage que les Varois ne pensaient pas voir avant plusieurs mois. Une végétation et des cours d'eau presque à sec. La plupart du territoire est déjà placée en alerte. 2022-2023, les années s'enchaînent et les agriculteurs en caisse. Lorsque Camille et Rugy Michel vont nourrir leur chèvre le matin. Ils ont le sourire, c'est leur nature et pourtant. Si on va voir vraiment du lait de qualité, il faut des bons fourrages et des années de sèche reste.

Là, ça c'est du trèfle de première coupe, mais il aurait pu avoir plus de quantité et de meilleure qualité. Moins de lait avec un fonds un deux fois plus cher qu'avant. Le couple d'éleveurs a fait ses calculs. Pour réduire les coûts, il va devoir se séparer d'une partie de son troupeau qui l'aime tant. On a tous les chèvres en un prénom et puis ils ont toutes leurs personnalités. Ah non, puis on est toute la journée avec elles. Donc oui, elles viennent très fort avec elles.

Je crois qu'on les connaît plus que notre propre famille. Des arbitrages difficiles donc, face à des défis climatiques plus importants que prévu. On avait un petit peu anticipé la question de l'eau, de se dire que peut-être qu'on fallait qu'on soit assez proche d'un réseau d'irrigation ou autre. Mais non, on n'avait pas pensé à ce point-là que tout changerait comme ça et que tout serait aussi imprévisible. Donc non, ça, ça en s'est pris de pleine foi. A l'autre bout du département, une autre culture, celle des olives, mais une même préoccupation pour Anthony Beranguier, le ciel. La dernière puce, je pense que ça relève de presque un an maintenant.

Donc on a l'habitude du ciel bleu. Ça change un peu le ciel gris, mais bon, il faut des qui pleuvent. Ça fait une vingtaine d'années que ce n'est jamais été aussi sec. Là, on taille sur du bois qu'on avait laissé l'année dernière. Donc on n'a pas grand-chose à couper. C'est-à-dire que ça n'a pas repoussé. Et ils ont très peu poussé.

D'habitude, il y a des pousses qui sont beaucoup plus grandes. L'oléiculteur a encore l'espoir qu'ils pleuvent un peu. Une eau précieuse pour laquelle il le sait, il va falloir batailler. Les golfes, il faut bien que tout le monde vive. Mais bon, arroser de l'herbe, je préférerais plutôt qu'on arose des légumes ou des olives pour la récolte et pour manger de l'herbe pour pouvoir s'amuser. Ici, le travail se fait en famille. Ils ont déjà perdu les trois quarts de la production l'année dernière et doivent supporter le reste.

L'engrais, nous, on utilise aussi pour les tracteurs, tout ce qui est gasoil et tout ça. On a en plein dedans l'eau, l'électricité. Donc c'est vrai que comme cette année, on n'a pas eu beaucoup de récolte. Et bien, c'est là où on se dit, il faudrait pas que deux ans se passent comme ça. Nous, on est dans une mauvaise période, mais on pense aussi à nos enfants. Difficultés économiques et psychologiques, d'une profession particulièrement exposée à l'heure du dérèglement climatique. – Ça va? – Oui, ça va.

Retour chez Camille et Rudi, qui reçoivent ce jour-là la visite d'un éleveur voisin. Leur sentiment commun, l'impression de ne pas être compris. Il n'y a qu'à voir après la période d'après Covid, l'agriculture, c'est vraiment un dent de scie. On est les super héros quand il y a besoin. Et après, on est gros pollueurs, on est tout ce qui ne va pas quand on n'a plus besoin. Mais nous, on est là tous les jours pour produire. On a souvent dans les salons, les politiciens qui viennent nous voir, ils nous parlent d'agriculture à ce moment-là.

Mais le problème, c'est que c'est du long terme et on n'a pas à être un enjeu politique. On n'a pas à être cela parce que l'agriculture, c'est la souveraineté alimentaire. L'agriculture, c'est l'écologie, l'environnement, l'agriculture, c'est un secteur économique. L'agriculture, c'est des hommes et des femmes, c'est des difficultés incroyables à l'heure actuelle. Revaloriser une filière en souffrance et évite. Dans le VAR comme ailleurs, le nombre d'exploitations agricoles fûtent. En disant, la France en a perdu 100 000.



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