Guerre en Ukraine : Bakhmout, une nuit sous les bombes • FRANCE 24

Guerre en Ukraine : Bakhmout, une nuit sous les bombes • FRANCE 24



Le nuit à Bar Mouthe, c'est d'abord une bande sonore. Les explosions, le roulement des gros calibres, l'artillerie des deux camps déchaînés, sans discontinuer. Une seule solution pour échapper à cet enfer, les abris souterrains. Ces civils acceptent que nous partageions leur nuit. 6 enfants et une vingtaine d'adultes. Les jeux vidéo, les films, pour meubler la longue soirée qui commence. Plus d'électricité, des 17 heures.

Cette fillette vit dans cet abris depuis 6 mois avec ses grands-parents. Sa mère a dû rester dans une ville prise par les Russes. Quand on habitait dans cette autre ville, on a eu un bombardement juste en face du riz. J'ai eu tellement peur et ça me poursuit toujours. Quand on est arrivé ici, j'ai vu que c'était pire. Je me suis persuadée que je pouvais quand même survivre. J'essaie d'oublier les bombardements.

Un autre enfant, il a quatre ans. Dans le labyrinthe de ce sous-sol humide, ses parents se sont aménagés leur espace. Leur vie, comme celle de leur fils, est en grand danger, mais il refuse d'évacuer. C'est dangereux partout de toute façon. Partout en Ukraine, il y a cette menace. Et au moins ici, on est chez nous. Un générateur fourni de l'électricité, mais seulement quelques heures pour économiser le fuel.

A l'extérieur, au petit matin, la bande sonore est toujours aussi sombre. Les soldats ukrainiens sont encore dans Barhmout. Certains se battent toujours d'autres, distribuent des vivres. Mais beaucoup reconnaissent qu'ils vont perdre la ville. Il y a une semaine, on tenait encore nos positions, mais en ce moment, on est obligé de reculer. On va mettre nos meilleurs soldats plus loin, se reprendre et montrer notre force. Malgré cette percée des Russes, pas de fuite des 5 000 civils encore présents.

3 centres comme celui-ci sont à leur disposition dans la journée, mais ils ferment le soir. Et cette vieille dame, qui doit quitter les lieux comme tous les autres avant la tombée de la nuit, sur son chemin, les explosions, le claquement sec des fusilations. Au début, je sursautais tout le temps, mais maintenant, je reste calme. La nuit, elle s'enferme dans ce réduit de quelques mètres carrés. C'est là que je m'assois. Je lis parfois et surtout, je récite des prières. Les civils de Barhmout sont épuisés et dans le déni, ils refusent de croire que leur ville puisse tomber.



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