Yannick Alléno veut aider les parents face à la « solitude abyssale » lors de la perte d'un enfant

Yannick Alléno veut aider les parents face à la « solitude abyssale » lors de la perte d'un enfant



Je pense pas qu'on puisse aller mieux après la disparition d'un enfant. Je pense que votre vie est à vita éternelle, bousculée et bouleversée. Pas une minute, on n'y pense pas. En tout cas, c'est une façon de se reconstruire, de reconstruire sa famille, ses amis, de transformer la peine en quelque chose de positif. L'association nous a paru évident très rapidement après la disparition d'Antoine. Ce qui nous est apparu, c'est après la violence de la mort d'un enfant, vient s'ajouter comme ça une solitude habitale, une violence administrative, violence enterrant, tout ça. Il faut comprendre que derrière ça, il y a vraiment des choses très difficiles à gérer.

Et puis très rapidement aussi, on a eu des témoignages de la violence, et rapidement aussi, on a eu des témoignages de gens qui ont vécu le même drame que nous, et qui nous ont mis aux yeux des choses insupportables. Par exemple, qu'un jour après, Antoine, une petite est partie, il y avait 23 ans, dimanche soir, 23 heures, refus d'obtempérer, mort sur le cou. Alors nous, Antoine, on l'a récupéré à un situ médicolégal en moins d'une semaine, ça a été très rapide, certainement dû à notre notoriété. Et cette pauvre main-monde récupérer son enfant trois semaines après, c'est très difficile en ces cas-là de prévoir à l'enterrement, de prévoir la réunion des familles, de prévoir le cercueil, de prévoir la messe, de prévoir tout ça. Donc je l'ai eu au téléphone cette dame et je me suis dit, « Bon, il faut qu'on se comprenne aujourd'hui considération de ça, qu'on essaye de ne pas rajouter des choses encore plus dures, encore dans ces moments-là. » Nous, on a décidé de mettre la notoriété de la famille au service de ceux qui n'ont pas de parole. Et je pense qu'on peut comparer à ce qu'a fait Coluche quand il a dit aux yeux du monde, il y a des gens qu'on fait en France.

Dans le pays de la bouffe, il y a des gens qui ont faim. Au pays des droits de l'homme, il y a des gens qui ne sont pas accompagnés dans le deuil. Voilà. Demain, on aura une assistante sociale avec un numéro d'appel. On est en train d'essayer de faire un maillage national pour avoir un réseau d'avocats spécialisé, un réseau de médecins spécialisés qui vous permettra et qui permettra aux gens de nous appeler et qu'on ait une réponse à leur donner. Le 8 mai, on va commencer le premier poste Instagram. Le premier compte Instagram va être remis en place.

C'est un compte très important. Pourquoi ? Parce que c'est à travers ce compte-là que les gens prendront la parole et donneront des informations essentielles et importantes. Donc, on a besoin que vous nous suivez énormément. Pour faire vivre une association, il faut lever des fonds. Il y a eu quelque chose de très touchant pour moi. Les plus grands chefs de la planète sont en train de réunir une bouteille de leur propre câble, d'une année très spécifique pour eux. Le premier qui a participé à ça, c'est un chef de New York qui nous a envoyé une bouteille de 2017, l'année où Antoine avait travaillé avec lui à New York.

Donc voilà, c'est des choses très touchantes pour nous en tout cas. Ça fait un an que mon fils est parti. Aujourd'hui, je veux faire du bien.



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