Retraites : branle-bas de combat dans la Macronie

Retraites : branle-bas de combat dans la Macronie



Lyotte Oui, c'est un acronyme qui commence à être connu et à être connu, en particulier par toute la macronie. Lyotte, c'est le nom du groupe qui décidément on kikine terriblement les députés Renaissance. Lyotte pour Liberté, Indépendance, Outre-mer et Territoire. Alors, ce petit groupe qui est totalement hétéroclite, qui est composé de briquettes brogues, de députés, de différents courants, déjà est celui qui a servi à présenter la motion de censure contre le gouvernement, une motion de censure qui avait des chances de passer puisqu'elle n'était pas présentée par le Rassemblement national. Et cette fois-ci, elle remette ça. Jeudi 8 juin, donc, les députés auront à voter pour cette proposition de loi des députés Lyotte, en particulier de Bernard Panché, et la proposition de loi, c'est quoi ? C'est tout simplement d'abroger la réforme des retraites. Alors, pourquoi s'acharner ? Eh bien parce qu'en fait, ça peut être une petite chance de passer, parce que les règles électorales ne seront pas les mêmes que celles qui prévalaient pour le vote de la motion de censure.

Là, il n'y a pas besoin de majorité absolue, on ne va pas compter les présents. Donc, on ne sait jamais, sur un malentendu, si quelques députés renaissance sont absents, pourquoi pas ? Du coup, branle battre combat dans la macronie. Parce que, Emmanuel Macron en ce moment joue les manianimes, surtout dans toutes les rédactions, le président de la République fait sa communication sur la réindustrialisation, et en passant, il explique que, ça y est, il est ouvert au débat, ce serait tellement formidable que les députés puissent discuter de cette proposition de loi, et donc de ce qu'ils pensent de la réforme des retraites. Il est sympathique, le président, une fois que c'est voté, une fois que c'est passé, avec 49,3, avec 47,1, c'est-à-dire avec tous les éléments qui ont permis d'empêcher le débat, il vaut bien que cette fois-ci on débate, pourquoi ? Parce que ça ne portera pas à conséquence. Même si, par hasard, c'est évoté, ce serait retoqué par le Sénat, très certainement, pas grand danger, donc pour autant, et c'est là que c'est drôle, les députés macronistes, eux, ne sont pas du tout sur cette ligne-là, et sont en train de cogiter, de se réunir pour essayer de savoir comment empêcher ce fameux vote, parce qu'en termes symboliques, ils estiment que si réellement cette proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites passait, ce serait quand même pas terrible. Alors, des possibilités, il y en a, évidemment. D'abord, on va dire l'obstruction pure et simple.

C'est vrai que ce serait quand même assez drôle de voir tous ces gens qui ont poussé des cris d'orphraie contre la stratégie d'obstruction de la nupe S, venir pratiquer rigoureusement la même procédure. Et puis sinon, il y a l'article 40 de la Constitution, parce que les députés, en fait, ne peuvent pas faire passer une proposition de loi qui allourdirait le budget de l'État. Et là, en l'occurrence, même si Bernard Panché a ajouté un article 2 pour financer, en disant, écoutez, on abroge la réforme et on va chercher les milliards du côté des taxes sur le tabac, ça ne trompe personne. Emmanuel Macron, c'est d'ailleurs fait un plaisir d'expliquer que tout de même, c'est 15 milliards, il faudrait aller les trouver quelque part. Donc, il y a des chances que les Macronistes empêchent ce vote. Même si, de fait, cette procédure nécessite l'accord du président de la Commission des Finances. Quel président de la Commission des Finances, Cédéric Cochrel, qui lui, trouverait ça formidable, qui liait un vote sur cette proposition des députés liotes.

Bref, on va encore voir l'Assemblée nationale nous jouer une grande pantomime, alors même que chacun sait que tout cela sera totalement symbolique. Le débat démocratique a bondo, parce qu'en fait, ni les uns ni les autres ne veulent vraiment de ce débat, en tout cas, certainement pas Emmanuel Macron qui a tout fait pour qu'il n'ait pas lié.



marianne, marianne.net, Natacha Polony, retraites, démocratie, macron, macronisme, assemblée nationale, parlement, LIOT, motion de censure, ppl, débat





Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne