À Sainte-Soline, une tension encore jamais vue après un hiver de sécheresse
Pas de trèves dans la bataille de l'eau. L'hiver particulièrement sec qui se termine ravive les tensions autour des bassines, ces grandes retenues d'eau utilisées par certains agriculteurs. Cinq mois après une manifestation émaillée de violences à Sainte-Soline, des milliers d'activistes se réunissent de nouveau ce week-end en Poitou-Charente pour dénoncer, je cite, un naca parment de l'eau. Cette fois-ci, il y a aussi des agriculteurs anti-bassines qui se joignent à la mobilisation. Un convoi a été formé par le syndicat Confédération Paysanne et sur leur parcours, il y a d'autres agriculteurs qui leur crachent dessus. Ça montre les tensions qu'il y a sur ce sujet dans le monde agricole. La manifestation aujourd'hui est interdite et ils sont là à défiler, personne ne les arrête, ils vont aller tranquillement sur le site.
Il y a des choses qu'on ne comprend pas. Vous avez besoin de ces retenues d'eau ? Oui, l'eau est vitale pour les exploitations agricoles. Moi, je prends l'exemple de ma ferme. Sans eau, c'était un associé en moins à l'époque. Aujourd'hui, avec de l'eau, on arrive à pérenniser les installations. Autant d'argent public pour une minorité que sont ces 5% d'agriculteurs qui veulent maintenant retrouver de l'eau dans des bassines. Quel mépris pour le monde agricole, quel mépris pour les citoyens.
Ces agriculteurs sont venus ici malgré un arrêté d'interdiction de circuler pour les tracteurs dans le département ce week-end. Ils veulent montrer que ce n'est pas tous les exploitants agricoles qui soutiennent ces méthodes d'irrigation. Comment vous faites-vous sans irrigation ? Je suis dans un système polyculture-élevage avec des vaches-létières et essentiellement de la prairie. J'ai changé mes pratiques. Aujourd'hui, je fais aussi du pâturage hivernal. Les animaux continuent à sortir tout l'hiver. Je sais qu'il y aura des périodes d'été où il n'y aura pas d'herbe.
On a des haies, on abrove les animaux et on évite de leur demander de produire trop à cette période-là. On adapte nos pratiques. J'ai rencontré des agriculteurs qui sont sur votre chemin, qui voyaient votre convoi, qui étaient très en colère contre vous. Qu'est-ce que vous leur répondez ? Les gars, on peut faire autrement. Et vraiment, ce serait bien si vous vous changiez parce qu'il y a des enjeux tellement importants et si la température monte de 2 ou 3 degrés, de toute façon, l'irrigation ou pas, ça poussera plus. Cet hiver, le pays a connu 32 jours consécutifs sans pluie. C'est un record en France.
Les naffrées atiques n'ont pas eu le temps de se recharger alors qu'elles étaient déjà à un niveau très bas après une année 2022 exceptionnellement chaude. Alors, tout cela n'augure rien de bon pour l'année 2023. Comme la dernière fois, les manifestants se dirigent vers le chantier d'une bassine, qui est celle de Saint-Solin. Plus de 3000 forces de l'ordre ont été mobilisées pour faire respecter l'interdiction manifestée dans le secteur. On est dans l'état, on refuse de comprendre que ces megas bassines sont complètement incohérentes. Au niveau écologique et même sociétal, c'est n'importe quoi. On nous prend pour des cons, en fait, le peuple ne sait pas.
Il n'y a que les élus qui savent. Qu'est-ce que vous pensez de l'action violente pour entrer sur cette bassine ? On a des gens qui sont violents en face de nous. Donc on voit bien que l'action pacifiste, qui était celle qui était promue par le mouvement, elle peut pas être respectée parce qu'on n'est pas respectés dans nos droits. Malheureusement, il y a des individus qui passent le cap. Je comprends quelque part l'agacement de certaines personnes. Les gens ne comprennent pas qu'on défend de la vie et eux, ils défendent la mort. .
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