Retraites : les débats à l'Assemblée ? Du "mauvais théatre de boulevard", juge Roland Lescure

8h12 sur Europe, bonjour Roland L'Escure, bienvenue sur Europe, vous êtes le ministre délégué chargé de l'industrie, on n'en parle pas beaucoup d'industrie en ce moment en France, les retraites prennent toute la place, on va se rattraper avec vous ce matin, une question quand même Roland L'Escure sur les débats au Parlement, sur la réforme des retraites, quelle bilan dressez-vous de deux semaines sous tension au Palais Bourbon, est-ce que vous vous dites vivement ce soir minuit que ça s'achève, ou bien qu'on aurait peut-être dû laisser un peu plus de temps au début des pourrains? Non, c'est avant tout un bilan de regrets, moi je regrette ce qui s'est passé pendant 15 jours parce que c'était du mauvais théâtre de boulevard, avec d'ailleurs un metteur en scène on l'a vu hier qui essaie de tirer les fil à distance, c'est Jean-Luc Malanchon qui envoie ses marionnettes faire de l'esclendre à l'Assemblée, malheureusement le Parlement où j'ai siégé avec bonheur et fierté pendant 5 ans, on ne sort pas grandis, le débat n'en sort pas particulièrement éclairé, on est vraiment, on l'a vu tout à l'heure dans les commentaires d'ailleurs, dans des commentaires sur la tactique parlementaire qui fait partie du jeu, moi j'ai vu des tactiques parlementaires y compris d'obstruction d'ailleurs dans la réforme des retraites de 2020, mais qui permettait quand même d'avoir du débat. Aujourd'hui je pense qu'on a perdu les Français autour d'un avat qui pourtant était important. Mais la photo aux oppositions, Roland L'Escure ou un projet mal préparé, mal fiscelé, je vous prends l'exemple des retraites à 1200 euros, le ministre annonce 800 000 pensionnaires, finalement ce sera 13 000, on découvre ça en cours de discussion avec une forte résistance d'ailleurs d'Olivier Dussop qui refuse de répondre au député, il y a quand même un sentiment de dysfonctionnement. Moi je trouve ça assez injuste, oui cette réforme elle est complète, elle a énormément de paramètres, effectivement au fur et à mesure il y avait beaucoup d'informations à l'étude d'impact, on a donné de plus en plus d'informations sur les détails, mais c'est surtout, parce que tout ça c'est des détails, il va y avoir des dizaines de milliers de retraités qui vont voir leur retraite augmenter, il va y avoir des femmes qui vont voir leur retraite augmenter alors qu'aujourd'hui elles font l'objet d'injustice, mais vous dites que la réforme ne peut pas être une somme de cas particuliers, c'est ça? Non, ce que je veux dire c'est que la réforme au fond, elle vise à équilibrer le système et c'était indispensable, même les oppositions l'ont finalement reconnus, tout en corrigant un certain nombre d'inefficacité d'injustice du système de retraite actuel, le système de retraite français, il est universel, il est quand même très compliqué et les gens le découvrent à l'occasion des discussions sur cette réforme qui vise à la fois à l'équilibrer, à le rendre un peu moins injuste et un peu plus efficace. Mais au fond, ce qui manque c'est un vrai débat de société autour du financement de notre modèle social. En France, moi je suis extrêmement fier, qu'on ait l'école gratuite, qu'on ait l'université gratuite, qu'on ait l'hôpital et la santé gratuite, qu'on ait la retraite gratuite, c'est que c'est vous et moi qui payons la retraite de nos anciens, vous travaillez sur le comptage, qu'on est un complément. Déjà, on est aujourd'hui face à un système social qu'il faut financer, qu'on ne veuille ou qu'on ne veuille pas, ce sont ceux qui travaillent, qui financent ce système social et donc si on veut préserver, voire même amplifier ce modèle social, il faut travailler davantage et ce débat de fond, on ne l'a pas eu suffisamment.

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