Repas à 1 euro et NBA à 13 000 repas - Le Billet de Charline dans "C'est encore nous !"

Repas à 1 euro et NBA à 13 000 repas - Le Billet de Charline dans "C'est encore nous !"



C'est lors de votre petit billet, l'Assemblée nationale a rejeté à une voie près la proposition de loi destinée à généraliser les repas à 1€ pour les étudiants. En effet, le rejet de cette mesure a pour effet d'occulter une autre forme de précarité chez les jeunes et dont personne ne parle. Car qui s'inquiète de tous ces étudiants en management, contraint d'aller faire leurs études dans de prestigieuses écoles à l'étranger afin de contourner par course-up? Ah non, non, non, ne rigolez pas! Vous ne savez pas ce que c'est que de quitter de la nuit pour devoir aller vivre à Milan. On parle de gens qui doivent traverser les Alpes plusieurs fois par an sans attirer l'attention d'Eriksioti. Certains jeunes quittent le pays pour échapper à la guerre, et en France, c'est pour échapper à parcours-up. Le journal Le Monde publie des témoignages poignant qui disent « J'ai pu intégrer une grande école de commerce à Milan sans passer par parcours-up et pour le même résultat ». Le journal titre « La stratégie payante de la jeunesse dorée ».

Et en effet, les établissements à Milan, Barcelone ou Montréal, qui accueillent de nombreuses étudiants français, ont un ticket d'entrée autour de 13 000 euros l'année, soit 13 000 repas à 1 euro. Alors certes, on peut voir les choses autrement, et c'est-à-dire que 13 000 euros, c'est aussi le budget familial en l'exo-mille chez le jeune qui se connecte sur parcours-up. Avant, les étudiants qui partaient à l'étranger, c'était beaucoup dans le cadre d'Erasmus. Bon, maintenant, c'est pour faire des MBA à 13 000 boules. Si Cédric Clapiche refait un film, il vous appeler le Palace Espagnol. Alors, il y a parti des opposants aux repas à 1 euro craignent de faire des étudiants une génération d'assistés. En revanche, je leur payais des études sur un campus à l'étranger doté d'une piscine olympique et d'une piste d'athlétisme.

Là, ça va donner une génération de gros bosseurs. La cistana, quand il vient de papa et maman, ça ne compte pas dans les statistiques, je le rappelle. J'imagine que ça va faire rêver certains, bien sûr. Maman, papa m'a dit que je pourrais aller faire mes études à Milan. Non ma chérie, tu as mal compris, tu es inscrit à Milan. Et dans le fond, ce qui réunit les étudiants qui restent à Milan de ceux qui portent à Milan, c'est qu'ils mangent tous des pattes. Sauf qu'à Milan, il y a un petit supplément truc.

Alors on pense que les étudiants expatriés sont avantagés par rapport à ceux qui restent en France. Moi je ne suis pas sûr, personne, si je dois choisir entre deux profils équivalents, je vais plutôt choisir celui qui a eu le courage d'affronter par Coursup. Ça montre une véritable obstination, un goût du défi, une grande résistance à la pénibilité, ça joue en sa faveur. Mais les grandes écoles de commerce françaises apprécient ces parcours d'expatrier, qui reviennent ensuite chez elles car selon elles, les élèves reviennent avec un petit esprit moins formaté, c'est-à-dire qu'avant tous les élèves étaient de droite et après un brassage culturel, il y en a qui votent Bayrou. Merci beaucoup, Charline Vanhoenacker.



10 Février 2023, Charline Vanhoenacker, France Inter, Félicien Brut, Humour, Le billet de Charline

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