Les opposants à la réforme des retraites espèrent un regain de mobilisation • FRANCE 24

On retrouve Bruno Cotres, politologue et chercheur au CéviPoff. Bonjour. Cette manifestation, c'est une première pour les syndicats qui utilisent non pas l'arme de la grève, mais le soutien de l'opinion publique. Est-ce une bonne stratégie d'après vous? Oui, pour le moment, c'est plutôt une bonne stratégie parce que pour les syndicats, il s'agit d'abord et avant tout de faire passer le message du soutien populaire à l'opposition à cette réforme des retraites et surtout à travers un samedi de manifestations, de montrer qu'ils arrivent à intéresser à cette mobilisation, les familles, les personnes qui aussi ne peuvent pas venir manifester en semaine. Donc c'est une manière d'envoyer un message qui est celui au fond du soutien populaire à l'opposition à cette réforme des retraites parce que du côté des syndicats, on sait bien que le blocage, en particulier s'il s'agit du blocage dans les transports publics, s'il s'agit du blocage sur les routes, s'il s'agit du blocage des raffineries, c'est évidemment quelque chose qui est beaucoup moins populaire. Alors c'est une stratégie choisie notamment par le leader de la CFD Téloran Berger qui pour le moment est suivie par les autres syndicats mais peut-elle tenir dans la durée? Alors c'est une stratégie qui en tout cas pour le moment montre qu'elle est plutôt payante du point de vue de la capacité à mobiliser par contre c'est vrai que le gouvernement reste inflexible et on commence à entendre du côté de certaines voix syndicales l'idée que peut-être au début du mois de mars il faudra passer à un autre braquet il faudra changer le mode opératoire et peut-être aller effectivement vers des blocages. Et justement le gouvernement ne semble pas prêt à céder vous venez de le dire même s'il est très minoritaire dans le pays alors pour faire reculer le gouvernement est-ce qu'il y a d'autres moyens pour les syndicats que la stratégie du blocage prenait par exemple par la CGT? Je pense que la meilleure méthode pour le moment du point de vue des syndicats c'est non seulement de montrer qu'il y a du soutien dans l'opinion à travers les manifestations à travers l'ampleur de ces manifestations mais peut-être aussi de mettre sur la table leur proposition alternative pour le financement puisque l'argument essentiel du gouvernement c'est de dire que le financement de notre système des retraites par répartition n'est plus assuré et donc d'essayer de convaincre l'opinion qu'il y a des moyens alternatifs d'assurer cet avenir des retraites par répartition c'est sans aucun doute me semble-t-il la meilleure optique pour les syndicats et peut-être que peut-être que plus tard l'épreuve de force à travers les blocages et si cette réforme est adoptée malgré l'opposition majoritaire dans le pays qu'elles peuvent en être d'après vous les conséquences sur le plan social et politique difficile de dire mais on voit bien que dans et déjà le sentiment d'un chausset très important entre l'exécutif et une partie de la population s'est installée avec un dialogue de sourds le sentiment par une partie des françaises et des français que le gouvernement est sourd à leur demande qui ne peut pas comprendre ce que cela veut dire pour de nombreuses personnes de travailler plus longtemps ce qui ont des métiers difficiles ce que la vie professionnelle va casser physiquement on a le sentiment pour le moment d'un dialogue de sourds et peut-être qu'il serait difficile au lendemain de l'adoption de cette réforme pour le gouvernement de renouer le dialogue social d'une part et peut-être aussi de poursuivre son œuvre de réforme de la France alors sans aucun doute que du point du de l'exécutif on pense qu'au lendemain de la réforme des retraites on pourrait aller dans des directions qui fera des directions davantage en phase avec les demandes des français par exemple qui en perspective la réforme du lycée professionnelle la réforme de la la refonte des gris de salaire dans la fonction publique donc c'est un peu ça que le que l'exécutif en tête dans jambé cette réforme laurent berger a rappelé que le président Macron Emmanuel Macron avait reconnu que sa victoire électorale face à l'extrême droite ne valait pas adhésion à son programme maintenant le président dit le contraire est ce que cette volte face n'abime pas la démocratie et ne risque pas de faire le jeu de l'extrême droite comme le craignent les leaders syndicaux alors il ya plusieurs points d'abord je ne suis pas sûr qu'on puisse parler d'une volte phase de l'exécutif au fond Emmanuel Macron a toujours eu ce problème dès 2017 qui est un socle électoral de premier tour qui est relativement important 24% en 2017 28% en 2022 mais à faire toujours ce problème qui est la logique du deuxième tour qui répond à quelque chose de très différent puisque deuxième tour dans les deux fois il a été opposé à marine le Pen et que des électeurs du premier tour sont venus voter Macron deuxième tour surtout pour s'opposer à marine le Pen le le deuxième point on voit qu'il ya effectivement un élément quand même de fragilité du point de l'exécutif beaucoup des lecteurs effectivement n'ont tout simplement pas enterriné l'idée d'une réforme des retraites jusqu'à 65 ans en votant pour Emmanuel Macron au deuxième tour et j'ajouterai dernier point l'exécutif lui même le président Macron lui même pendant sa campagne de 2022 n'a pas aidé à voir clair il a parlé de 65 ans mais que c'était peut-être négociable il y a trois ans il nous parlait d'une réforme systémique maintenant de cette réforme paramétrique donc on voit que l'exécutif a hésité beaucoup et au fond peut-être que ça n'a pas créé des conditions si d'une adhésion à cette réforme merci beaucoup Bruno Cotres pour votre analyse sur France 24 et merci d'avoir été avec nous.

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