Béchu : "Les victimes de bronchiolites et d'asthmes se retrouvent en réanimation"

Béchu : "Les victimes de bronchiolites et d'asthmes se retrouvent en réanimation"



Il faut un calendrier qui soit raisonnable, qui tienne compte de la mutation dont on a besoin au titre de l'industrie automobile, qui soit partagée et expliqué vis-à-vis des gens, et des mesures à côté qu'on construit avec les maires. Et c'est même la raison pour laquelle, depuis le début du mois de janvier, j'ai confié au président de la métropole de Toulouse et à une des vices présidentes de la métropole de Strasbourg, le fait de me faire des propositions en juin sur qu'est-ce qu'on peut faire pour améliorer le dispositif. – Oui mais Christophe Béchut, il y a déjà des villes qui avaient été anticipées, c'est le cas de Toulouse par exemple, il y a 11 métropoles en France qui ont déjà engagé la ZFA. On a eu tout à l'heure Rémi qui nous a appelés, il était 6h40, il nous a appelés alors qu'il habite à 30 km du centre de Toulouse, il nous a raconté sa situation qui paraissait quand même absurde. Rémi, il a un diabétologue, il est suivi par un diabétologue régulièrement, ce diabétologue habite dans le centre de Toulouse. Pour s'y rendre, il a donc besoin de rentrer dans la zone à faible émission. Il avait une voiture polluante, il a donc dû changer, ne serait-ce que pour pouvoir aller avoir accès à son spécialiste, ça lui a accouté 24 000 €, et encore il a trouvé une voiture électrique d'occasion.

Tout le monde n'a pas 24 000 € pour pouvoir se déplacer, c'est pas possible. – On est bien à corps, mais il faut remettre les choses à l'écran. – Non mais si vous n'avez pas mis la charrue avant les beaux. – En l'espèce, ça n'est pas le gouvernement qui a mis la charrue avant les beaux. Ce que je vous dis, c'est que la France a été condamnée par le Conseil d'État, par la Cour européenne. On a des obligations de montrer qu'on bouge sur ces sujets de pollution atmosphérique, c'est ce que nous faisons. Et les maires ensuite ont la main pour mettre en place les dispositifs.

A Toulouse, c'est un bon exemple, parce que Jean-Luc Mauding a décidé que, pendant 3 ans, toutes les semaines, des véhicules y compris qui ne respectent pas les critères pourraient, une fois par semaine, se rendre à l'intérieur de la zone affaiblition. – Il faut quand même que vous soyez un diabétologue, alors là vous mélangez deux problèmes, qui est aussi celui des déserts médicaux. Il faut quand même que votre diabétologue, pour reprendre l'exemple de Rémi, soit dispo pile ce jour-là au bon moment, que vous puissiez y aller. – Non. – Si c'est une fois par. – Mais non, c'est la fois de la semaine que vous choisissez. Donc vous concentrez tout le diabétologue, le pédiat de votre fille.

– Ce que je veux dire, c'est que vous savez, dans cette discussion, il y a juste des gens qui n'ont pas la parole. C'est les victimes de bronchiolite et d'asme, qui cela, à cause des voitures polluantes, parce que s'il a été obligé de changer de véhicule, c'est vraisemblablement parce qu'il avait un véhicule de plus d'un temps compte tenu, du fait qu'aujourd'hui, il n'y a que les critères 5 qui sont interdits à Toulouse, qui eux se retrouvent dans des services de réanimation, avec des difficultés respiratoires, parce qu'on ne prend pas les mesures qui nous permettent d'aller modifier cette flotte. – Sauf que le principe est récolé qui a marche forcé, qui est au fond dénoncé par les écolo eux-mêmes, puisque c'est un maire écolo, je le rappelle, à Lyon, qui prend cette décision de repousser le moment de mise en application de sa ZFE. Ça ne marche pas. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on se retrouve en effet avec un problème aussi de pouvoir d'achat. Quand vous avez pris également la décision, qui est une décision européenne, je le précise, d'interdire la vente de véhicules thermiques en 2035, 2035, c'est demain. Aurons-nous les moyens, les Français auront-ils les moyens d'ici 2035 de changer de voiture? – Malade de Malherbe.

La politique, ce n'est pas seulement faire ce qui est possible, c'est aussi un moment de savoir ce qui est nécessaire. Ça fait des années. – Non mais il y a ce qui est nécessaire, il y a aussi ce qui est idéaliste. – Et des mois, qu'on explique qu'on a de manière réaliste, un réchauffement climatique, qui fait que si on n'accélère pas la sortie des énergies fossiles, les conditions d'habitabilité sur notre planète, les larmes qu'on est en train de pleurer, sur les sécheresses, sur les difficultés, sur les incidents qui se produisent, mais aussi sur les désastres, parce que tout est lié, y compris les inondations qu'on a au Pakistan, la réalité de tout ça. On ne peut pas à la fois dire, c'est dramatique, il faut qu'on bouge, il faut qu'on agisse, et de l'autre à chaque fois qu'il y a une mesure qui est à prendre, dire c'est trop rapide ou c'est pas possible. Je vais vous dire quelque chose de très clair. La transformation à l'électrique, c'est une nécessité pour sortir du fossile, garder le fossile, ça veut dire accepter, d'exploser les températures que nous avons décidées, pourtant collectivement dans le cadre des accords de Paris de respecter.

Ce sera provoqué de la surmortalité, ce sera rendu une partie de notre territoire invivable, et là, les histoires qu'on se racontera sur votre plateau, ce sera ceux qui se retrouvent dans des difficultés humaines, de santé ou écologistes, qui sont considérables. Et j'imagine qu'en aucun cas, les écolos de Lyon ne remettent en cause ce constat. Non mais vous avez dit quelque chose de très juste, vous avez dit quelque chose de très juste, c'est que si on va trop vite, et si il s'est couvert de radicalisme pour montrer qu'on fait les trucs à tout prix, on va trop loin, ça se retourne contre la transition écologique.



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