Les baisses d’impôts d’Emmanuel Macron : comment faire ?
. Bonjour, Nicolas Boussou. Bonjour Dimitri. Emmanuel Macron a annoncé lundi soir dans son intervention télévisée 2 milliards d'euros de baisse d'impôts pour les classes moyennes. Que pensez de cette promesse, Nicolas ? Ça a l'air bien, mais en fait, c'est l'exemple même d'une mesure technopopuliste. Ce que je veux dire par là, c'est que c'est une mesure qui fait sérieux, techniquement, économiquement, politiquement fondée, mais qui ne l'est pas, parce que 2 milliards d'euros pour les ménages, c'est assez peu, ça représente 15, 20 euros de pouvoir d'achat en plus par mois, mais pour les finances publiques, en revanche, 2 milliards, c'est beaucoup. C'est un effet d'annonce, en fait, qui n'aura quasiment pas d'effet positif sur le pouvoir d'achat, parce qu'en réalité, c'est du saupoudrage.
Mais pourquoi vous dites que ça n'aura pas d'effet ? Écoutez, le président de la République veut s'adresser d'ici la fin du quinquennat ou classe moyenne, c'est-à-dire les gens qui gagnent entre 1 500 et 2 500 euros brut par mois. Alors, ça représente du monde, c'est 40 % des ménages. Alors, comment faire ? Il y a deux façons, en réalité, de procéder. On peut jouer sur les cotisations salariales, on les diminuant, mais auquel cas, on creuse le trou de la sécu et c'est l'Etat qui doit payer, ou alors, ce qui est sans doute la solution la plus simple, on baisse les premières tranches de l'impôt sur le revenu. Alors, ça avait déjà été fait en 2019, souvenez-vous d'imitri, avec une baisse de 4 milliards d'euros de l'impôt sur le revenu, c'était après les Gilets jaunes. Les 12 millions de ménages de la première tranche imposée avaient bénéficié d'une baisse d'impôt de l'ordre de 30 euros par mois. Bon, qui s'en est rendu compte ? Écoutez, personne, ça a été complètement avalé par l'inflation.
4 milliards de baisse de l'impôt en 2019 n'ont pas eu d'effet. Je ne vois pas comment 2 milliards pourraient en avoir davantage. Mais on ne peut rien faire pour les classes moyennes, vous pensez, Nicolas ? Eh si, bien sûr. Heureusement, simplement, on n'aidera pas durablement les classes moyennes par du saupoudrage fiscal qui augmente la dette publique et les impôts de demain. Ce que ne supportent plus les classes moyennes, c'est l'effondrement des services publics et les difficultés de logement. Réparer l'école, réparer l'hôpital, rétablir la sécurité, construire des logements. Voilà.
La vraie politique pour les classes moyennes, elle est là davantage que dans le saupoudrage fiscal qui dégrade nos finances publiques. Pour les revenus, faut-il réindexer les salaires sur l'inflation. Ce fait partie des propositions que la CGT va porter aujourd'hui à Matignon. On en parlera tout à l'heure à 8h40 dans le Club de la presse européenne avec Jérôme Beglet et Yves Treher. Merci beaucoup à vous, Nicolas Bouzou. A demain. C'est juste avant.
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