Nicolas Doze : Voiture thermique, l'Allemagne l'emporte sur les e-carburants

. C'est Nicolas Dose que l'on retrouve pour la polémique comme chaque jour. Bonjour Nicolas. Fini les ventes de voitures essence ou diesel en 2035 en Europe. Les 27 signent aujourd'hui définitivement le texte. Mais il y a un petit « mais » c'est ça ? Il y a un énorme « mais ». Plus de descenses, plus de diesel.

Mais les Allemands ont gagné. Les Allemands ont gagné sans la signature des Allemands. Et plus de texte du tout. Et donc les Allemands voulaient impérativement qu'on autorise encore les voitures à moteur thermique lorsqu'elles fonctionnent avec des « i » carburants. Bruxelles a accepté. Alors il y a un petit histoire pour éviter un marathon législatif. Le texte initial reste en l'état.

On inscrit pas les « i » carburants dans le texte initial. Mais il y aura un acte délégué, comme on dit, qui va s'ajouter d'ici quelques semaines, quelques mois, en inscrivant ce qu'on va appeler « l'exception allemande ». Qu'est-ce qu'on appelle des « i » carburants ? Eh bien c'est une merveille d'ingénieurs, le « i » carburant. On parle de « i » fuel, on parle d'électrocarburant. Il n'y a pas de pétrole. Il n'y a pas de pétrole, c'est une manipulation qui est réalisée en laboratoire. On va produire un carburant liquide à partir de l'électrolyse de l'eau.

Et c'est une combinaison de CO2 et d'hydrogène verre. Et alors comme tout ça doit être vert, le CO2 va être capté dans l'atmosphère ou pour en avoir plus de densité. On va le capter carrément à l'émission industrielle, à la sortie de la cheminée d'usine par exemple. Et puis on va fabriquer de l'hydrogène vert. Ce qui veut dire qu'on va fabriquer de l'hydrogène, non pas avec des produits fossiles, ça c'est l'hydrogène gris, mais avec des énergies renouvelables. Et donc le tour est joué. Vous avez votre moteur thermique qui est de la combustion.

Donc évidemment, lorsqu'il y a de la combustion, il y a une émission de carbone. Donc évidemment, votre moteur va produire du CO2 à la combustion. Mais comme il aura absorbé du CO2 à la fabrication, ce qu'il a absorbé à la fabrication, à l'huile. L'empreinte carbone est neutre, parce que ce qui a été absorbé à la fabrication du i-carburant, effectivement va produire du CO2 à la combustion, mais les deux réunis, égalent 0, donc égal, équation nulle, empreinte carbone neutre. Et donc ça on peut même se dire, mais c'est révolutionnaire. C'est le célécence du futur totalement propre. Alors voilà, c'est là où les choses peuvent se gâter.

Et d'abord, vous avez évidemment des opposants ou i-carburants qui admettent le bilan carbone très bon. Mais ils disent, et ils ont raison. Le problème, c'est qu'on trouve avec ces moteurs thermiques d'autres bon vieux polluants bien connus, que l'on voudrait éviter comme les particules fines, ou le dioxyde de carbone. Raison d'ailleurs pour laquelle, il y a de grandes chances que les moteurs thermiques à i-carburant ne soient pas par exemple ennemis dans les EDFs en centre-ville. Parce que d'accord, il n'y a peut-être pas de carbone, mais il y a les autres pollutions habituelles des moteurs thermiques. Et puis alors, ce petit miracle des carburants de synthèse, il pose un gros problème, c'est que ça demande énormément, d'abord ça demande des coûts de captation de CO2 et puis ça demande énormément d'électricité pour produire de l'hydrogène vert. Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, on arrive à quelque chose qui est encore beaucoup trop cher.

Puisque on a voisine, en fonction de la quantité de carbone qu'on aura pu réussir à capter, on va avoisiner les 5€ à peu près du litre et on accuse déjà les carburants d'être les carburants des riches. D'ailleurs, les principaux défenseurs des carburants, ils s'appellent qui ? Porsche Ferrari. Ils ont quand même des très belles mécaniques. Et Porsche notamment a fait un gros investissement, je crois, en Patagonie ou autre pour travailler sur ces e-fioles. Alors c'est vrai que ce sont des marques mythiques qui ont aujourd'hui des technologies thermiques, qui sont des bijoux absolues, qui le cherchent à conserver. C'est la raison d'ailleurs pour laquelle vous aviez l'Italie qui s'était opposé aussi à la date de 2035 comme les Allemands. Donc on parle du carburant des riches, quand c'est comme ça, c'est mal paré.

Le commissariat à l'énergie atomique lui dit ce serait peut-être la solution pour les navires et les avions. Si le parc automobile peut pas se le payer, peut-être que l'aviation il transforme à rétimes pour se le payer, pourquoi pas. Puis il y a un autre problème, c'est que les capacités de production de masse, on les a pas pour l'instant aujourd'hui. Et puis en plus sur le prix, vous n'ayez pas d'économie d'échelle. C'est pas parce que vous en faites une quantité astronomique que ça baisse le prix au litre. Donc voilà, où nous en sommes, en tout cas les Allemands pour l'instant ont gagné. Comme ils ont gagné sur le nucléaire pour le moment.

Ah, on va voir comment ça. L'histoire du nucléaire, alors, comment ça se termine. Moi que ça dure. Allez, Nicolas Dose et la polémique du jour, ça nous fera d'autres polémiques.

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