Retraites : On a demandé aux jeunes pourquoi ils se mobilisent contre la réforme

On a un gouvernement qui décide vraiment à notre place. On n'a plus notre mot à dire. On se rend compte que même pour parcoursu, on ne peut même pas choisir les vœux qu'on souhaite. Et si c'est pour faire un métier jusqu'à 64 ans qu'on ne choisit pas, ce n'est pas la vie qu'on veut mener forcément. On est en mesure de savoir comprendre ce qui se passe autour de nous. On est en mesure de savoir ce qui cloche, on sait ce qui se passe autour de nous. L'environnement nous fait comprendre que ce qui se passe n'est pas normal.

On se rend compte que c'est une réforme anti-sociale et anti-démocratique en même temps. Dans tous les cas, cette réforme est inégale et injustifiée. Et ça laisserait encore une fois le gouvernement de Macron avancer et encore nous manger des privilèges. Et nous, on ne veut pas ça, on veut lutter contre le gouvernement de Macron. On n'en veut pas, tout simplement. C'est quand même ridicule de penser ça parce qu'on apporte une aide supplémentaire à tous ces mouvements politiques qui se mettent en place. Et je peux comprendre qu'en tant que lycéen, on ne se sent pas forcément impactés.

Après, je ne pense pas qu'on peut nous rendre illigitimes à se déplacer ici pour manifester nos droits, puisque dans tous les cas, même si on ne travaille pas aujourd'hui, ça ne finira pas à nous impacter. Parce que nous, dès qu'on va sortir, on va essayer de trouver du travail. Et ça va être très compliqué d'en trouver parce qu'on aura en fait des postes qui seront déjà occupés par des personnes qui maintenant devront ressortir un peu plus tard. En fait, on n'a plus de place que les autres, c'est très limite. Parce qu'on sait que ça peut nous toucher si on ne fait rien, peut-être qu'elle reculera encore plus loin. Il ne faut pas faire de généralité parce que c'est sûr qu'il y en a qui sont fainéants, qui ne veulent pas travailler. Mais il y en a forcément qui sont motivés.

En tant que lycéen, à 16 ans, nous pouvons aussi travailler. Il y en a beaucoup qui travaillent à côté, qui se mettent de l'argent de côté. Et il y a des lycéens maintenant qui ont 18 ans qui travaillent. Donc moi, par exemple, je ne suis pas ici. Les conditions sont très difficiles, je travaille énormément. Je pense que si beaucoup de jeunes sont au chômage, c'est parce qu'il n'y a pas assez de travail en fait, que juste ils ne peuvent pas en trouver. Pour moi, le travail, c'est gagner de l'argent, se mettre à l'abri pour pouvoir se nourrir, ce logic, etc.

sans avoir un travail qu'on n'aime pas. Ça va nous suivre toute notre vie. Du coup, déjà, c'est quelque chose vraiment, en fait, on ne peut pas passer à côté, on ne peut pas dire que c'est pas important. En fait, j'aimerais juste que mon travail me permette d'être très panoui dans ma vie en général et que ce soit pas une corvée de me dire que je vais aller travailler. Mais pour autant, ça devrait pas prendre une place qui est dans le sens nécessaire, je vis pour le travail, on ne vit pas pour le travail. Le travail nous fait vivre.