Ballon chinois : "je ne pense pas que l'on se dirige vers une escalade" • FRANCE 24

Ballon chinois : "je ne pense pas que l'on se dirige vers une escalade" • FRANCE 24



du ballon espion, un nouveau engin survole actuellement l'Amérique latine. La Chine confirme que l'appareil lui appartient, mais précisament à Pékin, il est de nature civil. Gautier Ribinski, bon c'est vrai que ça prête à sourire. La Chine démantre faire de l'espionnage, elle se pose en victime. Est-ce qu'elle est en train de retourner la situation en sa faveur? Quand on dit ça prête à sourire, c'est ce qu'on pourrait si on se limitait à cela. Oui, attention, ne sourions pas trop, parce que si vous voulez, d'ordinaire, si nous étions en temps normal, si tenter qu'il puisse y avoir un temps normal entre la Chine et les États-Unis, personne ne ferait un cas aussi grand, ne ferait autant de gorge au chaud de cette affaire. On dirait bon, il y a une erreur de la part des Chinoises, elle est présentée comme telle, même si ça n'est pas vraiment une erreur, les Américains fineraient de croire qu'il s'agit d'une erreur.

Bref, on en restera là. Là, effectivement, il y a quelque chose qui prête à sourire d'abord pour les Chinois, parce que manifestement, ils n'ont pas eu le contrôle qu'ils voulaient sur ce ballon. Mais malgré tout, ils ont fait contre mauvaise fortune bon cœur en disant, « Regardez ces Américains qui nous donnent des leçons en matière de détection sur leur espace aérien, ils laissent passer un gros ballon pareil, c'est que vraiment ils ne sont pas au point. » Et ça s'appelait, ça s'appelait parce que faire rire, c'est toujours sur le dos de l'impérialisme américain, c'est toujours important. Mais regardez bien ce qui s'est passé, malgré tout. D'abord, à la Maison-Blanche, on voulait immédiatement abattre ce ballon. Le Pentagon a dit, attendez, il y a des zones habitées en dessous, on ne sait pas ce qu'il y a dans ce ballon.

Attendons qu'il soit au-dessus de l'océan. C'est ce qui s'est passé. Et d'ailleurs, maintenant, les débris vont être récupérés avec beaucoup de méticulosité par les enquêteurs pour voir ce qu'était ce ballon. Et donc, il a été abattu, il a été abattu par un instrument technologique avancé, en termes de missiles infrarouges. Bref, vous voyez bien que derrière cet incident plutôt anodin, il y a quelque chose qui relève de la guerre ou de la guerre. Et il s'agit d'avoir l'ascendant psychologique ou l'ascendant technologique sur l'opposé ou l'opposant ou l'adversaire. Et donc, ça n'est pas rien parce que finalement, vous avez bien vu que Anthony Blinken a dit, puisque c'est comme ça, j'ajourne ma visite à Pékin.

Alors, officiellement, justement, il n'a pas voulu hipotéquer la suite. Il a dit, je ne voulais pas qu'en allant à Pékin avec cette histoire de ballon, on ne parle que de ça. Et que donc, ce thème monopolise notre rencontre alors qu'il y a des choses bien plus importantes. Et c'est vrai qu'il y a des choses bien plus importantes. Mais en même temps, les Chinois s'étaient dit, tiens, on va bien voir ce que fait la diplomatie américaine. Si, à l'usine, quand même, malgré ce ballon, c'est qu'elle est maléable, cette diplomatie américaine. Si il se braque, comme le fait à moitié Anthony Blinken, c'est qu'ils ne sont pas si maléables que ça.

Vous voyez, c'est une manière de tester l'autre et l'autre répond en espérant que l'autre, le premier, va comprendre pourquoi on le teste. Mais j'ai l'impression que ce que vous dites, c'est que les Américains, finalement, ont perdu pas mal de la partie. Eh ben oui, non, parce qu'ils se sont quand même rattrapés. Ils se sont quand même rattrapés avec d'abord cette manière d'abattre le ballon, de dire. Ils avaient pas le choix. Ils pouvaient le laisser filer. À partir du moment où vous vous êtes convaincu qu'il n'y avait rien de dangereux.

Là aussi, vous me faites penser à quelque chose d'important, c'est que ce ballon est considéré comme un outil d'espionnage. Très franchement, avec les satellites qu'on les chinois, s'ils veulent espionner, par exemple des camps, des bases militaires américaines, ils en ont les moyens, ils ont pas besoin d'un ballon d'usage météorologique qui est moins performant. Donc voilà pourquoi c'est important. Et puis surtout parce qu'au fond, il y a derrière tout ça l'idée que l'on doit se jauger avant d'aller plus loin. Mais peut-être que cet épisode-là suffit dans l'immédiat. C'est-à-dire qu'on aura peut-être des paroles un peu vertes ou un peu fortes de part et d'autre. Mais je ne pense pas qu'on aille vers une escalade qui pourrait être elle beaucoup plus dangereuse.

Et donc, s'il faut s'habituer à ce genre d'incident, c'est peut-être quelque chose de relativement, finalement, positif, dans la mesure où quand les deux peuvent s'écharper sur un petit incident, ça veut dire qu'ils renoncent à aller plus loin. En tout cas, c'est ce qu'il faut espérer. Merci beaucoup Cotirébinski et ses infos sont à retrouver bien sûr sur notre site France.



Amérique latine, Ballon, Chine, Etats-Unis, Pékin

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