Adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan : les deux pays resteront soudés • FRANCE 24

Adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan : les deux pays resteront soudés • FRANCE 24



Et pour évoquer cette candidature conjointe, Torny Gordaz est avec nous en ségnation spoo. Vous avez été ministre de l'intégration européenne de la Géorgie. Bonjour. Bonjour. Vous comprenez le souhait de ces finlandais qui, majoritairement dans les sondages, souhaitent avancer seuls pour ne pas perdre la possibilité demain d'intégrer l'OTAN? Oui, on comprend le souhait de la population qui se sent menacé, surtout depuis la nouvelle invasion de la Russie de l'Ukraine en février de l'année dernière. La Finlande a une très longue frontière avec la Russie, plusieurs centaines de kilomètres. C'est une frontière qui n'est pas très facile à contrôler.

La Finlande a déjà connu une guerre avec l'Union soviétique en 1939. Donc c'est un pays qui se sent relativement menacé par la Russie. Et évidemment, pendant longtemps, ils ont été neutres, mais les comportements des dernières années de la direction politique russe les obligent à chercher une protection de l'OTAN. Évidemment, ils ont une très grande solidarité aussi avec leurs voisins suédois, avec lesquels ils ont des relations historiques, mais aussi des relations de coopération extrêmement denses. Mais c'est vrai que ce découplage que le président turc essaye d'opérer entre la Finlande et la Suède joue aussi pour la population finlandaise. C'était d'ailleurs l'un des objectifs d'Hertoade pour affaiblir la position suédoise, de proposer à la Finlande de rejoindre seul l'OTAN. Il faut rappeler que militairement les deux pays suèdes Finlandes ne bénéficient pas du même atrait pour l'OTAN.

Oui et non. C'est vrai que la Suède, dans les années 90, a pas mal démontré son armée. Au moins, partiellement, ils ont diminué très fortement les dépenses militaires, tandis que la Finlande était restée extrêmement agile. C'est un pays qui, malgré son statut de neutralité, qui a duré pendant des décennies, avait une armée très fortement structurée, un corps de réserviste très facilement mobilisable, et aussi des forces armées terrestres, notamment très puissantes. Mais la Suède représente également un atrait pour l'OTAN, parce que de part sa position géographique, c'est le plus grand pays nordique parmi les pays scandinaves, et là aussi une industrie de défense qui est importante et qui est intéressante pour l'OTAN. Est-ce qu'aujourd'hui, la Suède est donc par les circonstances, la Finlande ne paye pas le prix de cette nouvelle majorité très à droite, qui a pris le pouvoir en Suède et libéré aussi peut-être, ce qu'on a vu, c'est-à-dire les images de ces manifestants brûlant des Corans? Oui et non, parce que c'est, d'un autre côté, on peut regarder aussi que la Turquie, à sens s'est utilise, donc ces extrémistes tués-dois qui sont extrêmement minoritaires pour politiser ces affaires. La Turquie a, président Erdoğan, des élections extrêmement importantes au mois de mai.

Ce sont les élections très importantes pour lui, il a toujours répété, ça va être le centième anniversaire de la République turque, pour lui, c'est très important symboliquement d'être là pour ce centième anniversaire. Après, donc il veut entrer dans l'histoire turque comme quelqu'un, à peu près du même statut que Mustafa Kemal Atatur, qui était là à la Fondation de la République. Donc pour Erdoğan, il est très important de gagner ces élections. Économiquement, la Turquie ne va pas très bien, et donc il essaie de mobiliser la population sur ces questions idéologiques, identitaires, en disant, regardez, les suédois brûlent le Coran. Moi je me présente comme défenseur de l'âme de la communauté turque également. Sauf que Tornigordadze et les suédois lui ont tout de même offert un argument sur un plateau d'une certaine manière, en portant au pouvoir cette droite populiste. Bon, cette droite populiste, elle n'est pas vraiment au pouvoir.

D'abord, elle fait partie. Elle fait partie de la coalition. Voilà, elle soutient le gouvernement sans avoir vraiment des ministres dans ce gouvernement, parce que les autres partis de centre droit ne pouvaient pas gouverner tout seul. Aussi, pour revenir sur cette histoire de Coran, de la question religieuse, cette question ne figurait pas dans les accords qui ont été conclus entre la Suède et la Finlande durant l'été dernier à Madrid. Il y a eu des avancées sur les questions, notamment des organisations présentes sur le territoire. Le PKK en l'occurrence. Que la Turquie considère comme étant terroriste.

Donc PKK plus le mouvement de Fethyla Gulen. Mais la religion ne faisait pas partie de cet accord. Donc la Suède dit, écoutez, c'était pas dans cet accord, maintenant vous élargissez vos demandes, il faut savoir ce que vous voulez. Au final, t'en y gardez en amour, que va-t-il se passer d'après vous qui connaissez bien le dossier? La Finlande, pour obtenir son adhésion à l'OTAN, sera-t-elle prête à lâcher la Suède ou est-ce la Turquie qui va finir par manger son chapeau? C'est très compliqué à mon avis. Il faut faire très attention aussi à la Turquie, qui est un allié extrêmement important pour l'OTAN. C'est la deuxième armée de l'OTAN, de par sa puissance, de son nombre. C'est pour ça que les pressions sur la Turquie ne sont pas évidentes.

Les États-Unis sont également très intéressés par le dossier. Les Turcs vont essayer de monnailler ces histoires de l'adhésion de la Finlande de la Suède en demandant aux États-Unis, notamment un matériel militaire et notamment un matériel aérien, les avions de combat que les Américains, jusqu'à maintenant, refusent de leur fournir. Parce qu'il faut rappeler que la Turquie a fait appel à la Russie pour sa défense anti-aérienne, les femmes de Eskadsen. C'est une relation extrêmement compliquée à plusieurs bandes entre la Turquie, la Suède, la Finlande, Bruxelles, l'OTAN, les États-Unis. À la fin, on trouvera évidemment une solution, mais ça ne va pas être facile de trouver cette solution avant les élections Turcs. Parce que ce n'est pas dans l'intérêt d'Herdewan de lâcher et d'abandonner ce dossier avant les élections. Il a besoin de mobiliser son électorat.

Merci Tornig-Gordetz et d'avoir été avec nous sur France 24.



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