Trois ans après le Brexit, les bénéfices promis se font attendre | AFP

Trois ans après le Brexit, les bénéfices promis se font attendre | AFP



Dans la circonscription de Surrock, une région industrielle située sur l'estuaire de l'Atamise, plus de 72% des habitants ont voté pour le Brexit en 2016, l'un des plus hauts scores du pays. Trois ans après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, certains restent convaincus d'avoir pris la bonne décision, même si la situation économique s'est largement détériorée. Je pense que ça va prendre dix ans et un nouveau gouvernement pour qu'on revienne à la normale. Donc vous pensez que c'était le bon choix? Oui, je le crois, oui. Je pense qu'on va y arriver, mais comme nous avons eu ce virus ces trois dernières années, ça n'a pas aidé. Mais une fois qu'on en sera sorti, je suis sûr qu'on commencera à recevoir les bénéfices. Or caméra, les avis sont plus mitigés et plusieurs habitants confient, regrettent, leur vote.

C'est le cap d'un Brexiteur sur cinq, selon un sondage YouGov publié en novembre. Et pour deux tiers des Britanniques, la sortie de l'Union européenne a été mal gérée par le gouvernement. Dans cette entreprise du comté voisin du Kent, qui exportait ses fruits et légumes séchés à six pays de l'Union, la transition a été rude. Face aux complications logistiques et à la hausse des tarifs, les clients européens ont fui. Et l'importation des agrumes depuis l'Espagne ou l'Italie autrefois très rapide prend désormais plusieurs semaines, avec le risque de perdre quelques tonnes de fruits frais si un formulaire mal rempli bloque une cargaison à la douane. Trois ans plus tard, les problèmes n'ont pas été réglés. Nous nous sommes seulement résignés pour le moment.

Exporter vers l'UO n'est plus l'objectif, nous nous concentrons maintenant sur l'export en deux heures de l'UE, à cause de tous ces problèmes. Nous avons l'habitude des autres accords commerciaux donc c'est plus simple. Bien sûr tous les accords commerciaux sont nouveaux en ce moment, mais c'est beaucoup plus simple que de traiter avec l'UE. À quelques kilomètres de là, à South Undensea, Émilie Verment ne pensait pas souffrir du Brexit quand elle a ouvert sa salle d'escalade en 2021. Mais la plupart des équipements spécialisés dont elle a besoin pour fonctionner sont fabriqués en Europe et certains grossistes rechignent désormais à passer les contrôles douaniers britanniques. On a compris que le Brexit allait nous compliquer les choses quand on a essayé de commander nos prises d'escalade. Toutes les prises que vous voyez ici, la majorité proviennent de marques basées en Europe et à cause du Brexit, il y a d'énormes retards maintenant.

Donc on passe commande pour des prises d'escalade et ça prend entre trois et six mois pour les voir arriver. Selon les économistes, le Brexit a fait chuter d'environ 20% les importations depuis l'Union Européenne vers le Royaume-Uni et les échanges commerciaux y ont repris beaucoup plus lentement qu'ailleurs après la pandémie. Si les effets à court terme ont été moins violents que ceux du Covid ou de la guerre en Ukraine, l'impact économique de la sortie de l'UE pourrait être bien plus durable. Diter l'UE a clairement agi comme un frein sur l'économie britannique. L'incertitude que cela a créé a entraîné une baisse des investissements des entreprises et les nouvelles barrières commerciales ont rendu plus difficile le commerce avec l'UE pour les entreprises britanniques. Et dans l'ensemble, l'économie britannique a connu une croissance plus lente qu'elle ne l'aurait fait autrement. Donc dans l'ensemble, le Royaume-Uni est plus pauvre à cause du Brexit.

Si c'était à refaire, 56% des britanniques voteraient pour rester dans l'UE selon le même sondage Yougov. Mais ce n'est pas à l'ordre du jour pour les conservateurs comme pour les travaillistes hors de question de revenir en arrière.



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