Livraisons à l’Ukraine : la France est-elle avare de ses armes ?
Les derniers chiffres à peu près complets dont on dispose sur l'aide militaire française et à l'Ukraine datent en fait de la fin novembre et il y en aura de nous en février. Ils ont été compilés par un Sink Tank allemand spécialisé dans les questions économiques, le Kiel Institute, sur la base de toutes les données publiques disponibles, donc à chaque fois qu'il y avait un communiqué d'un pays qui annonçait ce qu'il allait envoyer, il regardait combien ça pouvait coûter à peu près comme matériel et puis on fait la somme. Et la France s'y classait dixième pays contributeur avec un peu moins de 500 millions d'euros d'aide militaire estimée, loin derrière les États-Unis et leurs 23 milliards d'euros, mais aussi derrière le Danemark et la République chèque par exemple. Alors on peut dire oui mais comparer tous ces milliards, tous ces millions n'a pas beaucoup de sens parce que tous les pays ne sont pas aussi riches, ce qui est important c'est de considérer l'effort que ça représente par rapport à leur budget. Et bien si on rapportait cette aide au PIB de chaque pays, la France chutait encore. En 19ème position des pays contributeurs derrière la Slovakie, l'Autriche ou encore le Luxembourg. Alors première question, est-ce que ces chiffres-là pour vous, ce sont de bons indicateurs, c'est une bonne manière d'évaluer l'aide qu'on embrouille.
Alors ça va être très intéressant d'avoir les chiffres du mois prochain parce que les choses ont beaucoup bougé depuis. Non seulement la France a donné pas mal de choses depuis novembre mais les autres aussi. On a cru leur dotation, d'autant qu'on a découvert que certains dons avaient été faits sans être déclarés. On a découvert que la Pologne, enfin on voyait des systèmes de défense anti-aérienne qui n'avaient jamais déclaré et qu'on a vu apparaître sur des photos mi-décembre. Et vu où ils étaient et comment ils étaient photographiés, on comprenait qu'ils étaient là depuis un moment vu que les Ukrainiens avaient l'air de les maîtriser correctement. Bon ça va vraiment être intéressant de voir où on en est, il faut aussi expliquer certaines choses. Pour se comparer à l'Angleterre, l'Angleterre est engagé auprès des Ukrainiens depuis 2014 voire avant.
Là où la France avait un rôle très limité. Les anglais, les canadiens, les américains sont engagés dans la formation de l'armée ukrainienne depuis beaucoup plus longtemps que nous. Donc il est dans une certaine manière logique pour eux d'être devant nous. Pour un autre pays comme la Pemple à Pologne, un autre pays européen qui est en train de devenir la première armée d'Europe. L'aide aussi est beaucoup plus massive parce que les polonais ont aussi fait un choix un peu différent. D'abord ils se disent que chaque russe qui est éliminée avec des armes qui donnent aux Ukrainiens c'est éventuellement des menaces en moins pour eux. Mais également parce qu'ils sont dans un processus de modernisation de leur force au sens où tous leurs vieux matériels hérités de l'Union soviétique ils sont débarrassés de le changer pour une matériel beaucoup plus moderne.
On a vu les normes commandes faites à l'industrie coréenne et des achats très importants de chars notamment auprès des américains. Ça dégage un volume de matériel assez important qui peut être facilement donné à l'Ukraine. Les polonais ont donné plus de 250 chars et de vrais chars aux Ukrainiens depuis le début de la guerre et eux l'ont fait très très tôt. Et si on met tout ça bout à bout vous avez commencé à y répondre un tout petit peu lorsque Fabien vous a posé la question mais est-ce que ça vous paraît juste de considérer que cette tête française elle reste relativement faible? L'objectif relativement faible c'est en quoi de faire il faudra avoir l'actualisation mais comme tout le monde a continué à donner elle est relativement faible par rapport notamment à une posture que se donnait la France de 1er armée d'Europe jusqu'ici. Il semblerait vu les efforts qui sont faits que la France n'était la 1er armée d'Europe jusqu'ici que personne d'autre ne prétendait à cette histoire en fait.
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