Ukraine : "Il y a un an, on gardait notre calme mais à l'intérieur c'était le chaos"
Guyliver, je viens vers vous. Ce conflit vous le couvrez aussi pour France 24 depuis son commencement 2014. Déjà avec l'annexion du Donbass. Vous êtes ce soir à Kiev au Musée de la guerre, un lieu chargé en symboles, Guyliver. Oui, c'est le Musée national de la seconde guerre mondiale, mais en réalité ces dernières années, c'est devenu aussi le Musée de la guerre qui est en cours en Ukraine depuis 2014 en réalité avec l'occupation des factos d'une partie des régions de Donetsk et de Luhansk par des forces contrôlées par la Russie. Vous voyez la carte ici, il y a plusieurs éléments dans le Musée qui racontent l'histoire de cette guerre qui dure en réalité en Ukraine depuis 9 ans, mais qui évidemment est entrée dans une nouvelle étape beaucoup plus sanglant le 24 février dernier quand la Russie a envahi ouvertement l'Ukraine sans se cacher derrière ses separatistes dans le Donbass. Et j'ai l'honneur d'avoir avec moi aujourd'hui une personne qui a été, je pense, notre première invitée à l'antenne ce terrible matinée du 24 février 2022, Tétiana Ogarkova.
Vous êtes coordinatrice internationale à Ukraine Crisis Media Center, une ONG de communication. Je me souviens, ce jour-là, on était presque ensemble à l'antenne. J'étais juste avant vous, je pense, et je me souviens, j'étais très impressionné par votre calme ce matin-là, mais racontez-nous comment ça s'est passé en réalité. Qu'est-ce que vous avez ressenti et qu'est-ce que vous avez fait ce jour-là? Cette journée a bouleversé nos vies en fait, tout le quotidien, toute notre vie, la vie volait un éclat carrément. On gardait le calme qu'on vous dite, mais à l'intérieur c'était le chaos, c'était l'incertitude, c'était aussi l'impuissance, parce que l'espérance de la guerre, c'est quelque chose qu'on n'a jamais vu que, on n'a jamais expérimenté. On a repris des esprits après, on est restés dans le pied pour pouvoir témoigner, mais c'est vrai que ça a pris un certain temps de pouvoir rester, de retrouver la tâche où on pouvait être utile. C'était à ce moment-là, on pensait vraiment qu'il était possible que les forces russes entrent dans la capitale très rapidement.
Vous avez fait quoi exactement? Nous sommes restés à côté du kiv pendant la première semaine de la guerre, mais à la vue de cette colonne de Chars qui s'est tenue jusqu'à 60 km de Chars, on a pris nos enfants, on est partis ces semaines à l'ouest de l'Ukraine, et on nous a aidé au retour que début avril.
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