"On va tomber!": le coup de gueule d'un producteur de betteraves face à Aurore Bergé
Il est plus fort au monde en termes de Bétrave, on est premier producteur. Et donc aujourd'hui, nous ce qu'on demande, c'est juste que le ministre soit assez fort pour aller contre l'Europe. Il y a huit pays qui vont contre l'Europe, qui vont semer des Bétraves néonicotinoïdes. On a deux autres pays qui vont pulvériser les néonicotinoïdes, dont l'Allemagne, notre premier concurrent. Et donc c'est inacceptable que aujourd'hui, nous et le gouvernement soient les doigts sur la couture, à respecter toutes les règles alors que tous nos concurrents ne vont pas les respecter. Moi je suis agriculteur, je vais perdre 40 tonnes cette année puisque je n'ai pas de protection. Je vais perdre 40 tonnes hectares.
Mon revenu, c'est 20 tonnes hectares. Donc les 20 dernières, il faut que je les mette de ma poste pour tenir la filière. Je vais les mettre une année, je ne les mettrai pas deux. Et derrière moi, tous ceux qui sont dans les usines, ils tombent. Et c'est ça le problème, c'est ça, il faut être conscient qu'à un moment donné, l'Europe nous fusille, il nous faut des moyens de production. Si on manifeste aujourd'hui, c'est pas pour avoir de l'argent, c'est pour avoir des moyens pour pouvoir produire. Hier on manifestait pour l'air frais pour être à la cool.
Nous on manifeste pour pouvoir travailler. Donc je vais inviter. On veut des moyens de production. L'argent, ça ne suffit pas. Ça peut faire la soudure temporairement, mais ça ne suffit pas. Et ça ne tiendra pas les filières. Vous pouvez aussi avancer.
Qu'est-ce que vous répondez à ce monsieur Van Amberger? Encore une fois, moi je suis là pour écouter, je suis là avec le Président de la Commission des Affaires Économies. Je suis là avec Stéphane Traveur, je suis là avec des gens qui sont engagés sur l'agriculture. Pour dire, encore une fois, nous ne voulons pas qu'il y ait des décisions franco-française qui viendraient fragiliser notre modèle agricole, qui viendraient fragiliser la souveraineté agricole et la souveraineté alimentaire qui est la norme. C'est là-dessus qu'on va se battre, nous, au Parlement. Donc voilà la réponse que moi je j'apporte. Nous ne sommes pas un monde du gouvernement, nous sommes des parlementaires, nous sommes là pour faire la loi, nous sommes là pour être efficaces, nous sommes là pour mentir aux agriculteurs. Nous avons dans le précédent, on a encore une fois, et je vous le redis, ça a été un combat difficile.
Et aussi, vis-à-vis de nos opinions publiques, on nous a vus dur et introduire les nones de Côte-de-Noyde. On l'a pas fait par Gaété-de-Cœur, on l'a fait par Céquelet, sauver la filière et notamment la filière Bétravière. Et c'était une décision, vous le savez, qui a été difficile. On a subi des menaces, on a subi des intimidations, mais on a tenu parce que la force du politique. Normandie qui à l'époque nous a soutenu a permis de tenir la filière, c'est vrai. Et on le dit, c'est vrai, mais aujourd'hui, la filière, on est dans la même situation qu'en 2020, où on n'a pas de solution. Et l'Europe pense que le calendrier de la recherche, c'est le même que le calendrier politique, c'est pas le cas.
Il nous faut des années. On sait que la recherche va nous trouver des solutions en 2026-2027, mais avant, on est dans le mur et les usines ne tiendront pas 100 Bétravres. Il faut bien comprendre que la note a payé en cas d'attaque de jaune puissante, de 40 tonnes, ce sera 1 milliard, 500 millions en ferme, 500 millions en usine. Vous croyez que vous pouvez payer? Vous ne pourrez pas payer, on va tomber!.
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